Dans ce magma politique, le cas Sellal reste la principale inconnue. En annonçant sa candidature, il faussera tous les scénarii.
Le temps s'égrène, l'échéance présidentielle approche à grands pas mais point d'alliances, de propositions et de contacts entre les partis. Les faiseurs de décisions sont-ils à ce point en panne de perspectives? Détrompez-vous, car en matière de scénarii pour la présidentielle d'avril prochain, il faut compter sur l'expertise du système algérien.
Même dans les moments de suprême doute, il garde intacte sa capacité manoeuvrière. Sa besace regorge de postulants en stock. Ils se déclinent en trois modèles: un ancien, Mouloud Hamrouche, un moyen, Ali Benflis et un nouveau, Ahmed Ouyahia. C'est dire le choix dont jouit le système. Ces trois candidats potentiels ont toujours caressé le rêve d'un destin national. Ils ont la particularité d'être élevés dans l'antre du système. Ils ont une expérience dans la gestion des affaires de l'Etat pour avoir été chefs de gouvernement et enfin ils sont des militants cartés mais étant tous les trois écartés, il n'ont à présent aucune responsabilité partisane ni étatique. Ils sont donc libres de suite.
En ermitage politique depuis 23 ans, Mouloud Hamrouche refuse de quitter sa tanière. Méfiant et fin analyste, l'ancien chef de gouvernement scrute le moindre mouvement favorable du système et attend son heure depuis 1991, date de sa démission de la chefferie du gouvernement. Réapparu en 1999 comme candidat indépendant à la présidentielle, il a regagné sa tanière et s'est refusé tout combat politique ou compétition électorale. Pour l'heure, son nom revient avec insistance. Dans un premier temps, on a avancé l'idée de le désigner comme vice-président. L'hypothèse semble tomber à l'eau, on lui prête plutôt un destin national. Les arguments pour vendre sa candidature ne manquent pas. Affublé du titre d'«homme des réformes et de l'ouverture médiatique», on explique que M.Hamrouche est le candidat de la situation, surtout qu'il jouit aussi d'une grande estime, aussi bien au sein du régime, de l'opposition que de la mouvance islamiste. Cependant, une petite tache verte persiste sur son CV: l'armée lui a-t-elle définitivement pardonné son compagnonnage avec le FIS dissous en 1991?
Plus sûrs, d'autres canaux affirment miser sur «un joker clean». Sans même qu'il se prononce, Ali Benflis est propulsé sur le devant de la scène politique par une grande cabale médiatique. M.Benflis a son propre parcours politique fait de victoires et d'échecs et pour les besoins d'un statut de victime, une bonne décennie de traversée du désert. Sans assise politique dites-vous? Il est porté par une trentaine de formations politiques sans compter les centaines de comités de soutien qui pullulent et les attentistes scrutant la direction de la girouette. Poinçonné par le système, il aspire lui aussi à un destin national. Son tendon d'Achille est le suivant: de nombreux Flénistes avaient mal perçu le fait qu'il se soit porté en candidat en 2004 contre l'homme de la Réconciliation nationale Abdelaziz Bouteflika. On susurre que le cercle présidentiel avait vu dans la candidature de M.Benflis une trahison.
Avant même de commencer, on joue les prolongations de cette présidentielle inédite. Les trois candidats ont érigé le wait and see en stratégie politique. Mais c'est une stratégie destructive qui risque de propulser le pays dans des lendemains difficiles à imaginer. Qui pourra alors accomplir la sale besogne et feindre la panique du système en pareilles circonstances? L'homme est tout indiqué. C'est Ahmed Ouyahia. A 62 ans,
M.Ouyahia est le plus jeune des trois candidats potentiels du système. Il est naturellement doté d'une grande capacité de résistance et d'adaptation. Un véritable animal politique blindé. Ahmed Ouyahia jouirait également d'un consensus au sein des dirigeants du pays, voire même de la classe politique. Observant un silence tombal depuis sa démission de la tête du parti, le 15 janvier 2013, l'ex-Premier ministre a subi une salve de commentaires pour son fameux «je suis un soldat au service du pays», dit en mai 2013 à Oran à l'occasion de l'enterrement du frère du président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi. Cette déclaration est intervenue dans un contexte bouillonnant où les Algériens s'interrogeaient sur l'alternative politique en Algérie alors que le Président Bouteflika se trouvait à l'hôpital du Val-de-Grâce pour des soins suite à un AVC. Quelques semaines plus tard, des militants de son parti, à Tizi Ouzou, revendiquaient son retour à la tête du parti. Et c'est lors du 4e congrès du RND qu'il a eu la part belle quand une salve d'applaudissement des 1400 congressistes a accompagné l'évocation de son nom alors qu'il était en mission officielle en Mauritanie. N'est-ce pas un signe d'un soutien sans faille pour Ouyahia à la prochaine présidentielle?
