Trente ans de mariage, ils allaient célébrer les noces de perle en faisant le grand pèlerinage.
Quatre garçons et une fille naquirent de ce couple qui s’est constitué sur l’amour et uniquement sur l’amour.
Samir se souvient de ce jour où il supplia sa maman d’aller demander la main de Fatema.
Sa maman avait souhaité lui choisir elle-même la belle fille mais les temps ont changé.
Le mariage fut célébré dans l’année qui suivit et le couple emménagea un appartement de fonction.
Il avait commencé comme agent de haute maîtrise dans l’administration, aujourd’hui il est un Cadre supérieur, obtenu par diverses promotions dues à son sérieux et son abnégation sur le plan professionnel.
Sa femme occupait une des fonctions les plus dures et des plus nobles : celle de mère au foyer.
Ils venaient de marier leur fille et se lançaient dans les préparatifs du mariage de l’aîné.
Le bonheur de trente années allait être suspendu par un rêve.
Comment un rêve peut-il suspendre le bonheur.
Ramadan est proche, plus que quinze jours, Fatema venait de terminer le grand nettoyage du mois de Chabane.
Un vendredi matin, attablés au petit déjeuner elle raconta son rêve.
_Quel est ton interprétation ? demanda-t-elle.
_je n’en sais rien, en principe c’est de bonne augure.
Un silence et un ange passa.
_Eh ben non ! C’est l’annonce de ma fin qui est proche.
_ Tu dérailles ça y est et puis qu’est ce qui te fait dire ça ?
_Rien je le sens tout simplement.
_De toutes les façons, tout le monde partira un jour ou l’autre et personne ne sait quand.
_ Moi je sais.
_Alors qu’est-ce qu’on fait.
_Toi pas grand-chose mais moi si. Les gens quand ils vont venir, je veux que tout soit propre et prêt. Et puis je dois aller voir toutes celles et ceux avec qui j’ai eu un différent pour leur demander pardon.
_Tu deviens folle ma parole mais bon ce que tu veux faire ne dérange personne au contraire c’est le bon usage du musulman. Je ne peux que t’encourager à pardonner et à demander pardon.
_Je commencerai par toi, j’espère que tu as été heureux avec moi et que tu as été satisfait de mon comportement depuis qu’on s’est rencontrés au coin de la place de l’église. Moi en tous cas je n’ai pas eu à me plaindre de toi mon amour, pas une seule fois ! murmura-t-elle les yeux larmoyants.
_Ne t’inquiète pas, tu es la plus bonne des épouses comme le prophète les aimaient c'est-à-dire pieuses et dévouées à leurs maris. Bon ce n’est pas tout je dois faire mon marché.
Depuis cette matinée, fatema s’affairait à nettoyer, récurer, vider les matelas de leur laine, les aérer. Samir voyait le manège chaque jour, il crut que le nettoyage se poursuivait.
Quelques jours avant la fin du mois Fatema sentit une douleur à l’abdomen, une douleur diffuse, lancinante jamais sentie auparavant.
Elle se rendit chez le médecin qui demanda différentes analyses anodines qui ne révélèrent rien de particulier.
Les quelques médicaments prescrits par un spécialiste avaient calmé momentanément les douleurs.
Le premier jour de jeun, elle fut hospitalisée, un bilan complet fut réalisé, le chirurgien insistait sur une biopsie du col de l’utérus.
Le chirurgien décida d’intervenir.
Elle décèdera là l’aube du premier vendredi du Ramadan.
Djamil Hadj Mohamed
Quatre garçons et une fille naquirent de ce couple qui s’est constitué sur l’amour et uniquement sur l’amour.
Samir se souvient de ce jour où il supplia sa maman d’aller demander la main de Fatema.
Sa maman avait souhaité lui choisir elle-même la belle fille mais les temps ont changé.
Le mariage fut célébré dans l’année qui suivit et le couple emménagea un appartement de fonction.
Il avait commencé comme agent de haute maîtrise dans l’administration, aujourd’hui il est un Cadre supérieur, obtenu par diverses promotions dues à son sérieux et son abnégation sur le plan professionnel.
Sa femme occupait une des fonctions les plus dures et des plus nobles : celle de mère au foyer.
Ils venaient de marier leur fille et se lançaient dans les préparatifs du mariage de l’aîné.
Le bonheur de trente années allait être suspendu par un rêve.
Comment un rêve peut-il suspendre le bonheur.
Ramadan est proche, plus que quinze jours, Fatema venait de terminer le grand nettoyage du mois de Chabane.
Un vendredi matin, attablés au petit déjeuner elle raconta son rêve.
_Quel est ton interprétation ? demanda-t-elle.
_je n’en sais rien, en principe c’est de bonne augure.
Un silence et un ange passa.
_Eh ben non ! C’est l’annonce de ma fin qui est proche.
_ Tu dérailles ça y est et puis qu’est ce qui te fait dire ça ?
_Rien je le sens tout simplement.
_De toutes les façons, tout le monde partira un jour ou l’autre et personne ne sait quand.
_ Moi je sais.
_Alors qu’est-ce qu’on fait.
_Toi pas grand-chose mais moi si. Les gens quand ils vont venir, je veux que tout soit propre et prêt. Et puis je dois aller voir toutes celles et ceux avec qui j’ai eu un différent pour leur demander pardon.
_Tu deviens folle ma parole mais bon ce que tu veux faire ne dérange personne au contraire c’est le bon usage du musulman. Je ne peux que t’encourager à pardonner et à demander pardon.
_Je commencerai par toi, j’espère que tu as été heureux avec moi et que tu as été satisfait de mon comportement depuis qu’on s’est rencontrés au coin de la place de l’église. Moi en tous cas je n’ai pas eu à me plaindre de toi mon amour, pas une seule fois ! murmura-t-elle les yeux larmoyants.
_Ne t’inquiète pas, tu es la plus bonne des épouses comme le prophète les aimaient c'est-à-dire pieuses et dévouées à leurs maris. Bon ce n’est pas tout je dois faire mon marché.
Depuis cette matinée, fatema s’affairait à nettoyer, récurer, vider les matelas de leur laine, les aérer. Samir voyait le manège chaque jour, il crut que le nettoyage se poursuivait.
Quelques jours avant la fin du mois Fatema sentit une douleur à l’abdomen, une douleur diffuse, lancinante jamais sentie auparavant.
Elle se rendit chez le médecin qui demanda différentes analyses anodines qui ne révélèrent rien de particulier.
Les quelques médicaments prescrits par un spécialiste avaient calmé momentanément les douleurs.
Le premier jour de jeun, elle fut hospitalisée, un bilan complet fut réalisé, le chirurgien insistait sur une biopsie du col de l’utérus.
Le chirurgien décida d’intervenir.
Elle décèdera là l’aube du premier vendredi du Ramadan.
Djamil Hadj Mohamed
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