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Le M’zab en deuil : Manifeste pour la paix

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  • Le M’zab en deuil : Manifeste pour la paix

    Le phénomène de la violence que traduisent les affrontements entre les groupes sociaux en Algérie et plus fréquemment dans la région du M’zab ne cesse de susciter de grandes inquiétudes.

    La violence, qui va en s’intensifiant et en s’accélérant, prend de plus en plus d’ampleur, ses épisodes deviennent de plus en plus fréquents. En effet, les événements de Ghardaïa de 1985, 2009, 2010, 2013, etc., ceux de Berriane en 1991 et en 2008, ceux de Guerrara en 1988 et en 2013, sont tous là pour nous rappeler que les braises de la violence sont toujours actives, au moindre souffle les rues s’enflamment et l’escalade prend place : atteinte aux vies et à la dignité, violation de foyers, attaque et saccages de biens, etc. Ce scénario a tendance à s’imposer au menu de tous les jours depuis les cinq dernières années.

    La ville champ de tension sociale

    En dépit des causes apparentes ou des événements déclencheurs très souvent liés aux compétitions sportives (matchs de football) ou aux compétitions politiques (élections), les enjeux fonciers et symboliques, la compétition pour l’accès à la ville et au pouvoir constituent les véritables enjeux à l’origine de ces affrontements.
    Ces guerres sont déclenchées tantôt pour cause d’enjeux fonciers (Ghardaïa 1985, Mélika 2009…), tantôt pour cause d’enjeux symboliques, dont la nomination de lycée ou d’équipement (Guerrara 1988), ou pour cause d’enjeux politiques (Berriane 1991). L’accès à la ville, l’accès à la mémoire de la ville et l’accès au pouvoir de la ville polarisent toute cette dynamique et font de la ville un champ de tensions et d’affrontements sociaux, traduisant le niveau avancé du malaise social et des frustrations engendrées. Loin de réussir la cohésion sociale attendue pour son épanouissement, la ville algérienne contemporaine évolue depuis quelques décennies au rythme de dynamiques d’exclusion, nourrissant les clivages et les dualités ethno-sociales. Les jeux de nationalisation abusive des biens des uns pour les octroyer à d’autres ; les manœuvres que déployaient les uns et les autres pour accéder à la ville, à travers l’accès au pouvoir, l’adhésion et le contrôle du parti unique, la compétition sociale et politique par l’exclusion, ont transformé au fil des années nos villes en théâtres de violences sociales. La ville, de plus en plus perçue comme fruit de la rente, gâteau à partager, polarise toute cette ruée et devient le champ de croisement de compétiteurs, venus chacun prendre part au gâteau, sans se soucier des moyens pour y parvenir.

    La dogmatisation du conflit

    Très vite, le conflit revêt un caractère confessionnel ou ethnique pour s’intensifier et devenir plus passionnel. Serait-il une manœuvre de diversion au secours des groupes d’intérêts mafieux qui tirent bénéficie de ce genre de situations de trouble pour détourner les regards ? Ou bien est-ce un recours à la facilité, au raccourci, à la réduction du problème, pour ne pas le voir en vrai et ainsi trouver les solutions qui s’imposent ?
    Ces frustrations, engendrées par l’exclusion combinée à l’ignorance et à la pauvreté, sont à l’origine de l’intensification de la violence et de l’accélération de son rythme. La société fragilisée succombe facilement au piège de l’instrumentalisation et de la manipulation et sombre vite sous le coup de la dogmatisation dans des conflits confessionnels, exposant tout ce qui est cher à la société à de graves menaces (son intégrité, sa dignité, sa religion, sa culture et son unité).

