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Les trois défis des BRICS en 2014

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  • Les trois défis des BRICS en 2014

    Les cinq pays du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) vont devoir relever trois défis importants en 2014, alors que plusieurs d'entre eux connaîtront des échéances politiques importantes : élection présidentielle en Afrique du Sud, au printemps, et au Brésil, en octobre ; élections législatives en Inde, en avril.

    Premier défi : répondre aux demandes pressantes des nouvelles classes moyennes qui, par millions, découvrent le monde de la consommation. Ainsi, 30 millions de personnes au moins au Brésil, entre 100 et 380 millions en Chine, selon les critères retenus, ont accédé dans les dix dernières années au rang de consommateurs de biens et services « standards ». Le revers de la médaille est que ces « nouveaux citoyens » veulent une qualité de services quotidiens, qui n'ont pas évolué à la même vitesse que leur pouvoir d'achat. Il faut ainsi repenser en particulier les infrastructures urbaines. Les cinq BRICS regroupent quelques-unes des plus grandes conurbations du monde : Bombay, 22 millions d'habitants ; São Paulo, 21 millions ; Pékin, 20,6 millions ; Shanghai, 19,9 millions ; et à peine plus loin dans la liste, Moscou 14,8 millions et Gauteng (Johannesburg-Pretoria) 12,8 millions.


    Deuxième défi, celui des politiques publiques. Au premier rang desquelles il faut encore progresser dans la lutte contre la corruption. On peut certes rappeler que Dilma Rousseff a congédié, depuis le début de son mandat, 6 ministres, mais le pays connaît encore à des échelons plus bas de sérieux problèmes sur ce point. Idem dans les autres des BRICS. Cela n'est pas leur apanage, loin s'en faut et ils ont tous lancé de réelles opérations tendant à éradiquer ces pratiques. Autre urgence des politiques publiques : l'effort d'éducation. Il a plutôt régressé en Russie, tandis qu'en Inde apparaissent des premiers signes inquiétants d'insuffisance de jeunes diplômés dans certains secteurs. Sans parler du Brésil, qui en manque drastiquement, ce que déplorent toutes les entreprises locales. Troisième et dernier point d'attention sur ce chapitre : le maintien d'un bon ratio de dette publique/PIB. Sans être absolument certains de la pertinence des chiffres, le ratio est d'environ 70 % en Inde, 60 % au Brésil, 40 % en Afrique du Sud, 30 % en Chine et 10 % (affiché) en Russie. Autant de chiffres nettement meilleurs que dans nos économies occidentales. Mais l'essoufflement attendu de la croissance du PIB dans les BRICS (ramené en décembre dernier par le FMI de 6,5 % à 4,2 % en moyenne annuelle pour ce groupe) et les ponctions fiscales pas vraiment revues à la baisse risquent pourtant d'affecter les finances publiques, assez vertueuses jusqu'à présent, des BRICS.

    Enfin troisième défi, celui collectif de la crédibilité du groupe des BRICS. Leur corpus politique commun ne s'est construit qu'après coup, sans qu'il soit à ce jour consolidé. Certes, ils font du principe de souveraineté nationale la pierre angulaire de leurs engagements géopolitiques. Mais, pour autant, ils sont divisés sur plusieurs sujets importants, notamment sur la gouvernance des institutions multilatérales. On a ainsi vu au 5e sommet des BRICS, à Durban, en mars dernier, l'échec des discussions sur la création de la « banque commune de développement », véhicule pourtant présenté comme indispensable à un réel essor d'un développement mondial plus équitable.
    L'enjeu global de ces défis dépasse évidemment le seul avenir de ces cinq grands pays.

    Car ils sont moteurs dans l'économie mondiale et, surtout, dans les économies régionales de leurs « zones historiques d'influence ». C'est pour cette raison que notre tissu économique doit suivre de près ces régions et ne pas hésiter à s'y investir davantage.
    Gérard Wolf

    les échos
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