Est-ce la fin de la récréation pour les terroristes du GSPC? En tout cas, Bouteflika a prononcé le mot cher aux "faucons algériens" en affirmant que "Les résidus du terrorisme abject sont inéluctablement voués à disparaître. Nous ne serons rassurés que lorsque nous l'aurons éradiqué à jamais dans le cadre de la légalité et de la souveraineté de la loi."
Mais comme le démontre Mustapha Hammouche ci dessous, les apparences sont trompeuses, les mots aussi...
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La réconciliation est morte, vive l’éradication !
Des commentaires voudraient nous faire comprendre que Bouteflika aurait renoncé à proroger l’application de la loi pour la réconciliation nationale. “Les résidus du terrorisme abject sont inéluctablement voués à disparaître. Nous ne serons rassurés que lorsque nous l'aurons éradiqué à jamais dans le cadre de la légalité et de la souveraineté de la loi.” Le Président n’en a pourtant pas dit plus. Le tapis rouge a toujours été accompagné de la promesse d’une lutte sans merci contre “les égarés qui refusent de saisir la main tendue de la société”. Il n’en avait pas dit moins, non plus, en 1999, avec la sentence de “Seïf El-Hadjadj”. Mais près de sept ans plus tard, pas un terroriste n’est en prison. Aucun de ceux qui se sont rendus, ni aucun de ceux qui ont été capturés n’a été mis hors d’état de nuire.
Après janvier 2000, la loi pour la concorde civile a bien été reconduite sans que les autorités aient eu besoin de proclamer sa prorogation officielle. Avec ce précédent, et sauf suspension solennelle de la loi, le silence sur cette question signifie que les mesures prévues en faveur des terroristes qui en voudraient bien sont toujours en cours. La menace d’éradication ne s’adresserait qu’à ceux qui persistent à déconsidérer l’offre.
On voudrait que l’évocation de “résidus du terrorisme abject” suggère que la démarche de réconciliation a neutralisé l’essentiel du terrorisme et que ne subsisteraient que quelques déchets qu’il conviendrait de supprimer dans une dernière impulsion de la lutte antiterroriste. Elle suggère donc aussi l’efficacité des mesures de réconciliation. Pourquoi alors se passer d’un instrument dont l’efficacité se serait avérée ?
Dans les faits, la loi a bien continué à avoir cours au-delà du délai préliminaire. Et c’est ce qui nous vaut, entre autres réalisations, la visite de “prospection” de Rabah Kébir. Jusqu’ici, “l’éradication” était combattue comme pulsion funeste cultivée par quelques ennemis “résiduels” de la paix qui veulent éliminer des “Algériens” au lieu de les ramener à la vie normale ?
L’attitude éradicatrice serait une démarche contre la paix. Le terrorisme est, lui, convertible en paix grâce à la voie royale de l’impunité. Cette thèse, qui fonde le consensus pour la réconciliation nationale, fait des “éradicateurs” les véritables ennemis de la paix.
Ce développement, valable jusqu’à mercredi passé, s’est subitement volatilisé parce que le Président a prononcé, à son compte, le terme “éradiquer”. On a vite conclu à la défaite des “islamo-conservateurs” et d’une démarche qui n’a pourtant pas connu beaucoup de contradicteurs. Même Farouk Ksentini ferme précipitamment la porte de la réconciliation après l’avoir portée à bout de mystifications ; et Ould Kablia refuse un parti à Kébir, anticipant imprudemment sur les réelles concessions faites aux chefs résiduels du FIS.
On note déjà de rapides adaptations de ceux qui ont le réflexe de l’ajustement encore intact et quelques furtives satisfactions, bientôt déçues, de ceux qui ont rangé leurs convictions quand les vents étaient contraires et quand il fallait les opposer à la dérive.
Par Mustapha Hammouche - Liberté
Mais comme le démontre Mustapha Hammouche ci dessous, les apparences sont trompeuses, les mots aussi...
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La réconciliation est morte, vive l’éradication !
Des commentaires voudraient nous faire comprendre que Bouteflika aurait renoncé à proroger l’application de la loi pour la réconciliation nationale. “Les résidus du terrorisme abject sont inéluctablement voués à disparaître. Nous ne serons rassurés que lorsque nous l'aurons éradiqué à jamais dans le cadre de la légalité et de la souveraineté de la loi.” Le Président n’en a pourtant pas dit plus. Le tapis rouge a toujours été accompagné de la promesse d’une lutte sans merci contre “les égarés qui refusent de saisir la main tendue de la société”. Il n’en avait pas dit moins, non plus, en 1999, avec la sentence de “Seïf El-Hadjadj”. Mais près de sept ans plus tard, pas un terroriste n’est en prison. Aucun de ceux qui se sont rendus, ni aucun de ceux qui ont été capturés n’a été mis hors d’état de nuire.
Après janvier 2000, la loi pour la concorde civile a bien été reconduite sans que les autorités aient eu besoin de proclamer sa prorogation officielle. Avec ce précédent, et sauf suspension solennelle de la loi, le silence sur cette question signifie que les mesures prévues en faveur des terroristes qui en voudraient bien sont toujours en cours. La menace d’éradication ne s’adresserait qu’à ceux qui persistent à déconsidérer l’offre.
On voudrait que l’évocation de “résidus du terrorisme abject” suggère que la démarche de réconciliation a neutralisé l’essentiel du terrorisme et que ne subsisteraient que quelques déchets qu’il conviendrait de supprimer dans une dernière impulsion de la lutte antiterroriste. Elle suggère donc aussi l’efficacité des mesures de réconciliation. Pourquoi alors se passer d’un instrument dont l’efficacité se serait avérée ?
Dans les faits, la loi a bien continué à avoir cours au-delà du délai préliminaire. Et c’est ce qui nous vaut, entre autres réalisations, la visite de “prospection” de Rabah Kébir. Jusqu’ici, “l’éradication” était combattue comme pulsion funeste cultivée par quelques ennemis “résiduels” de la paix qui veulent éliminer des “Algériens” au lieu de les ramener à la vie normale ?
L’attitude éradicatrice serait une démarche contre la paix. Le terrorisme est, lui, convertible en paix grâce à la voie royale de l’impunité. Cette thèse, qui fonde le consensus pour la réconciliation nationale, fait des “éradicateurs” les véritables ennemis de la paix.
Ce développement, valable jusqu’à mercredi passé, s’est subitement volatilisé parce que le Président a prononcé, à son compte, le terme “éradiquer”. On a vite conclu à la défaite des “islamo-conservateurs” et d’une démarche qui n’a pourtant pas connu beaucoup de contradicteurs. Même Farouk Ksentini ferme précipitamment la porte de la réconciliation après l’avoir portée à bout de mystifications ; et Ould Kablia refuse un parti à Kébir, anticipant imprudemment sur les réelles concessions faites aux chefs résiduels du FIS.
On note déjà de rapides adaptations de ceux qui ont le réflexe de l’ajustement encore intact et quelques furtives satisfactions, bientôt déçues, de ceux qui ont rangé leurs convictions quand les vents étaient contraires et quand il fallait les opposer à la dérive.
Par Mustapha Hammouche - Liberté
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