Par Abderrahmane Mebtoul
· 10.- Le futur président doit tenir un discours de vérité, impliquant une refonte du système d’information économique algérien au sein d‘une structure indépendante. Il s’agira d’éviter tant l’autosatisfaction, source de névrose collective, que la sinistrose, tout ce qui a été accompli entre 2000 et 2013 n’étant pas totalement négatif et personne ne pouvant nier les importantes réalisations, notamment dans les infrastructures du fait que, durant la période 1990/2000, la demande sociale a été comprimée. Personne ne peut nier également les insuffisances. L’importance de la dépense publique n’a pas été proportionnelle aux impacts économiques et sociaux, en moyenne 3% de taux de croissance alors qu’il aurait dû dépasser 10%, les segments hors hydrocarbures dont le BTPH étant, eux-mêmes, tirés par la rente des hydrocarbures, le secteur industriel représentant moins de 5% du produit intérieur brut. C’est que les réformes des structures qui conditionnent une relance économique véritable ainsi que les ajustements économiques et sociaux nécessaires ont été différés. Ils seront douloureux entre 2014 et 2020, des tensions financières et budgétaires étant prévues à l’horizon 2017. En conclusion, Il deviendra alors impossible de continuer à verser des traitements sans contrepartie productive, de maintenir le niveau actuel de la dépense publique tirée seulement par la rente des hydrocarbures conventionnels, lesquels vont à l’épuisement, à l’horizon 2030, et ce, au moment où la population algérienne atteindra les 50 millions d’habitants, ce qui posera une problématique de transition d’une économie de rente vers une économie hors hydrocarbures dans le cadre d’avantages comparatifs mondiaux.
Puisse l’Algérie, en cette échéance cruciale pour son devenir, prendre un nouvel élan et réaliser une transition politique, économique et sociale pacifique sans remous, ce pays ayant vécu un drame entre 1990 et 2000 ayant causé plus de 200 000 morts !
Puisse l’Algérie connaître un développement réel et non artificiel reposant sur la rente, conciliant efficacité économique et justice sociale !
Puisse, enfin, le dialogue permanent l’emporter sur la confrontation pour une stabilité de notre pays, stabilité largement conditionnée par le développement socio-économique, et, elle-même, conditionnant celle des régions euro-méditerranéenne et euro-africaine. AlgerieNew
- 1.-Le futur président doit avoir une moralité sans faille, intègre, s’engager à privilégier les intérêts supérieurs du pays, non en paroles mais en actes, promouvoir la condition féminine, condition de la vitalité de toute société, combattre le régionalisme, le népotisme, toute forme de racisme et de xénophobie pour que le discours politique puisse porter.
- 2.- Le futur président ne devra en aucune manière être impliqué directement ou indirectement dans des affaires de corruption, qu’il s’agira de combattre avec détermination, tout en évitant les règlements de comptes inutiles, car c’est la magistrature suprême qui est en cause. Les relations personnalisées étant inefficaces, par définition, en raison des risques d’abus qui en découlent, les institutions gelées comme la Cour des comptes, le Conseil national de l’énergie, le Conseil de la concurrence, parallèlement aux mécanismes démocratiques de contrôle, doivent être réhabilités.
- 3.- Le futur président devra dépasser le cadre étroit d’un parti, du fait de la non-représentativité réelle des partis actuels, en attendant la recomposition politique qui devrait donner naissance, grâce à une saine concurrence, à deux ou trois grands partis réellement ancrés dans la société, ce qui fera, comme dans les sociétés démocratiques, que ce sera le parti dominant qui dirigera le pays.
- 4.- Le futur président, tout en étant réaliste et non pas utopique, tenant compte tant du poids des réseaux d’hommes d’affaires, de la morphologie sociale interne en évolution ainsi que des différents rapports de force au sommet du pouvoir, devrait réaliser un minimum de consensus politique, économique et social en cette période de transition, si l’on veut éviter des remous incontrôlables et des affrontements par personnes interposées, préjudiciables pour le devenir du pays. Cela ne saurait signifier unanimisme, signe de décadence de toute société. L’objectif stratégique est d’aller vers un Etat de droit, d’appliquer la loi dans toute sa rigueur, ce qui implique une véritable indépendance de la justice et une démocratie tenant compte de l’anthropologie culturelle du pays.
- 5.- Le futur président devra s’engager pour un dialogue permanent productif sans exclusive, avec des réseaux décentralisés crédibles servant de relais entre l’Etat et les citoyens, comme outil privilégié de gouvernance. Il devra éviter le monologue avec des organisations non représentatives créées artificiellement par l’administration et vivant de la rente. Il devra également éviter toute vision autoritaire, ère du passé, nul ne pouvant se targuer d’être plus nationaliste qu’un autre, garantir les espaces de liberté, ( le monde avec la révolution d’internet étant devenu une grande maison de verre), impliquer les citoyens par une véritable politique de décentralisation au moyen de la régionalisation économique, laquelle ne saurait signifier régionalisme, avatar du système rentier bureaucratique.
