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Quand Fella trébuche sur Bilal

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  • Quand Fella trébuche sur Bilal

    Prenez garde aux censeurs et aux sentinelles de la foi qui veulent vous la faire partager par la contrainte ! Chaque jour, dans nos sociétés alitées, avec des vigiles ombrageux en guise de garde-malade, il y a de nouveaux codes qui apparaissent et des croyants qui s'en saisissent comme juge et partie. Tenez : on nous raconte depuis nos premières frayeurs enfantines qu'au tribunal suprême, celui du jugement dernier, nous serons comptables de nos prénoms.

    Ainsi, ceux d'entre nous que leurs parents ont prénommés Ali ou Omar, sans penser aux conséquences, seront questionnés : «Pourquoi vous n'avez pas eu le même comportement que celui dont vous portez le prénom ?» C'est dans ces moments-là que les Omar et les Ali devraient déplorer le choix de leurs parents et sentir les flammes leur lécher la pointe des pieds. Je sens déjà la terreur qui s'est emparée des Moussa, des Aïssa, et des Mohamed (je fais partie du lot), à l'évocation de cette question qui porte sa propre sentence. Quant à ceux qui sont en prise directe avec Dieu, sans l'intercession de ses prophètes, comme les Abdelkrim, ou les Abdelaziz, je n'ose imaginer leur sort. Tout ceci relève de la pure spéculation, bien sûr, mais stimulée, certes, par la tentation de partager des fardeaux trop lourds, comme la peur de ce qui vient, après.

    Comme on en est encore loin, concentrons-nous sur la peur actuelle, bien présente, que font peser sur la communauté du juste milieu les nouveaux apôtres qui scrutent la toile et les écrans, en attendant que le ciel leur parle. Il y a quelques jours, ces braconniers de la foi ont débusqué une victime de poids, si j'ose dire, en la personne de Fella Ababsa, notre chanteuse nationale. Mardi dernier, le quotidien Al-Chourouk, spécialiste du genre, annonçait en page une, et en rouge vif : «Fella Ababsa accusée de porter atteinte à l'auguste Compagnon Bilal Ibn-Rebah.» En plus petit et en surtitre noir comme il se doit, on pouvait lire que Fella «s'en remettait à Dieu du soin de juger ceux qui avaient mal interprété ses déclarations». Comme en ce genre de situation, la montagne accouche souvent d'une souris, l'article annoncé est casé en dernière page, entre la caricature du jour et les déclarations d'un «douktour» perdu de vue. Pour rester dans le sujet, l'article est signé d'un prénom et de l'initiale du nom de son auteur, et il est question d'un procès fait par des internautes à Fella Ababsa, pour des propos offensants à l'égard de Bilal, le premier muezzin de l'Islam. L'accusation est basée sur une vidéo, reprenant les propos de la chanteuse sur le plateau de la chaîne libanaise LBC (1), et devant l'animateur algérien, qui se nomme par un curieux hasard Bilal Larabi. Fait remarquable, encore, et quasi habituel dirait-on, cette interview date de plus de quatre mois, d'où le manque de spontanéité de ces indignations à retardement.

