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Où va l’argent des hydrocarbures ?

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  • Où va l’argent des hydrocarbures ?

    il y a beaucoup de vrai dans cet article, qu'en pensez vous ?

    Où va l’argent des hydrocarbures ?
    monde-diplomatique.fr - avril 2006

    Des ressources pétrolières qui débordent, un pays de plus en plus riche, une population de plus en plus pauvre, peu de grands travaux. Comment expliquer ces paradoxes ?

    Huit milliards de dollars en 1998, 13 milliards l’année suivante, 32 milliards en 2004, près de 45 milliards l’an dernier, autant et sans doute plus cette année : l’Algérie n’en finit pas, comme ses grands partenaires de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), d’engranger des montagnes de dollars. Le quatrième choc pétrolier, survenu peu après la fin de la guerre éclair américaine en Irak, à l’été 2003, dépasse par son ampleur et sa durée les trois précédents. Et efface du même coup les difficultés financières rencontrées par M. Abdelaziz Bouteflika à son arrivée à la présidence de la République algérienne démocratique et populaire au printemps 1999. « Les caisses sont vides, l’étranger n’a pas confiance en nous, la dette extérieure nous écrase, et les entreprises publiques gaspillent nos maigres ressources », s’alarmait alors l’un de ses proches. De passage à Alger en novembre 1999, M. Kemal Dervis, alors le « M. Monde arabe » de la Banque mondiale, conseille austérité et modestie : « Réduisez les grands projets en cours de 20 à 9, privilégiez l’agriculture, l’hydraulique et le filet social... »

    On redoutait le trop peu et c’est le trop-plein ! Le problème n’est plus de trouver de l’argent pour relancer une économie en panne et pacifier une société déchirée par une sanglante guerre civile, mais d’utiliser au mieux ce pactole inattendu, en un mot de ne pas le gaspiller comme ce fut trop souvent le cas lors des précédents chocs pétroliers.

    Lors du premier de ceux-ci, en 1973-1974, Alger ambitionne de devenir le Japon de l’Afrique et consacre son surplus à l’achat d’usines clés en main. Ses émissaires parcourent le monde industrialisé pour acquérir ce qui se fait de mieux – et souvent de plus cher. Acier, aluminium, engrais, papier, chimie, camions ont la priorité, les unités sont souvent implantées dans des régions déshéritées aux salariés peu qualifiés, guère familiers des technologies ultramodernes. Résultat, les retards s’accumulent, et le cycle pétrolier se retourne avant que l’industrie lourde soit en état de marche. L’héritage se révèle encombrant. Des sociétés nationales qui perdent de l’argent, des usines qui tournent au ralenti, et une dette extérieure qui explose parce qu’il a bien fallu emprunter pour financer les fins du programme d’industrialisation...

    Au cours du deuxième choc, en 1979-1982, les dirigeants ont changé : le pâle Chadli Bendjedid, remplaçant du fier Houari Boumediène, court après une légitimité qui le fuit. L’argent du pétrole ira à un programme antipénuries (PAP) qui se traduit par un flot d’importations de produits de consommation. L’Algérien qui en a les moyens est à la fête : réfrigérateurs, télévisions, automobiles font leur apparition dans les vitrines des magasins d’Etat.

    Le troisième choc, en 1991-1992, passe largement inaperçu de la majorité des habitants. Les 3 à 4 milliards de dollars supplémentaires récoltés servent à régler une partie des arriérés de paiement accumulés depuis le retournement du cycle pétrolier en 1984-1985. L’obsession d’Alger, au plan financier, est d’éviter de devoir rééchelonner sa dette extérieure, ce qui placerait son économie sous la houlette du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. On préfère le « reprofilage », un arrangement discret avec le Crédit lyonnais qui implique de régler les impayés dus aux entreprises françaises. Il n’évitera rien du tout et, en avril 1994, en pleine vague terroriste, alors qu’il ne reste plus en caisse de quoi payer la cargaison de semoule d’un cargo qui tourne en rade d’Alger, un premier ministre de transition accepte le rééchelonnement de la dette extérieure et les conditions qui vont avec...

    Onze ans après, l’Algérie affiche une insolente santé financière : les réserves officielles de devises dépassent 55 milliards de dollars et représentent plus de vingt-quatre mois d’importations ; le compte courant du Trésor public à la Banque centrale accumule l’équivalent d’une année de recettes fiscales non pétrolières ; la dette extérieure (16,4 milliards de dollars à la fin 2005, contre 24 milliards en 1990) n’est plus un souci.

    Symbole de cette richesse inattendue, la compagnie nationale Sonatrach, détenue à 100 % par l’Etat, se place au douzième rang dans l’industrie pétrolière mondiale, truste les places de champion pour le gaz (second fournisseur de gaz naturel de l’Europe, derrière la Russie ; second fournisseur en gaz liquéfié GNL aux Etats-Unis...) et dispose d’une large palette de produits exportables en dehors du brut (condensat, GPL, produits raffinés, pétrochimie). Au fil des ans, elle a fait de plus en plus appel aux sociétés étrangères pour la seconder.