    L’interpellation de l’histoire nous permet de constater qu’Ibadites et Malékites, Arabophones et Berbères Mozabites, ont à travers l’histoire millénaire du M’zab, su faire la démonstration d’un bel et exemplaire modèle de bien vivre ensemble dans l’harmonie. Donc, inutile de jouer dans ce terrain marécageux, faites le tour des ksour millénaires et regardez à l’intérieur de l’enceinte, ceux que celle-ci abrite.
    Les berbères Mozabites et les Arabophones du M’zab ont toujours fonctionné en harmonie grâce à des pactes de partenariats économiques, sécuritaires et sociaux. A vue d’œil, les phénomènes de violence se généralisent et se propagent avec les mêmes caractères et à la même vitesse à l’échelle aussi bien nationale que régionale. La plupart des pays musulmans sombrent dans des guerres qui prennent de plus en plus un caractère confessionnel. Ce n’est la faute ni à l’Islam, religion qui incarne l’esprit de paix et dont les objectifs de son code (charia) se résument à cinq principes (préservation de la foi, de l’âme humaine, de la raison humaine, de la dignité humaine et de son patrimoine) ni à la culture ancestrale, fondée sur des valeurs de paix, d’équité, de solidarité, de générosité et de respect de la dignité humaine. La lecture historiciste de ces pays révèle qu’ils partagent le même parcours historique engendrant les mêmes conditions de formation sociopolitiques. A peine sortis de la domination coloniale, tous succombent aux régimes totalitaires, qui ne donnèrent aucune chance à la raison de se développer ni à leurs peuples de prendre conscience de leur existence citoyenne. Résultat, un agrégat de groupes animés par la frustration de rattraper le manque à gagner, cédant le pas à la violence que les idéologues de la guerre et de la confrontation viennent légitimer au nom de la religion.

    La faute à qui ?

    Inutile de recourir comme d’habitude au raccourci et de crier au loup, le fameux complot. La responsabilité de tous doit être reconnue (Etat, société, collectivités et individus...). La conscience du tort peut être un début de solution.
    Qui blâmer ? La pauvreté, l’ignorance, le mode de gouvernance, des sociétés fragilisées ou des citoyens pris au piège des souffleurs sur la braise ?
    Il est certain que les conditions du milieu indiquent cinq facteurs aggravants.
    - Mauvaise gouvernance, car elle mine la confiance, creuse un fossé entre l’administré et l’administrateur, discrédite l’autorité des pouvoirs publics et porte atteinte à sa crédibilité, (l’Algérie occupe le 94e rang des pays les plus corrompus au
    monde) ; jeunesse dans le désarroi (64% en âge d’activité de 15 à 59 ans), dont un grand pourcentage avait l’âge de 5 à 6 ans durant la décennie noire, nourri d’images de violence ; un taux de chômage qui s’élèvait à 10% en 2013, cependant, la tranche de 16-24 ans est la plus exposée avec un taux de 22,4% ; idéologie meurtrière que sous-tend le discours haineux à caractère religieux (d’importation surtout). Celle-ci légitime les actes d’une jeunesse dans le désarroi prise au piège de la violence ; accroissement des milieux mafieux depuis l’ouverture du marché, qui n’hésitent pas à souffler la braise de la haine et des clivages, pour créer diversion ou exercer une pression ; système éducatif en crise, déstabilisé continuellement par des refontes non adaptées et non expérimentées.

    Pistes de solutions

    Les pistes toutes désignées seraient de s’attaquer en profondeur au problème de la violence et de mobiliser toutes les ressources en faveur de la promotion de la paix. Pour cela, revenir aux conditions du milieu et s’attaquer à la base aux aspects de vulnérabilité de la société dont : l’ignorance, la pauvreté et l’exclusion, à travers un processus de réformes sociales et économiques visant à asseoir une bonne gouvernance, des mécanismes d’inclusion et de participation citoyenne et soutenus de programmes de développement social et économique.

    Entre-temps, quoi faire ?

    Mais en attendant ces réformes qui tardent à venir, il faut en urgence engager des actions à court terme, qui nécessitent la mobilisation de toutes les ressources judiciaires, sécuritaires, éducationnelles et sociales dans une action de développement, de pacification et de lutte contre la violence. Pour cela, prévoir :
    - des mécanismes juridiques préventifs, dissuasifs et punitifs ; en autant qu’ils agissent dans la transparence et d’une façon équitable, pour lutter contre toutes les formes de la violence, à sa base l’exclusion, le racisme et tout ce qui suscite la haine (y compris le discours haineux et surtout à caractère religieux) ;
    - des mécanismes sécuritaires, fondés sur les valeurs d’équité, de justice et de justesse pour défendre la loi et l’ordre public, dans le but du bien-être de la société et non de la vengeance et du soutien d’un groupe contre un autre. Une sécurité qui agit dans la transparence, responsable, imputable et qui doit rendre compte de ses actes ;
    - mobilisation des écoles, mosquées, espaces de socialisation et médias pour dispenser un programme axé sur la paix et la non-violence et sur les valeurs de solidarité et de respect, etc ;
    - mobilisation de l’élite religieuse et sociale pour mener des campagnes et engager des caravanes de paix pour propager et faire la promotion du message de la paix et de l’espoir ;
    - redonner confiance aux citoyens à travers la recherche des conditions qui assureraient la bonne gouvernance (équité, justesse justice, transparence, responsabilité, réédition de compte et imputabilité…) ;
    développer la culture institutionnelle versus le pouvoir de personnes ;
    - implanter et promouvoir les conditions de participation ;
    - multiplier les occasions de rencontre et de solidarité et susciter l’engagement citoyen ;
    - rechercher les conditions intelligentes pour un réel développement par l’encouragement et la promotion de l’innovation, de l’entrepreneuriat et par la rupture avec la culture de la rente. 

