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La chicha séduit les jeunes à Khenchela - Une consommation effrénée

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  • La chicha séduit les jeunes à Khenchela - Une consommation effrénée

    Aux alentours des marchés et écoles, des cafés de chicha poussent comme des champignons. Même dans des hangars, des maisons parfois insalubres ou en plein air, de jeunes gens, parfois encore mineurs, aspirent de la vapeur de chicha.

    La chicha est produite à base de « Nakla Tobacco », conditionné dans un emballage semblable à un paquet de cigarettes contenant vingt sachets. Il est composé de dépuratif, de fromage, de nicotine, etc. On le consomme à l’aide d’un long tube appelé « troumba » (mot de l’arabe local signifiant « pompe » ou « aspirateur ») quasi plein d’eau. Cette eau, qui joue un rôle de réfrigérant, est remplacée au fur et à mesure qu’elle s’échauffe. Au bout du tube est relié un tuyau d’environ 50 cm servant à aspirer la volute du tabac. « La chicha est originaire des pays arabes, notamment d’Egypte et du Soudan, et a été introduite chez nous depuis quelques années.

    Loin des soucis

    « J’en consomme depuis un an et je dépense tout mon argent de poche, en moyenne 2.000 DA par jour » nous déclare un jeune. La chicha me donne tellement d’appétit et de plaisir... » Pour une autre catégorie de consommateurs, la chicha est un antidote au souci. « Nous la préférons à la cigarette manufacturée, parce qu’elle permet d’oublier les soucis à longueur de journée.  « Certains consommateurs mettent du whisky frelaté dans l’eau, d’autres des comprimés. Les cafés de chicha servent tout simplement de lieu de détente et de brassage au même titre que les débits de boissons. « C’est intéressant de venir ici écouter les gens débattre de tous les thèmes après qu’ils eurent tiré un coup sur l’aspirateur », affirme-t-il.

    Cette consommation effrénée de la chicha n’est pas sans conséquence sur la santé de ces jeunes. « L’usage d’un même aspirateur, qui passe d’une bouche à une autre, peut être à la base de contamination de certaines maladies du genre tuberculose ou hépatite. Les principaux consommateurs sont les jeunes, mais on compte parmi les adeptes des femmes et tous les types de profils professionnels. Certains prennent du bon temps entre amis ou cherchent l’âme sœur autour de cette pratique conviviale. « Les gens sortent plus dans les lieux publics, ils meublent leurs soirées de cette façon et en jouant aux cartes » reconnaissent ceux que nous avons approchés.

    La chicha plus dangereuse que le tabac

    La consommation de chicha a beaucoup augmenté. Et les fumeurs seraient de plus en plus jeunes. A la wilaya, on parle même d’écoliers.Le fait que les « chicheurs » soient de plus en plus jeunes a interpellé les autorités. Elles ont surtout été alertées par les conséquences sanitaires de cette pratique sur le long terme. La majorité des habitants pense que fumer la chicha n’est pas nocif. Mais c’est faux. Fumer ou rester deux ou trois heures cloisonné dans un environnement de ce genre de fumée équivaut à avoir fumé une dizaine de cigarettes, car il faut savoir que le maâssal (mélasse parfumée, ndlr) contient une concentration en monoxyde de carbone qui dépasse de loin celle de la cigarette. Par ailleurs, il faut souligner le manque d’hygiène de certains cafés. Le matériel utilisé n’est pas toujours stérilisé, alors que les gens se le passent entre eux et peuvent donc attraper plusieurs maladies par l’embout, comme l’herpès, la tuberculose ou l’hépatite virale ».La dangerosité du maâssal serait aggravée par les mélanges que feraient certains jeunes ou que quelques propriétaires peu scrupuleux leur proposent. D’aucuns expliquent qu’ils s’aventurent à mixer la mélasse parfumée avec des narcotiques, notamment du cannabis. D’autres consommateurs seraient, par ailleurs, devenus accros à la pipe à eau, ce qui en ferait une drogue.

    A ce propos, un article de la Vie Economique rapporte les propos d’Aïcha, une jeune fille qui ne peut plus se passer des vapeurs sucrées du narguilé : « Beaucoup me disent que la chicha n’a aucun rapport avec le hashish. C’est peut-être vrai, mais moi, je ne ressens pas la différence. Parvenue à une certaine dose, j’entends des voix, j’ai des hallucinations, je décolle carrément. Parallèlement, des plaintes sont déposées par des clients incommodés par les vapeurs de pomme, de menthe, de fraise, de réglisse ou de panaché de fruits qui assaillent leurs narines. « L’odeur peut être très forte et elle peut poser un problème car il n’y a pas de séparation entre fumeurs et non-fumeurs », explique un commerçant qui ajoute : « Parfois, vous pouvez être de l’autre côté d’un boulevard et sentir les odeurs qui émanent d’un café en face. » Le bruit des bulles dans le narguilé causerait aussi quelques désagréments pour certaines oreilles.

    Grosses pertes d’argent ou faillite en vue

    Les cafetiers n’ont pas tardé à réagir. « Ils ont demandé à être reçus par les autorités. Ils souhaitent une réglementation contrôlée de l’usage et de la consommation du narguilé », explique-t-on à la wilaya. Car l’enjeu est de taille. Saïd, gérant d’un café à Khenchela, ne dispose pas de pipe à eau dans son établissement, mais il met en garde contre les effets économiques négatifs de l’interdiction. « Il y a des gens qui ont tout investi dans le narguilé et, du jour au lendemain, ils se retrouvent sans rien », commente-t-il.

    Les récalcitrants risquent d’avoir de sérieux ennuis, car la wilaya entend faire preuve de fermeté concernant ce problème de santé publique. « Des commissions de contrôle vont opérer des rondes pour voir quels sont les établissements en infraction. Ceux qui seront pris en faute pourront être traduits devant le procureur général ou voir leur commerce fermer », indique-t-on à la wilaya. Dans ce contexte, et en attendant un éventuel compromis, la seule solution reste de se recycler. Les « chicheurs » devront, quant à eux, se rendre dans les grands restaurants et des lieux touristiques pour fumer tranquillement. D’aucuns jugent cette situation paradoxale, car ce sont les étrangers qui profiteront d’une de leurs coutumes alors qu’eux en seront privés.

    Des maladies associées


    Les effets sanitaires de la pipe à eau sont largement ceux que provoque une exposition à la fumée de tabac, notamment les maladies pulmonaires et cardiovasculaires et les cancers. Sans parler des autres effets néfastes liés au tabagisme : baisse de la fertilité, risques accrus de détresse respiratoire et de petits poids à la naissance pour le bébé, risque de complication après extraction dentaire...



    B. S. - Horizons
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