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Tension sur le lait, ses raisons et ses conséquences en Algérie

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  • Tension sur le lait, ses raisons et ses conséquences en Algérie

    Le commerce du lait en sachets est traversé par des tensions qui se manifestent dans plusieurs villes, par des chaînes devant les détaillants, par des détaillants qui n’en vendent plus, par des hausses illicites, jusqu'à 45 DA le sachet, entretenues par certains spécialistes du «trabendo» pour qui toutes les tensions sont sources de profits faciles et rapides à réaliser.
    Pour en savoir plus sur les tenants et les aboutissants, nous avons pris attache avec les responsables du complexe laitier d’Arrib, qui est en activité depuis 1989 et couvre les besoins de la population dans les wilayas de Médéa, Blida, Tipasa, Blida et Chlef.

    A titre indicatif seulement, on indique que pour ces 6 wilayas, pour la journée du 26 janvier le complexe a fourni 245 000 litres de lait pasteurisé conditionné et 220 000 litres le lendemain le 27 janvier. Que représentent ces chiffres par rapport à une demande qui ne cesse de croître ? Selon les informations que nous avons pu récolter, ce sont 300 000 litres qui doivent être produits et commercialisés par jour pour satisfaire pleinement la demande.

    Cependant, on note que si les quantités produites n’arrivent pas à couvrir la demande, cela ne dépend pas des capacités du complexe laitier, qui sont actuellement de l’ordre de 250 000 l/jour (220 000 l en demi-écrémé et 30 000 l de lait cru) capacités qui peuvent être même doublées, mais cette insuffisance de la production est directement liée au quota contractuel de poudre attribué par l’Onil (Office national interprofessionnel du Lait).
    En effet, durant l’année 2013, le quota attribué par l’Onil n’a été que de 7 264 tonnes au lieu des 7 800 tonnes prescrites par le contrat, soit un déficit de 536 tonnes. Même le quota destiné à la fabrication des produits à destination du MDN n’ a pas été attribué mais que le complexe a quand même pris en charge et fourni.

    On indique, par ailleurs, que malgré le quota insuffisant attibué, quota qui ne pouvait couvrir qu’une production de 75 700 000 l durant l’année 2013, le complexe a produit 80 700 000 l soit 5 000 000 de litres en comblant le déficit par l’apport fourni par la collecte de lait cru qui varie entre 40 000 à 50 000 litres /jour.

    Pour l’année 2014, on nous indique que le quota de poudre de lait fixé par contrat reste inchangé soit 7 800 tonnes qui ne peuvent produire que 210 000 l/j alors que les besoins s’élèveraient à 300 000 l/j. En plus, rien n’indique que le contrat de fourniture sera honoré dans sa totalité par l’ONIL.
    On assiste donc à une répercussion d’une restriction sur la matière première (lait en poudre) sur l’offre face à une demande appelée à s’accroître.
    On notera aussi qu’à chaque fois qu’il y a une tension sur un produit, cela génère un climat d’insécurité dans l’approvisionnent des ménages qui pousse le consommateur à acheter pour stocker. On a vu que ceux qui ont pour habitude d’acheter 2 sachets par jour, dans ce cas les quantités achetées sont multipliées par 2 ou même 3.

    A l’autre bout du processus, il y bien sûr les spéculateurs. Ce sont les distributeurs agréés qui sont désignés du doigt. Selon de nombreux témoignages, si bon nombre dans cette catégorie professionnelle restent fidèles à leurs clients, il n’en est malheureusement pas de même pour tous. En effet, on rapporte que certains distributeurs vendent en gros leur cargaison, dans des coins isolés, parfois en pleine nuit et sur les routes, le lait change de main et les prix sont augmentés en fonction du nombre d’intermédiaires.

    On a vu dans certaines villes, de petits revendeurs refiler des sachets de lait à une clientèle fatiguée , lasse de faire les chaînes à des heures impossibles, au lieu des 25 DA l’unité, à 35, 40 et même 45 DA.

    Pour le complexe, c’est l’insuffisance de moyens de transport et de livraison qui le rend tributaire des livreurs agréés. Pour les responsables, le seul moyen de venir à bout de la crise est de produire plus et pour cela, il faut disposer d’un quota de matière première conséquent.

    Pour ce qui est du trafic en dehors de la suspension de l’agrément en cas de preuve de trafic du revendeur, il n’incombe pas au complexe de se substituer à la DCP (Direction du contrôle des prix). C’est à ce service qu’incombe la tâche de lutter contre le trafic et la spéculation.

    Karim O., Le Soir
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