- 6.- Le futur président devra avoir une vision stratégique du développement du pays à l’aube de grands bouleversements géostratégiques, qui ont un impact sur le développement interne, avoir une parfaite connaissance de la situation économique et sociale du pays, connaitre l’Algérie profonde dans sa diversité culturelle, être proche des préoccupations du peuple, aller à sa rencontre loin des bureaux climatisés des bureaucrates, lui tenir un langage simple loin des discours philosophiques pompeux lus et non assimilés, préparés par les conseillers déconnectés de la réalité, être, donc, pragmatique et réaliste et se démarquer des schémas théoriques stériles. Afin de tracer la future trajectoire et les perspectives du pays, il devra forcément dresser un bilan objectif sur la situation réelle, tant des réserves en hydrocarbures que des réserves de change, propriété de tout le peuple algérien, et ce, dans le cadre d’un débat national associant les experts et toutes les forces politiques, économiques et sociales.
- 7.-Le futur président devra avoir une parfaite connaissance des rouages internationaux et des enjeux géostratégiques mondiaux, tant dans le domaine politique et économique que sécuritaire, et favoriser notamment l’intégration du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique, continent qui devrait tirer la croissance de l’économie mondiale à l’horizon 2030, l’Algérie pouvant jouer un rôle de pays pivot au sein de ce continent, préparer l’Algérie au dégrèvement tarifaire prévu à l’horizon 2020 (accord signé avec l’Union Européenne) et accélérer le dossier d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce ( OMC), tout en n’oubliant pas l’apport de notre émigration au plan intellectuel, technologique et financier.
- 8.- Le futur président devra mettre en œuvre une nouvelle gouvernance et réhabiliter le savoir ainsi que l’entreprise, publique ou privée, piliers du développement du XXIe siècle, étant à l’ère du primat de la connaissance en combattant les rentes spéculatives, la bureaucratie et en favorisant l’intégration de la sphère informelle au moyen de mécanismes transparents.
- 9-.Le futur président devra mettre en place, d’ores et déjà, une transition énergétique car ce n’est pas seulement une question d’offre pour Sonatrach mais de demande, avec la concurrence aiguë qui s‘annonce, des coûts croissants et de nouvelles mutations énergétiques.
· 10.- Le futur président doit tenir un discours de vérité, impliquant une refonte du système d’information économique algérien au sein d‘une structure indépendante. Il s’agira d’éviter tant l’autosatisfaction, source de névrose collective, que la sinistrose, tout ce qui a été accompli entre 2000 et 2013 n’étant pas totalement négatif et personne ne pouvant nier les importantes réalisations, notamment dans les infrastructures du fait que, durant la période 1990/2000, la demande sociale a été comprimée. Personne ne peut nier également les insuffisances. L’importance de la dépense publique n’a pas été proportionnelle aux impacts économiques et sociaux, en moyenne 3% de taux de croissance alors qu’il aurait dû dépasser 10%, les segments hors hydrocarbures dont le BTPH étant, eux-mêmes, tirés par la rente des hydrocarbures, le secteur industriel représentant moins de 5% du produit intérieur brut. C’est que les réformes des structures qui conditionnent une relance économique véritable ainsi que les ajustements économiques et sociaux nécessaires ont été différés. Ils seront douloureux entre 2014 et 2020, des tensions financières et budgétaires étant prévues à l’horizon 2017. En conclusion, Il deviendra alors impossible de continuer à verser des traitements sans contrepartie productive, de maintenir le niveau actuel de la dépense publique tirée seulement par la rente des hydrocarbures conventionnels, lesquels vont à l’épuisement, à l’horizon 2030, et ce, au moment où la population algérienne atteindra les 50 millions d’habitants, ce qui posera une problématique de transition d’une économie de rente vers une économie hors hydrocarbures dans le cadre d’avantages comparatifs mondiaux.
Puisse l’Algérie, en cette échéance cruciale pour son devenir, prendre un nouvel élan et réaliser une transition politique, économique et sociale pacifique sans remous, ce pays ayant vécu un drame entre 1990 et 2000 ayant causé plus de 200 000 morts !
Puisse l’Algérie connaître un développement réel et non artificiel reposant sur la rente, conciliant efficacité économique et justice sociale !
Puisse, enfin, le dialogue permanent l’emporter sur la confrontation pour une stabilité de notre pays, stabilité largement conditionnée par le développement socio-économique, et, elle-même, conditionnant celle des régions euro-méditerranéenne et euro-africaine. AlgerieNew
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