    Dr Brahim Benyoucef. Expert consultant en urbanisme et sciences sociales - Montréal- El Watan

  • #2
    La violence, qui va en s’intensifiant et en s’accélérant, prend de plus en plus d’ampleur, ses épisodes deviennent de plus en plus fréquents. En effet, les événements de Ghardaïa de 1985, 2009, 2010, 2013, etc., ceux de Berriane en 1991 et en 2008, ceux de Guerrara en 1988 et en 2013, sont tous là pour nous rappeler que les braises de la violence sont toujours actives, au moindre souffle les rues s’enflamment et l’escalade prend place : atteinte aux vies et à la dignité, violation de foyers, attaque et saccages de biens, etc. Ce scénario a tendance à s’imposer au menu de tous les jours depuis les cinq dernières années.
    qu'on déplace tout ces chaamba à metlili, leur port d'attache, et cette vallée retrouvera la paix. autrement faudra pas s'étonner que tout recommencera dans 2 ans.
    Dernière modification par Djigo, 02 février 2014, 01h49.
    "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

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    • #3
      qu'on déplace tout ces chaamba à metlili, leur port d'attache, et cette vallée retrouvera la paix. autrement faudra pas s'étonner que tout recommencera dans 2 ans.
      À bien y penser, les mouzabites auront ainsi le beurre et l'argent du beurre, «je vis et commerce partout en Algérie, mais personne ne peut mettre pied chez moi». Le précédent sera créé et tous voudront de cet avantage .....
      La faiblesse de l'état bouteflikien est à signaler.
      وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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      • #4
        À bien y penser, les mouzabites auront ainsi le beurre et l'argent du beurre, «je vis et commerce partout en Algérie, mais personne ne peut mettre pied chez moi». Le précédent sera créé et tous voudront de cet avantage .....
        La faiblesse de l'état bouteflikien est à signaler.
        du moment que tu ne fout la pagaille et que tu rend service installe toi ou tu veux, il y'a plein de kabyles par exemple qui sont installé a gherdaia et ont des commerces, des bureaux d'étude et n'ont aucun problème
        il y'a pas de quoi en faire un précédent, c'est une solution a une crise particulière. que je sache personne a ce jour ne s'est plaint du voisinages de mozabites dans les villes ou ils sont installé.
        Dernière modification par Djigo, 02 février 2014, 10h24.
        "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

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        • #5
          Je suis mozabite quand mes frères et compatriotes mozabites sont agressés. Je suis chaambi quand mes frères et compatriotes chaambis sont agressés ou dénigrés même verbalement.

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          • #6
            À bien y penser, les mouzabites auront ainsi le beurre et l'argent du beurre, «je vis et commerce partout en Algérie, mais personne ne peut mettre pied chez moi». Le précédent sera créé et tous voudront de cet avantage .....
            La faiblesse de l'état bouteflikien est à signaler.
            loin de toute démagogie , je pense que pour régler le probléme du m'zab , il faut absolument traiter la question en ne perdant pas de vue les spécificités
            culturelles et sociologique de cette région .le Mzab ne peut pas être considéré de la même maniere que l’algérois , l'oranie , le constantinois ou même la kabylie.

            l'histoire du M'zab apporte la solution à la question présente ..en y mettant un peu plus les formes et sans radicalité dans l'action,il y'a un équilibre dans les proportions à sauvegarder pour le bien de tous .
            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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            • #7
              loin de toute démagogie , je pense que pour régler le probléme du m'zab , il faut absolument traiter la question en ne perdant pas de vue les spécificités
              culturelles et sociologique de cette région .le Mzab ne peut pas être considéré de la même maniere que l’algérois , l'oranie , le constantinois ou même la kabylie.

