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Faillite du système de gouvernance algérienne

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  • Faillite du système de gouvernance algérienne

    Il y a trop d'hypocrisie et de mauvaise foi et de mise. Car il s'agit d'une guéguerre stérile qui engage des clans pour perpétuer la privatisation de l'Etat Et en l'absence de la culture d'Etat et de la tradition démocratique, le fonctionnement institutionnel ne peut être qu'aléatoire avec interférences dans les prérogatives.


    Amar Saadani, un second couteau sorti pour une mission bien précise
    Qualifier donc les propos de Saadani de courageux est une aberration stupide. Prendre aussi la défense du général Toufik constitue une absurdité énorme. Pourquoi ce cynisme, sachant bien que les deux hommes constituent les deux faces d'une seule médaille ? Au fait, ne sont-ils pas acteurs du même système de pouvoir, obsolète et suranné, basé sur la cooptation et le népotisme, et ayant conduit tout bonnement à la privatisation de toutes les structures étatiques que nul ne peut nier présentement ? Un faux débat, tout simplement, car le fond du problème est cette faillite généralisée de la gouvernance, dont Bouteflika, Toufik, Bensalah, Saadani et consorts sont les premiers responsables.

    Certes la faillite de la gouvernance ne date aujourd'hui et remonte aux premières heures de l'indépendance de l'Algérie, quand le pays fut spolié de sa liberté. Mais les artisans de la confiscation de l'indépendance, quoique septuagénaires, sont toujours en postes. Et maintenant, il s'agit d'une suite logique de cinquante années obscures d'autoritarisme et de cinq longues décennies de la primauté du militaire sur le politique. Cela aura engendré dans la mentalité de ces dirigeants autoproclamés et usurpateurs de la supériorité et de l'égocentrisme qui, selon eux, les exemptent de rendre des comptes à la populace. Ils sont maîtres et nullement redevables.

    Pis, au lieu d'éliminer cette faillite, notamment suite aux événements tragiques d'octobre 1988, elle a été délibérément entretenue et ensuite, à l'arrivée de Bouteflika, elle a été érigée en mode de gouvernance. L'interférence entre les prérogatives des pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, a été accentuée. Et l'institution militaire, avec comme fer de lance le DRS, s'implique activement. Elle n'a jamais été neutre, sachant que ses supers galonnés avec leur mentalité de puissants se comportent comme des dieux. Depuis, l'édifice institutionnel fonctionne sens dessus sens dessous et l'économie est réduite à une course effrénée de partage de la rente avec les scandaleuses affaires de corruption que l'on connaît et celles aussi que l'on ignore. Il faut le reconnaître, la débâcle de la gouvernance est totale parce qu'elle concerne le système de pouvoir lui-même, les personnes qui l'incarnent et les relais médiatiques qui lui sont inféodés. Nul parmi eux, ne peut plaider la crédibilité ou la neutralité. Quel crédit pour Saadani, quand on sait qu'il doit justement son ascension anormale aux interférences présidentielles ? Par injonction de Bouteflika, ce même Saadani avait accédé au perchoir de la chambre basse du pouvoir législatif suite au débarquement du malheureux Karim Younés. Encore ce même personnage, fut aussi intronisé par la même injonction présidentielle en associant la justice et l'administration, à la tête de l'appareil du système, le FLN qui n'a rien avoir avec un parti politique. Bouteflika récidive avec une autre immixtion dans le pouvoir législatif en désignant Khelifa Ouled Larbi président de l'APN. Quel crédit pour Bouteflika quand, avec le concours du clan, s'ingère dans le pouvoir législatif et judiciaire et aussi dans les appareils politiques (FLN, RND, UGTA..) du système suranné ?

    Mais la faillite majeure c'est quand le Président est l'émanation d'un clan, d'une caste ou d'un club privé. Bouteflika a été imposé en 1999 par les militaires, reconduit en 2004 par le DRS et réinvesti à vie en 2009 après le viol constitutionnel de 2008. Choisir à la place des peuples s'avère une immixtion grave dans l'exercice de la souveraineté de ceux-ci. Quel crédit alors pour ces supers galonnés qui se sont autoproclamés tuteurs pour établir un choix qu'ils ont eux mêmes jugé moins mauvais ? N'ont-ils pas failli en s'accaparant de tous les leviers de la décision politique et économique ?

    Le duel Saadani-Général Toufik ou DRS, est un faux débat. Le quatrième mandat aussi. Car, nul n'est dupe sauf la clientèle du régime qui remplit simplement un rôle, l'élection en Algérie, à l'exception du referendum sur l'autodétermination en 1962, n'a jamais constituée une avancée de liberté et de démocratie. Pis le vote, truqué, irrégulier et non transparent, a toujours avantagé le système qui verrouille à tous les niveaux et tous les étages pour maintenir la faillite intacte renforçant ses desseins et consolidant ses plans. Tous les scrutins organisés, au temps du parti unique ou aux moments du pluralisme de façade, ont failli pour ne jamais projeter l'Algérie dans un avenir sereinement démocratique.

    Donc guéguerre de clans, quatrième mandat ou scrutin présidentiel, l'important n'est pas là. Le préalable nodal exigé par l'ampleur et le cumul de la faillite introduite par le régime autocratique, est le l'incarnent à leur tête Bouteflika, Toufik, Saadani , Bensalah, Gaid Salah, Sidi Said...Aussi, il est exigé la dissolution des deux appareils politiques, le FLN dont le sigle ira rejoindre la défunte ALN, le RND parti de l'administration, sans omettre l'UGTA, qui agit plus en organisation politique qu'en syndicat. Après, c'est aux gens sincères de passer aux choses sérieuses.

    Zoubir Zerarga .le Matin dz
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