    En 1986, quinze ans après les nationalisations et le départ des techniciens français, Alger entrouvre pour la première fois les portes du Sahara aux prospecteurs étrangers. Les premiers, et les plus nombreux, à se présenter sont de petites compagnies américaines dont la plus chanceuse, Anadarko, fait plusieurs découvertes majeures dans l’est du pays. Un nouveau pas est franchi en 1991, malgré de fortes oppositions. En 2000, quand le nouveau ministre de l’énergie propose une loi pétrolière qui « normalise » la Sonatrach et lui enlève ses pouvoirs quasi régaliens (la société percevait les impôts payés par les compagnies étrangères et délivrait à son gré les permis de recherche), l’exposant ainsi à la concurrence, c’est la bronca ! Son PDG démissionne, le syndicat manifeste, et le pouvoir recule. Ce n’est qu’en 2005 que la loi est adoptée.

    Le grand écart entre la pluie de pétrodollars et un quotidien plus que difficile fait enrager une partie de la population : barrages routiers, occupations ou incendies d’édifices publics, séquestrations d’élus et de fonctionnaires, manifestations violentes tournant souvent à l’émeute se sont banalisés. Pas d’eau, pas de courant, pas de logement, pas de travail, pas d’égouts, pas de routes, les griefs sont les mêmes d’un bout à l’autre du pays. Les millions de ruraux chassés de chez eux par l’insécurité dans les années 1990 et qui s’entassent dans les bidonvilles ne comprennent pas. Pourquoi l’Algérie est-elle riche et les Algériens pauvres ? Pourquoi, alors que le revenu par tête aurait augmenté de 31,3 % en deux ans, selon l’Office national des statistiques, le pouvoir ne fait-il rien d’efficace pour ces millions de jeunes en quête d’un toit et d’un emploi, sinon leur envoyer la police, dont les effectifs connaissent, eux, une spectaculaire progression (au moins 120 000 aujourd’hui, et 45 000 à recruter d’ici à 2009, contre une trentaine de milliers dans les année 1980).
    Dernière modification par absent, 03 octobre 2006, 22h17.

  • #2
    suite ...

    Absence de cadres qualifiés et compétents

    Pourquoi le pouvoir en est-il réduit à répondre par la répression à des besoins qu’il a, par ailleurs, les moyens de satisfaire ? Jusqu’ici, l’expansion budgétaire a été outrageusement privilégiée. Au printemps 2005, le gouvernement lance un programme complémentaire de soutien à la croissance économique (2005-2009) de 55 milliards de dollars, censé compléter un précédent plan de soutien à la relance économique adopté en 2001. La loi de finances 2006, votée en décembre 2005, témoigne de l’ampleur des moyens ; le budget d’équipement de l’Etat augmente de 28 % par rapport à celui de 2005 et fait plus que doubler par rapport à ce qui a été fait en 2004. Pour la première fois dans l’histoire financière de l’Algérie, il dépasse le budget de fonctionnement...

    Et ce n’est pas fini. Le premier conseil des ministres tenu en janvier 2006 par le président Bouteflika, à peine rentré de convalescence à Paris, arrête un programme spécial de 5 milliards de dollars en faveur du Sud, qui sera suivi par d’autres en faveur des hauts plateaux, une zone traditionnellement déshéritée, et de la Kabylie, ruinée par plusieurs années de troubles.

    Mais il y a loin des décisions budgétaires au démarrage des travaux, et plus encore à leur achèvement. Partout, le manque d’expertise ralentit l’investissement ; la difficulté n’est plus l’argent, mais la capacité à le dépenser. De nombreuses wilayas (départements) et d’encore plus nombreuses assemblées populaires communales (communes) ne consomment pas leurs crédits d’équipements, faute de cadres qualifiés et compétents. C’est pis dans certains ministères techniques (transport, équipement, hydraulique...), désorganisés par l’instabilité ministérielle et encombrés d’anciens programmes inachevés parfois plus de dix ans après leur lancement – voire vingt ans, comme le métro d’Alger ou la nouvelle aérogare de Dar-el-Beida. Trop souvent incapables de se hisser au niveau requis par des projets d’envergure, les entreprises du BTP incriminent la bureaucratie, les délais de paiement, la mauvaise volonté des fonctionnaires...

    Face à une demande qui explose, l’offre reste encore très timide. Des voix isolées, à l’intérieur comme à l’extérieur, plaident pour une exécution plus mesurée du budget 2006, et proposent de consacrer une partie des crédits ainsi libérés au renforcement des autres intervenants de la vie économique et à la création d’activités nouvelles en dehors du secteur des hydrocarbures. Ce ne serait pas inutile tant les bureaucrates éclipsent les autres agents sociaux. Mais ces voix seront-elles entendues ?

    Jean-Pierre Seréni

    http://www.monde-diplomatique.fr/2006/04/SERENI/13383

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    • #3
      Ben il y a 11 milliards de $ qui ont servit à rembourser la dette exterieure, 60 milliard de $ qui sont dans les reserves et 22 milliards de $ qui sont dépensés en importations (22 milliard de $ c'est le chiffre rien que pour l'année 2005). Ca c'est pour les devises.

