Bouteflika ne peut pas et ne doit pas se présenter. Et pourtant, sauf accident fatal, il se portera candidat à sa propre succession. On dit qu’il retarde l’annonce de sa candidature pour récupérer de sa dernière hospitalisation parisienne qui fut une sérieuse secousse. Oui, mais pas que. Quand madame Hanoune - candidate de garniture - par ailleurs supposée concourir contre son mentor, invite le chef de l’Etat à s’exprimer, elle est en fait chargée d’annoncer une décision déjà prise, elle qui est toujours derrière le premier rideau de la scène. Dans ce cas précis, la milliardaire rouge parle pour préparer l’opinion et, au passage, régler ses comptes avec ceux qui pourraient lui contester la place de soutien favorite du chef ; et la concurrence est rude.
En fait, le temps mis par Bouteflika à se déclarer est conditionné par la façon dont il conviendrait de masquer le handicap de celui dont les courtisans - tous plus intéressés les uns que les autres - assurent qu’il est en mesure de diriger le pays. Et les contraintes d’images sont nombreuses.
Il faut éviter que les troubles de la mobilité soient apparents. Cela est déjà réglé, le postulant au mandat éternel sera assis. Il y a ensuite les mains qui ne peuvent pas tourner les feuilles du texte de l’allocution. Là aussi on a contourné l’obstacle par le recours au prompteur. Le malade pourra-t-il lire et tenir la tête droite dix minutes ou un quart d’heure ? La discussion est ouverte et des membres du staff technique suggèrent d’enregistrer sur plusieurs séances, et au besoin sur plusieurs jours, jusqu’à obtenir le support d’images nécessaire au temps de parole.
Mais il reste le plus dur : l’extinction de la voix. Comment faire parler un homme que les visiteurs étrangers assurent ne pas entendre à moins d’un mètre ? Eh bien - et interdit de rire - certains petits maffieux proposent de recourir...aux services d’un imitateur qui déclamera le speach pendant que l’on montre de loin un plan fixe du chef de l’Etat entrain de bouger ses lèvres autant qu’il pourra le faire.
Et l’écueil de la campagne ? Pas de problème : les membres du gouvernement les plus corrompus, sachant que si leur parrain disparaissait, ils n’auraient de choix qu’entre l’exil et la prison se proposent déjà d’aller, sous bonne garde et dans des salles soigneusement bourrées de policiers ou de militaires vêtus en civils, lire des discours en lieu et place de leur protecteur.
Ali Graichi
En fait, le temps mis par Bouteflika à se déclarer est conditionné par la façon dont il conviendrait de masquer le handicap de celui dont les courtisans - tous plus intéressés les uns que les autres - assurent qu’il est en mesure de diriger le pays. Et les contraintes d’images sont nombreuses.
Il faut éviter que les troubles de la mobilité soient apparents. Cela est déjà réglé, le postulant au mandat éternel sera assis. Il y a ensuite les mains qui ne peuvent pas tourner les feuilles du texte de l’allocution. Là aussi on a contourné l’obstacle par le recours au prompteur. Le malade pourra-t-il lire et tenir la tête droite dix minutes ou un quart d’heure ? La discussion est ouverte et des membres du staff technique suggèrent d’enregistrer sur plusieurs séances, et au besoin sur plusieurs jours, jusqu’à obtenir le support d’images nécessaire au temps de parole.
Mais il reste le plus dur : l’extinction de la voix. Comment faire parler un homme que les visiteurs étrangers assurent ne pas entendre à moins d’un mètre ? Eh bien - et interdit de rire - certains petits maffieux proposent de recourir...aux services d’un imitateur qui déclamera le speach pendant que l’on montre de loin un plan fixe du chef de l’Etat entrain de bouger ses lèvres autant qu’il pourra le faire.
Et l’écueil de la campagne ? Pas de problème : les membres du gouvernement les plus corrompus, sachant que si leur parrain disparaissait, ils n’auraient de choix qu’entre l’exil et la prison se proposent déjà d’aller, sous bonne garde et dans des salles soigneusement bourrées de policiers ou de militaires vêtus en civils, lire des discours en lieu et place de leur protecteur.
Ali Graichi
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