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Les universités françaises lancent leurs cours en ligne

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    Plus de quatorze mille inscrits au Conservatoire national des arts et métiers, six mille à l'université Paris X Nanterre et plus de cinq mille à Sciences Po Paris. Depuis jeudi 16 janvier, il est possible de suivre l'un des cours hébergés sur la première plate-forme numérique française – FUN, pour France université numérique – de MOOC. Cet acronyme peu séduisant signifie en anglais Massive Open Online Courses (« cours en ligne ouverts et massifs (CLOM) » ou « cours en ligne ouverts à tous », en français).

    Créée en octobre 2013, FUN a déjà lancé huit MOOC. Selon les chiffres du ministère de l'enseignement supérieur, la plate-forme a dépassé la barre des cent mille inscrits vendredi 17 janvier, dont la moitié se sont connectés le jour du lancement des premiers cours.
    Dans les trois prochaines semaines, dix autres CLOM seront mis en ligne. Au total, vingt-cinq cours seront ouverts cette année. Une enveloppe de 8 millions d'euros a été débloquée par le ministère de l'enseignement supérieur pour développer ces cours d'un nouveau genre et faire entrer les universités à l'heure du numérique.

    Les premiers cours sont axés autour de six thématiques, comme le management, les sciences ou encore la philosophie. Au CNAM, qui propose déjà beaucoup de cours à distance, c'est un cours intitulé « Du manager au leader » que l'on pourra suivre. Changement total de programme à Paris X Nanterre, où est proposé un cours de philosophie : « Philosophie et mode de vie : de Socrate à Pierre Hadot et Michel Foucault » ; enfin, Sciences Po Paris propose un cours baptisé « Espace mondial ».

    80 % DES ÉTABLISSEMENTS AMÉRICAINS DISPOSENT DE COURS EN LIGNE

    Il était temps que la France se lance. Les Etats-Unis ont déjà pris une longueur d'avance avec leurs plates-formes Coursera et EdX, créées respectivement par deux professeurs d'informatique de Stanford et par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard. Ces deux plates-formes ont investi 43 et 60 millions de dollars dans le développement des outils et des contenus. Aux Etats-Unis, 80 % des établissements proposent des cours en ligne, ils sont moins de 3 % en France. Aujourd'hui, plus de trois millions d'étudiants peuvent suivre les cours des plus prestigieuses universités : Stanford, Harvard, MIT...

    Depuis quelques mois, une espèce de frénésie s'est emparée de l'enseignement supérieur français. Chaque jour ou presque, un nouveau MOOC est lancé. Avec l'objectif de démocratiser les savoirs. Et même si l'on ne connaît pas encore l'impact qu'auront ces cours d'un nouveau genre — pour l'instant, aucun ne délivre un diplôme, mais en est-ce la finalité ? —, il faut impérativement en être. Une dizaine d'établissements, des écoles — Centrale, Mines Télécom, Polytechnique, HEC, l'ENS Cachan, l'ENS Lyon —, mais aussi des universités — Bordeaux-III, Montpellier-II, Paris-X, Toulouse II, Paris-II Assas — développent des cours dans de nombreuses matières : histoire, mathématiques, santé, philosophie, droit...

    Face à cet emballement planétaire, quelques voix s'élèvent. Dans une tribune intitulée « Les MOOC : cours massifs ou armes de destruction massive » pour QSF (Qualité de la science française), le philosophe Pascal Engel fait une critique en règle de ces nouvelles formes d'apprentissage.

    Un collectif anti-MOOC a cosigné un texte dans Libération avec Solidaires étudiants, la CGT FERC-Sup et l’UNEF de l’ENS Ulm, s'opposant fermement à ces cours d'un nouveau genre et à la décision de l'école de lancer trois cours en mathématiques, physique et philosophie sur la plate-forme privée américaine Coursera.

    Nathalie Brafman
    Journaliste au Monde
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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