    Selon les «exégètes» de cet entretien, Fella aurait brodé sur le prénom de l'animateur, Bilal, qualifié de «beau gosse», par opposition au «Bilal entaâ bekri» (le Bilal d'antan) qualifié lui de «Kahlouche» (noir)(2). Il n'en fallait pas plus pour déclencher la colère des piétistes qui veillent l'arme au pied sur l'intégrité et la renommée des grandes figures religieuses. Bien évidemment, Fella a rejeté ces accusations basées sur une interprétation erronée et tendancieuse de ses propos. «En réalité, a-t-elle expliqué, je connais Bilal Larabi depuis les années quatre-vingt-dix lorsqu'il était présentateur à la MBC, à Londres. Nous avions l'habitude de nous rencontrer dans un café du centre-ville où travaillait un serveur nommé Bilal. C'est à ce garçon de café que je faisais allusion, sans plus». De Beyrouth, l'animateur algérien Bilal Larabi a confirmé au quotidien les explications de Fella Ababsa, soulignant qu'il n'a jamais été question du célèbre Bilal, l'un des premiers convertis à l'Islam. Il a ajouté qu'il ne comprenait pas comment «l'imagination débordante et maladive de certains» pouvait susciter «de tels montages pétris de mauvaises intentions». Elle me paraît un peu scabreuse, cette histoire, mais de là à faire trébucher Fella...
    Toutefois, toutes ces explications sont balayées d'un revers de main à la fin de l'article où il est question de la «réaction énergique» d'un cheikh algérien, Abdelfattah Hamadache. Il semblerait que ce brave homme de Dieu soit convaincu de la culpabilité de Fella, puisqu'il appelle tous les Algériens à boycotter la chanteuse. En prime, il demande aux autorités algériennes d'engager des poursuites contre Fella Ababsa pour ses offenses envers le Bilal historique. Comme quoi, lorsque la foi est chevillée à la bêtise, il faut craindre le pire. Attendez, ce n'est pas tout, il y a un autre Bilal qui pointe déjà à l'horizon turc, puisqu'il s'agit du propre fils de Tayyip Erdogan, le Premier ministre, dont le gouvernement est au centre d'un scandale politico-financier. En attendant l'ultime interrogatoire sur son prénom, Bilal, le fils aîné d'Erdogan, devait être jugé sur l'affaire de corruption et de trafic d'influence, qui éclabousse le parti islamiste au pouvoir. Selon la presse, Bilal aurait figuré dans une liste de 30 hommes d'affaires dont le procureur aurait requis, mais en vain, l'arrestation. Vendredi dernier, Erdogan a formellement démenti que l'un de ses fils soit impliqué dans un scandale quelconque. Un démenti qui a de très fortes chances d'être pris au pied de la lettre par la vigie islamiste, contrairement à celui de Fella Ababsa, qui s'égosille en vain, tant qu'elle ne sera pas du même bord. Alors, réfléchissez bien avant de coller publiquement un qualificatif péjoratif ou injurieux à un prénom puisé du patrimoine religieux ! Les murs n'ont peut-être pas d'oreilles, mais ils ont des micros, comme vient de me le rappeler mon muezzin.

    Par Ahmed Halli - le soir

    La LBC ( Lebanese Broadcasting Corporation) a été créée par Samir Geagea, durant la guerre civile libanaise, pour appuyer le combat des «Forces libanaises», parti et milice de la communauté chrétienne. De machine de guerre, la LBC a progressivement mué en télévision généraliste, s'inspirant des modèles européens et français, en particulier. Malgré l'acquisition d'une partie de son capital par le prince saoudien Walid Ibn-Talal, la chaîne continue à être dirigée par un encadrement majoritairement chrétien. Il sait faire la part des choses, ce prince.

    Kahlouche : terme affectueux par lequel les Algériens, qui ne sont pas le moins du monde racistes, désignent leurs concitoyens et autres à la peau noire.


  • #2
    lol

    celui du jugement dernier, nous serons comptables de nos prénoms.

    Ainsi, ceux d'entre nous que leurs parents ont prénommés Ali ou Omar, sans penser aux conséquences, seront questionnés : «Pourquoi vous n'avez pas eu le même comportement que celui dont vous portez le prénom ?»
    purée j'ai jamais lu ou entendu une énormité pareille

    sinon le mot "kahlouche" chez nous veut dire "négro" et non noir, aujourd"hui la liberté de critiquer un sahaba sur une boutade pitoyable c'est laissé les portes ouvertes à toutes les critiques, demain on pourra critiquer le prophète a'leyhi salat w salam sans s'en inquiéter... cette chanteuse de par son accoutrement fait non seulement honte à toute sa famille et ne représente certainement pas la musique algérienne... sinon pour l'histoire du fils d'erdogan c'est du n'importe quoi je ne vois pas le rapport lol voici un bel exemple de journalisme des caniveaux...

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    • #3
      quand jai vu la video ,jai pas penser a bilal ibn raba7 mais a un billal quelle avait connu bekri comme elle a dit...apres les gens sexcitent pour un rien...le mot ka7louch meme des noirs algériens le disent...a setif par exemple quand on a un ami proche on lui dit wach kahlouchi meme si il cest une tete de craie

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