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Aucune mesure forte pour la relance industrielle

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  • Aucune mesure forte pour la relance industrielle

    La loi de finances pour l’année 2014 ne contient aucune mesure forte susceptible de sortir le secteur industriel du marasme dans lequel les autorités politiques algériennes semblent l’avoir volontairement plongé depuis l’année 2009.


    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le déclin de l’industrie qui ne contribue plus aujourd’hui qu’à 4% du PIB, va inexorablement se poursuivre avec son lot de fermetures d’unités de production.
    De 2010 à ce jour, ce sont pas moins de 40 000 usines qui ont fait faillite ou changé d’activité pour survivre. L’acuité du problème n’échappe pas au gouvernement qui en a pris concrètement la mesure lors de la dernière réunion tripartite exclusivement réservée à la question de la relance industrielle. Aucune décision de nature à impulser une nouvelle dynamique à la machine industrielle n’a malheureusement été prise au terme de cette rencontre sur laquelle on avait pourtant misé beaucoup d’espoir.
    Aucun des textes législatifs et réglementaires à l’origine de l’effondrement de l’appareil productif (Credoc, autorisation préalable pour investir, règle du 51/49, mode paiement des exportations etc.) n’a effectivement été abrogé ou, au minimum, modifié dans le souci de faciliter l’activité des industriels à l’exception de quelques mesures fiscales sans réel impact sur l’avenir du secteur. Bien au contraire, de nouvelles dispositions, à l’instar de celle qui donne désormais le pouvoir à l’administration fiscale de lutter contre les facturations de complaisance sans en expliciter le sens ni lui donner les moyens de contrôle nécessaires, sont de nature à accroître l’instabilité juridique que les investisseurs et les hommes d’affaires redoutent le plus. Le climat des affaires que le gouvernement prétendait vouloir améliorer s’en trouvera, bien au contraire, davantage assombri.
    Même le recours à la lettre de crédit est désormais possible, le Credoc continuera à être le moyen privilégié de paiement des importations, pour le grand bonheur des banques étrangères et des fournisseurs étrangers auxquels elles sont généralement affiliées. Les banques étrangères (notamment françaises) installées en Algérie qui tirent une rente colossale des opérations d’importation au moyen du Credoc (environ 1,3 milliard d’euros au terme de trois années d’exercice) sont, comme on a pu le constater dans la zone industrielle de Rouiba, en train de mettre en péril les quelques unités de production restantes en pompant leurs liquidités et en soumettant les plus vulnérables d’entre elles à la sanction de la saisie-arrêt. Plusieurs usines de la zone industrielle de Rouiba, Réghaïa et Oued Smar ont en effet vu leurs comptes bancaires bloqués sur ordre de ces banques étrangères pour des raisons tout à fait contestables, à l’instar de cet industriel qui n’a pas accepté de payer des marchandises importées qui ne correspondaient pas à l’objet de sa commande. L’Etat algérien n’a malheureusement édicté aucune mesure législative susceptible de protéger nos industriels contre ce type de dépassement. Au rythme où va le siphonage, pour le moins immoral, des liquidités financières de nos entreprises industrielles par certaines banques étrangères, l’Algérie court le risque d’une totale désertification industrielle à plus ou moins brève échéance.
    Face à l’incapacité des autorités politiques algériennes à prendre des mesures de redressement fortes en faveur d’un secteur aussi vital, on se pose la question de savoir si le déclin de notre industrie n’est pas sciemment voulu pour laisser la porte ouverte aux importations et aux confortables rentes qu’elles procurent aux sociétés de négoces et à ceux qui gravitent autour.
    Le maintien du Credoc, contre toute logique économique et au détriment de l’intérêt supérieur de la nation, en est une preuve flagrante. Le manque de détermination à améliorer par quelques décisions pertinentes le climat des affaires en est une autre. Tout semble être fait pour empêcher toute velléité de résurrection de ce secteur qui pourrait amoindrir le volume des importations (plus de 60 milliards de dollars en 2013) et par conséquent les revenus des 50 000 sociétés de négoce qui en tirent profit.

    N. Grim - El Watan
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