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L'Irak, cadeau (empoisonné) des Américains à l'Iran

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    L'Irak, cadeau (empoisonné) des Américains à l'Iran


    Les États-Unis laissent désormais au gouvernement irakien et à son allié iranien le soin d'affronter les djihadistes d'al-Qaida, en pointe sur le terrain.

    C'est le signe de la déliquescence de l'État irakien. Plus de dix ans après l'invasion américaine, une ville irakienne est tombée pour la première fois entre les mains d'al-Qaida. Et pas des moindres puisqu'il s'agit de l'une des plus grandes du pays : Fallouja, cité de plus de 300 000 habitants, située à 60 kilomètres à l'ouest de Bagdad. Une prise ô combien symbolique puisque la ville avait été en partie détruite par l'armée américaine après deux sièges militaires menés en avril et novembre 2004, faisant de nombreux morts parmi les civils, dont certains victimes de bombes à l'uranium appauvri. "Fallouja est de fait devenue la ville martyr de l'occupation", souligne Myriam Benraad, chercheuse à Sciences po et analyste au Conseil européen des Affaires étrangères (ECFR).

    Plus grande ville de la province sunnite d'al-Anbar, Fallouja s'est transformée en bastion des insurgés irakiens opposés à la présence américaine en Irak. "Il s'agissait au départ d'un mouvement armé hétérogène, dont la plupart des combattants étaient d'anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein", explique Karim Pakzad, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). "Puis la rébellion a été peu à peu infiltrée par les islamistes, sous l'influence de djihadistes étrangers en provenance de la région".

    Recréer le califat islamique


    La conquête, samedi dernier, de Fallouja a été revendiquée par l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Cette filiale d'al-Qaida a profité des violences provoquées par le démantèlement par la police, en début de semaine dernière, d'un camp de protestataires antigouvernementaux à Ramadi, à 80 kilomètres à l'est de Fallouja. Créé en 2004, au lendemain de l'intervention américaine, l'EIIL se nommait tout d'abord al-Qaida en Irak. En 2006, il englobe plusieurs groupes d'insurgés et devient l'État islamique en Irak.

    L'éclatement du conflit syrien en mars 2011 offre à l'organisation une nouvelle sphère d'influence : l'État islamique en Irak devient l'État islamique en Irak et au Levant en 2013. "Cette mouvance, composée à l'origine de combattants étrangers, a pour but de restaurer le califat islamique, ses membres considérant les frontières nationales comme une création de l'Occident, explique la chercheuse Myriam Benraad. Elle a ensuite greffé à son combat la lutte armée contre les États-Unis et le gouvernement irakien."

    Les sunnites marginalisés

    Un discours qui fait mouche chez une population sunnite minoritaire dans le pays (20 % des habitants) et qui se sent marginalisée par le pouvoir chiite du Premier ministre Nouri al-Maliki. En plus du poste de chef du gouvernement, ce dernier cumule les fonctions de ministre de la Défense et de ministre de la Sécurité nationale. Tandis que les postes les plus importants sont dévolus aux chiites du parti Dawa (dont Maliki est le chef), les sunnites doivent se contenter de ministères subalternes. Le sentiment d'exclusion est accentué par une sous-représentation dans les institutions ou dans les forces armées. Mais également par des vagues d'arrestations arbitraires, au seul motif d'"affiliation au terrorisme".

    Furieux d'être considérés comme des citoyens de seconde zone, les sunnites ont sonné la révolte en décembre 2012, en lançant des manifestations pacifiques sur le modèle du Printemps arabe dans le nord du pays. Un vent de mécontentement auquel Nouri al-Maliki a répondu par les armes, provoquant un cycle de violences qui a fait plusieurs milliers de morts en 2013. "Al-Maliki a joué la carte du tout-répressif, car le contrôle du territoire représente pour lui une question de survie dans l'optique des prochaines législatives", pointe Myriam Benraad.
    La richesse d'al-Qaida


    Outre les milices chiites, le Premier ministre irakien s'appuie sur certaines tribus sunnites pour étouffer toute contestation, tandis que d'autres restent acquises à la rébellion. Face à l'intransigeance du pouvoir, les sunnites ont pris les armes et se sont peu à peu tournés vers l'EIIL. "Les populations sunnites ont trouvé dans cette puissance organisation un canal d'expression de leur colère", explique Myriam Benraad. "L'EIIL leur a également offert une rémunération alors que les sunnites sont frappés de plein fouet par le chômage, si bien que les Irakiens sont désormais majoritaires dans la mouvance."

    Conscient de la portée de la victoire islamiste dans le bastion sunnite, le pouvoir a annoncé l'imminence d'une contre-offensive militaire, tout en appelant au préalable les habitants de la ville à chasser les djihadistes par leurs propres moyens. "Sur le plan militaire, l'armée irakienne est supérieure aux combattants de l'EIIL, mais le problème est que ces derniers sont implantés au sein de la population de Fallouja", note le spécialiste Karim Pakzad. "Ainsi, al-Maliki ne veut pas commettre la même erreur que les Américains qui, par leurs offensives, se sont mis à dos toute la ville."

    Retrait américain du Moyen-Orient


    Si les Américains ont assuré le Premier ministre irakien de leur soutien politique dans cette délicate entreprise, ils se sont bien gardés de lui offrir davantage. Deux ans après le retrait des derniers soldats américains d'Irak, appuyé par Nouri al-Maliki lui même, les États-Unis n'envisagent pas de renvoyer de troupes en Irak. "Désormais indépendants au niveau énergétique, les États-Unis souhaitent se retirer au plus vite de l'ensemble du Moyen-Orient au profit de l'Asie du Sud-Est, tout en s'assurant que la région ne soit pas gagnée à leur départ par un déluge d'insécurité", rappelle Karim Pakzad. "Pour ce faire, Washington s'appuie sur des relais régionaux."
    Et en Irak, la menace djihadiste est une hantise partagée par un autre pays, l'Iran, à qui la chute de Saddam Hussein au profit de chiites a permis d'étendre son influence dans l'ancienne Mésopotamie. Est-ce donc un hasard si c'est la République islamique qui a proposé son aide à Bagdad dans sa lutte contre al-Qaida ? "L'Iran possède en Irak des relais religieux et politiques, sans compter les soutiens financiers et militaires qu'il apporte, rappelle Myriam Benraad. Indéniablement, le grand gagnant de la guerre en Irak est bien l'Iran."

    Armin Arefi le point
    Dernière modification par oudjda, 07 janvier 2014, 16h20.
    المجد والخلود للرفيق والمناضل المغربي ابراهام سرفاتي

  • #2
    c'est plutôt empoisonnant pour les Arabes qui se tuent entre eux ,pour l'IRAN ,il est capable de se protéger et, de protéger ses frontières ,voir annexer la partie CHiite riche en petrole et laisser les arabes de débatrent
    Coucher du soleil à Agadir

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    • #3
      Le petrole et le sang à flot
      La haine aveugle

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