              l'histoire du M'zab apporte la solution à la question présente ..en y mettant un peu plus les formes et sans radicalité dans l'action,il y'a un équilibre dans les proportions à sauvegarder pour le bien de tous .
              __________________

              Pourquoi chercher midi à 14 heurs:

              "Nous sommes arabes, arabes, arabes" dixit le marocain Ben Bella Allah irahmou

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              • #8
                Pourquoi chercher midi à 14 heurs:

                "Nous sommes arabes, arabes, arabes" dixit le marocain Ben Bella Allah irahmou
                bien que cette célèbre déclaration de feu ben bella était un slogan creux qui arrive à ses limites , le probléme du M'zab n'est pas du à une haine de l'un vis à vis de l'autre pour raisons ethniques ( bien que si des analyses génétiques étaient faites sur un échantillions de chaamba , je suis sur que les résultats réserveraient bien des surprises ).

                dans le Mzab il y'a une organisation sociale communautaire historique ou chacun doit rester à sa place si on veut que l'équilibre soit préservé..
                ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                • #9
                  bien que cette célèbre déclaration de feu ben bella était un slogan creux qui arrive à ses limites , le probléme du M'zab n'est pas du à une haine de l'un vis à vis de l'autre pour raisons ethniques ( bien que si des analyses génétiques étaient faites sur un échantillions de chaamba , je suis sur que les résultats réserveraient bien des surprises ).

                  dans le Mzab il y'a une organisation sociale communautaire historique ou chacun doit rester à sa place si on veut que l'équilibre soit préservé..

                  ----------------------

                  Ma réponse est ironique destinée aux Algériens inféodés au régime DRS qui ronge l'Algérie.

                  Commentaire


                  • #10
                    Ma réponse est ironique destinée aux Algériens inféodés au régime DRS qui ronge l'Algérie.
                    ce ne sont pas aux algériens inféodés au régime du DRS que tu dois destiner ton ironie , mais plutôt à tous les maghrébins acculturés par le défunt pan-arabisme qui a blessé l'arbre en essayant de le séparer de ses racines.
                    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

                    Commentaire


                    • #11
                      Cette opposition entre « arabes » et « mozabite » n’est pas la première dans l’histoire.

                      J’ai pour ma part un profond respect pour cette société qui a réussi à édifier une ville, une organisation sociale unique au Maghreb, basait sur le travail et la discrétion, voire l’orthodoxie.
                      C’est une communauté qui a payé très chère son replis sur soi (en terme médical).
                      Ce sont des hommes qui n’ont jamais revendiqué l’expansion les armes à la main. Et dans cette période de trouble du monde musulman, c’est un fait à souligner et à respecter.

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                      • #12
                        faire déplacer ces chaambas et laisser Ait mzab vivre en paix !!

                        wada mou tella tayri g tassa, ar yalla !!

                        Commentaire


                        • #13
                          faire déplacer ces chaambas et laisser Ait mzab vivre en paix !!

                          ---------------------

                          La déportation n'est pas une solution !

                          C'est incroyable !

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                          • #14
                            faire déplacer ces chaambas et laisser Ait mzab vivre en paix !!
                            le M'zab se compose de plusieurs cités sahariennes elles mêmes en relation avec d'autres ksours en périphéries..

                            la sagesse populaire au fil des siécles a fait que la répartition des populations
                            selon les proportions relatives aux différentes communautés a fait que l'entente cordiale a plus ou moins régnée au final..

                            par exemple : un afflux massif de mozabites à metlili habité majoritairement par des chaamba créerait un désordre social et politique , le même que nous vivons à ghardaia ( taghardayth pour être précis) , ville historiquement bâtie et habitée par des mozabites ibadites , la sédentarisation des chaamba au 19 éme siécle et leur installation massiive dans la ville ( politique irresponsable de boumédienne ) et dans d'autres cités à majorité mozabite a fait que l'équilibre a été rompu , ce qui nous amène à des tensions récurrentes années après années.

                            un mélange des population peut fonctionner quand l'esprit tribal est annihilé ( comme dans les villes du nord) , mais dans le cas de région à fortes identités communautaires , le systéme valable plus ou moins ailleurs ne fonctionne pas .
                            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

                            Commentaire


                            • #15
                              xenon ,accepteras tu un jour qu on déplace des bédouins arabes en kabylie en leur donnant des terres que possédent des kabyles?!

                              c'est ce qu'a fait Boumdiéne aux mozabites:22::22:
                              wada mou tella tayri g tassa, ar yalla !!

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