Trois candidats, trois hypothèses et le système est sauvé. Pour le reste, il suffit de quelques ingrédients pour que la couleuvre soit succulente. Mais gare à une intoxication nationale!
l'expression
Le temps s'égrène, l'échéance présidentielle approche à grands pas mais point d'alliances, de propositions et de contacts entre les partis. Les faiseurs de décisions sont-ils à ce point en panne de perspectives? Détrompez-vous, car en matière de scénarii pour la présidentielle d'avril prochain, il faut compter sur l'expertise du système algérien.
Même dans les moments de suprême doute, il garde intacte sa capacité manoeuvrière. Sa besace regorge de postulants en stock. Ils se déclinent en trois modèles: un ancien, Mouloud Hamrouche, un moyen, Ali Benflis et un nouveau, Ahmed Ouyahia. C'est dire le choix dont jouit le système. Ces trois candidats potentiels ont toujours caressé le rêve d'un destin national. Ils ont la particularité d'être élevés dans l'antre du système. Ils ont une expérience dans la gestion des affaires de l'Etat pour avoir été chefs de gouvernement et enfin ils sont des militants cartés mais étant tous les trois écartés, il n'ont à présent aucune responsabilité partisane ni étatique. Ils sont donc libres de suite.
En ermitage politique depuis 23 ans, Mouloud Hamrouche refuse de quitter sa tanière. Méfiant et fin analyste, l'ancien chef de gouvernement scrute le moindre mouvement favorable du système et attend son heure depuis 1991, date de sa démission de la chefferie du gouvernement. Réapparu en 1999 comme candidat indépendant à la présidentielle, il a regagné sa tanière et s'est refusé tout combat politique ou compétition électorale. Pour l'heure, son nom revient avec insistance. Dans un premier temps, on a avancé l'idée de le désigner comme vice-président. L'hypothèse semble tomber à l'eau, on lui prête plutôt un destin national. Les arguments pour vendre sa candidature ne manquent pas. Affublé du titre d'«homme des réformes et de l'ouverture médiatique», on explique que M.Hamrouche est le candidat de la situation, surtout qu'il jouit aussi d'une grande estime, aussi bien au sein du régime, de l'opposition que de la mouvance islamiste. Cependant, une petite tache verte persiste sur son CV: l'armée lui a-t-elle définitivement pardonné son compagnonnage avec le FIS dissous en 1991?
Plus sûrs, d'autres canaux affirment miser sur «un joker clean». Sans même qu'il se prononce, Ali Benflis est propulsé sur le devant de la scène politique par une grande cabale médiatique. M.Benflis a son propre parcours politique fait de victoires et d'échecs et pour les besoins d'un statut de victime, une bonne décennie de traversée du désert. Sans assise politique dites-vous? Il est porté par une trentaine de formations politiques sans compter les centaines de comités de soutien qui pullulent et les attentistes scrutant la direction de la girouette. Poinçonné par le système, il aspire lui aussi à un destin national. Son tendon d'Achille est le suivant: de nombreux Flénistes avaient mal perçu le fait qu'il se soit porté en candidat en 2004 contre l'homme de la Réconciliation nationale Abdelaziz Bouteflika. On susurre que le cercle présidentiel avait vu dans la candidature de M.Benflis une trahison.
Avant même de commencer, on joue les prolongations de cette présidentielle inédite. Les trois candidats ont érigé le wait and see en stratégie politique. Mais c'est une stratégie destructive qui risque de propulser le pays dans des lendemains difficiles à imaginer. Qui pourra alors accomplir la sale besogne et feindre la panique du système en pareilles circonstances? L'homme est tout indiqué. C'est Ahmed Ouyahia. A 62 ans,
M.Ouyahia est le plus jeune des trois candidats potentiels du système. Il est naturellement doté d'une grande capacité de résistance et d'adaptation. Un véritable animal politique blindé. Ahmed Ouyahia jouirait également d'un consensus au sein des dirigeants du pays, voire même de la classe politique. Observant un silence tombal depuis sa démission de la tête du parti, le 15 janvier 2013, l'ex-Premier ministre a subi une salve de commentaires pour son fameux «je suis un soldat au service du pays», dit en mai 2013 à Oran à l'occasion de l'enterrement du frère du président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi. Cette déclaration est intervenue dans un contexte bouillonnant où les Algériens s'interrogeaient sur l'alternative politique en Algérie alors que le Président Bouteflika se trouvait à l'hôpital du Val-de-Grâce pour des soins suite à un AVC. Quelques semaines plus tard, des militants de son parti, à Tizi Ouzou, revendiquaient son retour à la tête du parti. Et c'est lors du 4e congrès du RND qu'il a eu la part belle quand une salve d'applaudissement des 1400 congressistes a accompagné l'évocation de son nom alors qu'il était en mission officielle en Mauritanie. N'est-ce pas un signe d'un soutien sans faille pour Ouyahia à la prochaine présidentielle?
Trois candidats, trois hypothèses et le système est sauvé. Pour le reste, il suffit de quelques ingrédients pour que la couleuvre soit succulente. Mais gare à une intoxication nationale!
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