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Boumerdès : Détresse des diabétiques

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  • Boumerdès : Détresse des diabétiques

    Les malades se plaignent du manque de structures hospitalières pouvant leur assurer des soins de qualité.

    Il a 32 ans à peine, mais il parait en avoir 40. Jovial et plein d’espoir, Hamza Zegai, natif de Dellys, est atteint de diabète dès l’âge de six ans. Malgré le poids des souffrances endurées, il n’a jamais pensé qu’il arrive un jour où il va perdre complètement la vue à cause de sa maladie. Chose qui s’est produite après huit ans de lutte contre la pandémie. Faute d’une bonne prise en charge, les dégâts ne s’en sont pas, malheureusement, arrêtés ici. Car quelques années plus tard, Hamza découvre, à ses dépens, que ses reins ne fonctionnent plus convenablement. Pour y faire face, le malheureux s’est vu obligé d’aller jusqu’à l’hôpital de Thénia pour y suivre des séances de dialyse.


    Un parcours qu’il fait depuis plus de 17 ans, car l’établissement public hospitalier (EPH) de sa commune n’est pas doté d’un service de dialyse. Hamza ne savait pas, comme d’ailleurs beaucoup de ses semblables, que le diabète tue lentement et qu’il est la 4e cause de mortalité en Algérie. Il est vrai que cette pathologie ne cause aucune douleur à celui qui en est atteint, mais elle peut détruire sa santé à long terme, surtout s’il ne suit pas les consignes de ses médecins ou s’il ne change pas ses habitudes alimentaires. «Quand j’étais mineur, personne ne me conseillait de manger bio et d’éviter les sucreries. Les médecins me souscrivaient les médicaments et on me fait des injections. C’est tout. On ne m’a jamais demandé de faire un bilan chez le néphrologue, ni même d’aller voir un ophtalmologue», se souvient-il encore.

    Aujourd’hui, tous les spécialistes s’accordent à dire que la prévention et l’éducation thérapeutique du patient réduisent de moitié la complication de la maladie. «Aux Etats unis, celui qui ne suit pas les conseils des médecins ne bénéficie pas de la gratuité des soins», indique le Dr Louni lors d’une journée d’étude organisée la semaine dernière par l’association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès (ADWB). M. Louni a affirmé que l’augmentation du taux de la glycémie dans le sang détruit les organes du corps graduellement. Dr Abdi, lui, a conseillé les malades de manger des repas équilibrés et de faire du sport ou la marche régulièrement. Selon lui de nombreux produits contiennent autant de sucre, alors qu’ils n’ont pas un goût sucré, citant, à titre d’exemple, les féculents, le pain et certains fruits. Ces aliments doivent être consommés après les crudités et avec beaucoup de légumes, a-t-il recommandé aux patients ayant participé au séminaire. Dans leurs interventions, certains parmi eux ont déploré le manque de structures où ils peuvent bénéficier de soins de qualité, soulignant que la maison des diabétiques de Boudouaou ne sert presque à rien aujourd’hui. Cette structure, située au chef-lieu, est transformée depuis plus de quatre ans en un centre de rééducation fonctionnelle, alors que son laboratoire, acquis en 2006 à coups de millions de dinars, ne fonctionne plus.

    Ainsi, les diabétiques de la région n’ont droit qu’à un seul bureau au lieudit Bentorkia, un endroit très éloigné de la ville, ce qui ne les incitent pas à y aller. Ce problème est accentué par le manque de diabétologues, de diététiciens, de néphrologues et de médecins cardiologues dans les hôpitaux de la wilaya. «Les patients sont livrés à eux-mêmes. Les consultations spécialisées ne se font qu’à l’EPH de Thénia et après des semaines d’attente. Certains doivent attendre un an pour se faire ausculter par le cardiologue ou l’ophtalmologue», regrette le président de l’ADWB. Hamza, lui, se plaint de la mauvaise qualité des fauteuils se trouvant au service de dialyse de l’EPH de Thénia. «Ces fauteuils sont trop petits et le malade ne peut s’y allonger», fait-il remarquer. En sus des difficultés qu’il rencontre pour se soigner et résister à sa maladie, Hamza a dû en pâtir aussi de la bureaucratie et des retards que met la Cnas (Caisse nationale d’assurance sociale) pour lui verser ses indemnités de panier et de transport. Ce malade chronique dit avoir recouru même à la justice pour obliger la Caisse à lui attribuer ce que la loi lui accorde. 

    Ramdane Koubabi- El Watan
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