      Quand aux dinars... 3000 milliards de DA sont dans le FRR (Fonds de Régulation de Recettes), 1200 milliards de DA par an pour le budget de fonctionement de l'etat (la derniere augmentation de salaire de cette semaine par exemple va couter 90 milliards de DA supplémentaire par an à ce budget pour 1,5 millions de fonctionnaires) et 1300 milliards de DA par an pour le budget d'equipement qui paye les grandes constructions comme les logements, les routes à construire et l'entretien de celles qui existent, les aerogares, les universités, les barrages, etc...

      Voilà en gros.

      Au plaisir,
      66

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      • #4
        Où va l’argent des hydrocarbures ?
        Dans des soit disants fonds, caisses et dont on ne voit jamais la couleur, c'est à dire dans les poches de nos dirigeants.

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        • #5
          Toujours aussi bien informé. Elles sont très grosses les poches. N'importe quoi...

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          • #6
            ibnrushd

            Toujours aussi bien informé. Elles sont très grosses les poches. N'importe quoi...
            La encore tu fais dans le sentimentale actuellement le peuple ne voit rien venir malgré les richesses dont dispose le pays. Ne t'en prend pas à moi je suis pas responsable de cette situation. Sinon oui ils ont de très grandes poches.

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            • #7
              Toujours aussi bien informé. Elles sont très grosses les poches. N'importe quoi...
              just un petit exemple, peut tu nous dire qu'attend l'état pour injecter de l'argent pour reformer l'université, l'enseignement superieur et la recherche, alors que l'argent dors dans les caisses ? ce secteur serait t'il pas important monsieur ?

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              • #8
                C'est ce qui me fait le plus mal au coeur c'est que le gouvernement aime ses discours où il va citer combien de milliards il a dans les coffres. J'aimerais qu'à la place, ils disent où ils en sont avec l'équipement des hôpitaux, des universités etc...

                Il faut vraiment remplacer ces dinausaures et y mettre des far-solitires...
                La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                • #9
                  Envoyé par dzems
                  Il faut vraiment remplacer ces dinausaures et y mettre des far-solitires...
                  Ah non, j'y connais rien, alors rien à la politique et encore moins à l'économie :22: , je laisserai volontier ma place à walid qui lui est fin connaisseur, s'il y avait un minisitre de l'economie sur FA, ça serai lui

                  Commentaire


                  • #10
                    Même si tu connais rien comme tu dis, tu as un esprit logique et tu agis quand il le faut. Far-solitaire présidente et walid-dz sera ton ministre de l'économie, Double6 aux finances, ibnrushd à l'intérieur.
                    La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

                    Commentaire


                    • #11
                      Non, président c'est pas mon truc, je prefère simple chercheur

                      tu oublis harrachi ... minstres des affaires religieuses, ou karimalia ? non harrachi plutot ministre de la défense avec zek .
                      mene ou morjane ministre de l'éducation
                      thirga ministre de l'environement
                      Nassim ministre des affaires étrengères
                      double6 les finances et walid l'economie (très bon choix)
                      Sindbad ou Al-fares ministre de l'enseignement superieur
                      Citoyen ou shadok ministre de l'agriculture ...
                      Jigsaw ou toubir ministre de la culture
                      mkh ou ibnrushd ministre de l'interieur
                      tamelan la santé
                      toi dzems sport, lol
                      hbenmara ou sensib l'information

                      va y rajoute les autres
                      Dernière modification par absent, 04 octobre 2006, 21h09.

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                      • #12
                        Adrhar = ministre de la famille
                        Tin = ministre de la gastronomie (si si il le faut )
                        Hellas = ministre de la justice
                        Emira = ministre des bouraks

                        La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                        • #13
                          pourquoi injecter de l'argent dans les universités , ce n'est pas le jeter par les fenêtres ? On forme les nouveaux cadres à coup de milliard pour que Sarco les utilise : fuite de cerveau = fuite de capitaux .

                          Commentaire


                          • #14
                            noubat : Il faut aussi une politique cohérente ! Stimuler la création de richesses : aide à la création d'entreprises, créer des centres de recherche, créer des partenariat Public/privé etc...
                            Il faut savoir garder nos élites !
                            La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                            • #15
                              Arretes avec ta propagande à 2 balles cher Walid_ma. Le fond de régulation est prévu pour ne pas sortir une croissance du PIB en dent de scie, déjà qu'il est dépendant du prix du petrole. afin de se prémunir des crises petrolières comme en 86. C'est d'ailleurs ce que font les norvegiens, avec une plus grande rigueur en terme d'allocation d'actifs financiers. Quant à l'agent du pétrole, il sert à rembourser la dette exterieur presque totalement effacée, à investir 100 millards de dollars en infrastructures, à augmenter la protection sociale, meme si encore insuffisante et surtout mal ciblée, à augmenter les salaires, à assainire certaines entreprises publiques et les privatiser...

                              Cette démagogie et propagande à 2 balles est celles de certains milieux médiatiques bien connus, qu'on entend bien plus depuis que Bouteflika demande des excuses à la France...
                              Dernière modification par ibnrushd, 04 octobre 2006, 23h39.

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