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La finance islamique ne connaît pas la crise

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  • La finance islamique ne connaît pas la crise

    La finance islamique se porte comme un charme. Cette finance respectueuse de la charia devrait peser 2.000 milliards de dollars, à l'échelle mondiale, à la fin 2014, d'après Muhammad Zubair Mughal, président du AlHuda Center of Islamic Banking and Islamic Economics (CIBE). Un montant qui demeure certes minuscule face aux 100.000 milliards de dollars d'actifs de la finance conventionnelle, mais qui représente tout de même un bond de 25% par rapport à 2013.

    Et, au cours des trois dernières années, les vingt premières banques islamiques ont vu leur activité progresser de 16% en moyenne par an, une augmentation très supérieure à celle de leurs concurrentes conventionnelles, souligne le cabinet Ernst & Young.

    Cela fait plusieurs années que la finance islamique affiche des taux de croissance à deux chiffres. Il faut dire qu'après la crise de 2008, qui a mis en lumière les errements de nombre d'acteurs de la finance traditionnelle, les valeurs éthiques de la finance islamique ne manquent pas d'attraits. En effet, celle-ci proscrit les notions d'intérêt, de spéculation, et interdit les investissements dans les secteurs du jeu, de l'alcool, de la pornographie, ou bien encore de la défense.

    La Tunisie a adopté en juillet un projet de loi autorisant l'émission de sukuk
    Si la finance islamique se développe à marche forcée, c'est également parce que les monceaux de pétrodollars en provenance du Golfe cherchent à s'investir sur des actifs très rémunérateurs.

    De plus, plusieurs pays d'Afrique du Nord commencent à se convertir à la finance islamique, dans le sillage du Printemps arabe de 2011, qui a amené les Islamistes au pouvoir. La Tunisie a ainsi adopté, le 18 juillet dernier, un projet de loi autorisant le pays à émettre des sukuk, l'équivalent islamique des obligations occidentales.

    Très prisés par les riches fonds d'investissement du Golfe, les sukuk doivent permettre à la Tunisie - dont le déficit budgétaire devrait tutoyer les 3,2 milliards de dollars au titre de 2013 - de diversifier ses sources de financement.

    Après l'Afrique du Nord, l'Inde et la Chine pourraient accélérer à leur tour le développement de la finance islamique dans les toutes prochaines années, estime le CIBE. Et ce, compte tenu de leurs importantes populations musulmanes, à la recherche de produits financiers compatibles avec leurs croyances religieuses.

    Londres, Dubaï, Kuala Lumpur se disputent le titre de place mondiale de la finance islamique
    Compte tenu de son potentiel, pas étonnant que plusieurs pays soient à la lutte pour décrocher le titre de première place mondiale de la finance islamique. Pour l'heure, il revient à la Malaisie, qui a encore concentré près des deux tiers des émissions mondiales de sukuk, l'an dernier. Il est vrai que 60% de ses habitants sont musulmans, et que la Malaisie est le premier pays à avoir émis des sukuk, en 2002.

    Mais, début octobre, Dubaï s'est doté d'un Comité suprême pour le développement de l'économie islamique. L'objectif de l'émirat : devenir le centre de l'économie islamique d'ici trois ans.

    Le Premier ministre britannique David Cameron ne l'entend pas de cette oreille, qui, fin octobre, a annoncé l'émission prochaine - par le Royaume-Uni - d'un sukuk, une première pour un Etat non musulman. Londres, l'une des grandes capitales mondiales de la finance conventionnelle, espère ainsi attirer à elle les investisseurs islamiques et faire « boule de neige » en incitant les entreprises britanniques à émettre des sukuk.

    Plusieurs années seront sans doute nécessaires pour savoir qui, de Kuala Lumpur, de Dubaï ou de Londres, sera couronnée capitale mondiale de la finance islamique, avec, à la clé, des milliers d'emplois.

    la tribune
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