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MAROC:La décompensation, instrument de la croissance économique

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  • MAROC:La décompensation, instrument de la croissance économique

    L’annonce de la hausse inéluctable du prix de l’essence super, qui sera induite dès le 1er février prochain par la décompensation décidée par le Chef du gouvernement, doit être appréciée dans la continuité de la décision de l’Etat de se désengager progressivement de son action de compensation économique des prix d’un certain nombre de produits, qu’ils soient pétroliers ou dits de première nécessité.

    Et chacun sait que pour la plupart, ils dépendent de la fixation des prix sur les marchés internationaux. Certes, la politique de l’Etat en la matière se fera progressivement tout en réglant en parallèle les problèmes du coût du transport, de l’énergie pour certains secteurs et pour ne pas entraver de façon générale le bon fonctionnement de l’économie. Mais il n’en demeure pas moins que la prise de conscience réelle que la compensation ne peut continuer à représenter une des dépenses « ordinaires » de l’Etat est acquise.

    Dépense ordinaire non dans le sens comptable, mais de par sa régularité et sa continuité. De même que sur le plan politique, si la Compensation a joué un grand rôle dans l’Histoire, lointaine et récente, de notre pays, notamment au moment des « printemps arabes » pour permettre à l’Etat de l’utiliser comme une soupape de sécurité et d’apaisement social, elle est devenue un réel poids budgétaire.
    En effet, selon des chiffres publiés par la Trésorerie Générale du Royaume à fin novembre 2013 par rapport à la même période de 2012, on constate que le taux de couverture des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires a été de 91 % uniquement.

    Et la structure de ces dépenses à fin novembre 2013 est la suivante : 51,7 % de ces recettes ont été absorbées par les dépenses de personnel, 24,3 % par les dépenses de la compensation et 11,7 % par les charges en intérêts de la dette.

    Donc, on ne peut que déplorer que la compensation occupe une part trop importante des dépenses publiques à un moment où les recettes ne couvrent pas les dépenses de l’Etat. D’autant qu’une partie des dépenses ordinaires émises, dont la compensation, et la totalité des dépenses d’investissements sont financées principalement par le recours à l’emprunt. En effet, en chiffres et sur un montant de 60,4 milliards de dirhams de besoins en recettes ou de déficit ordinaire, on constate que 42,5 milliards de dirhams sont destinés à la compensation.

    La suppression progressive de cette dernière contribuerait donc substantiellement à réduire le déficit budgétaire de 2/3 de son montant actuel. De même, une suppression progressive des milliards qui sont consacrés à cette action de soutien du pouvoir d’achat permettrait d’augmenter les budgets d’investissements qui, à fin novembre 2013, ont été financés à hauteur de 42 milliards de dirhams. Et, s’ils devaient être augmentés, ils serviraient à soutenir l’économie nationale, laquelle de ce fait pourrait jouer sur le long terme le même rôle que la compensation, en créant des emplois.

    Enfin, et c’est aujourd’hui une urgence pour notre pays, la baisse progressive de la compensation permettrait de réduire l’endettement de l’Etat, qui s’engage à hauteur de son besoin de financement de 60,6 milliards de dirhams. Ainsi, un jour, à partir des chiffres de novembre 2013 sur la base desquels ce raisonnement est fait, il ne s’endetterait que pour un besoin réduit à 20 milliards de dirhams et surtout, le montant des intérêts de la dette, en baissant proportionnellement des deux-tiers, permettrait encore plus de rééquilibrer le Budget public.
    Ce ne sont pas là des rêves, mais le résultat d’un calcul arithmétique…

    C’est en faisant de tels calculs que l’on réalise des économies certes, et, en l’occurrence, c’est ainsi que l’État marocain transformerait sa charge de compensation en une dynamisation pérenne de son économie.
    La croissance économique prendrait donc le relais de l’action de l’État dans le soutien au pouvoir d’achat des couches populaires par la création d’emplois, seuls et véritables garants d’une amélioration du niveau de vie des Marocains, la préservation de leur dignité, tout comme cela renforcerait et l’indépendance économique de l’Etat qui aurait allégé son interventionnisme financier envers les citoyens ..

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