L’EX-GARDE DES SCEAUX RÉVÈLE
Saâdani a tenté de soustraire Chakib Khelil à la justice
Un tir, un autre, bien ajusté vient de viser le secrétaire général du FLN Amar Saâdani, auteur de graves accusations à l’encontre du DRS. C’est l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, qui s’est chargé de le harponner, témoignant de l’intercession d’Amar Saâdani auprès de lui pour extirper Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2.Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
Amar Saâdani a ouvert la boîte de Pandore, sans trop savoir ce qu’il en sortira, que des choses allaient vite remonter en surface.
L’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, indirectement visé par les déclarations de Saâdani, s’est chargé de soulever quelques pans de voile pour révéler un secrétaire général du FLN, fraîchement désigné, le démarcher pour blanchir l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil, cité dans l’affaire Sonatrach 2. «N’est-ce pas, si Amar, vous qui êtes venu, le jour même de votre installation à la tête du FLN, me “proposer” amicalement de préserver mon poste de ministre de la Justice en m’engageant à extirper M. Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2 “comme on extirpe un cheveu d’une pâte”, selon votre expression ? Ma réponse, vous le savez, fut de fermer mon portable jusqu’à la fête de l’Aïd el Adha, c'est-à-dire bien longtemps après le remaniement ministériel», a témoigné Charfi dans une contribution à El Watan (livraison du 8 février 2014).
Ce même Saâdani qui a accouru chez Charfi pour lui demander de soustraire Khelil à la justice en contrepartie de son maintien au gouvernement qui a travaillé à innocenter, plusieurs mois plus tard, dans une interview à TSA, l’ancien ministre de l’Energie, en le qualifiant de ministre compétent, honnête et crédible. Saâdani a-t-il plaidé la cause de Khelil au nom de l’amitié qui lierait les deux hommes, de quelques connexions affairistes ou à la demande d’une tierce partie ? Mohamed Charfi met tout de suite Bouteflika au-dessus de cette mêlée.
«En rappelant cela à Si Amar Saâdani, je n’insinue nullement qu’il était mandaté par quiconque pour me démarcher, car je sais pour avoir appris à le connaître que le Président Bouteflika ne marchande jamais les prérogatives de ses ministres, en tout cas pas celles que j’ai eu l’honneur d’exercer (…)» L’ancien ministre de la Justice, qui s’est voulu démonstratif, signifie à Amar Saâdani que ses déclarations nuisent à Bouteflika. «Alors à mon tour de vous demander, Si Amar, si vous êtes conscient que toutes vos déclarations sur la justice comportent implicitement une contradiction au discours et à l’action du président de la République dans la lutte contre la corruption.»
Mohamed Charfi prend, par la suite, de démonter les allégations, anciennes, d’Amar Saâdani à propos du refus d’Interpol d’exécuter le mandat d’arrêt international lancé contre Khelil en raison de vice de procédure. «En affirmant faussement que le BCN Algérie refusait de transmettre les mandats d’arrêt, vous mettez en cause, implicitement et juridiquement, les autorités politiques du pays et non sa justice.» Mohamed Charfi apporte également un correctif aux déclarations de Saâdani relatives au timing de l’extradition de Khalifa, un timing fait, affirmait Saâdani, pour gêner Bouteflika. «(…) Je l’affirme ici de façon responsable, en connaissance de cause et sans violer la réserve qui s’impose dans ce cas, l’extradition de A. Khalifa n’aurait pas été obtenue sans l’investissement personnel du Président Bouteflika.» Et dans le conflit Saâdani-DRS, Mohamed Charfi prend, sans hésiter, parti pour les services de renseignement.
«L’intérêt de tout Etat est donc de renforcer les capacités et les compétences de ses services secrets dans la lutte contre la corruption, particulièrement celle étrangère», a indiqué Charfi, après s’être interrogé si le but de Saâdani est réellement de servir Bouteflika ou même l’Algérie. L’ancien ministre de la Justice ne s’est pas avancé, cela dit, sur ce qui soulève toutes ces controverses et polémiques, en l’occurrence la candidature de Bouteflika. «Bouteflika saura, lui seul, en son âme et consceince, le moment venu, fixer les paramètres de sa trajectoire future», déduisant néanmoins qu’«autant de bévues chez un seul homme en un laps de temps si court s’apparente à un forçage de mandat, si mandat il y a».
S. A. I.
Ce que risque Saâdani
Pour ses déclarations, Amar Saâdani est passible de poursuites judiciaires. Ce que lui rappelle l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi. «Quant à vous, Si Amar, je vous conseille amicalement de bien lire l’article 75 du code pénal avant de vous lancer dans de nouvelles diatribes car, en raison de vos fonctions éminemment influentes à la tête du FLN, vos paroles seraient susceptibles de tomber sous sa qualification. Ce qui devrait vous conduire à conclure de vous-même si, oui ou non, vous faites jusque-là un bon usage de votre responsabilité à la tête du FLN lequel, fondé par nos pères pour être le bras politique conduisant la révolution armée en symbiose avec l’ALN, ne saurait se transformer, sans reniement, après l’indépendance recouvrée, en instrument d’atteinte à notre ANP.»
Que stipule l’article 75 du code pénal ? «Est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans, quiconque, en tant de paix, a participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale.»
S. A. I.
Hassen Arribi charge Amar Saâdani et déclare :
«C’est Bouteflika qui a détruit le Mouvement El Islah»
«C’est Bouteflika qui a cassé le Mouvement El Islah et c’est lui qui l’a transmis aux comploteurs de Cheikh Djaballah, Ya si Amar Saâdani.» C’est l’intitulé du communiqué de presse rendu public hier par le député Hassen Arribi, membre du Madjliss Echoura du Front de la justice et du développement (MJD), que dirige Abdellah Djaballah.
Abder Bettache - Alger (Le Soir)
Dans sa lettre, le parlementaire Hassen Arribi, qui est par ailleurs membre de la Commission de la défense nationale de la Chambre basse, n’a pas été par trente-six chemins pour rendre «Bouteflika responsable de la destruction du parti El Islah pour le remettre à ceux qui ne sont pas ses propriétaires et non pas le général Toufik Mediene». Le rédacteur du document charge le secrétaire général du FLN et l’accuse de «cécité politique». «En termes politiques, Saâdani s’est suicidé et ce, même si cela a été fait en dehors de sa volonté. Et je confirme réellement qu’il est mort cliniquement», a indiqué le député Arribi. Mieux encore, il fera savoir, «qu’en termes tactiques, ses attaques (Ndlr : Saâdani) n’ont d’autre explication que le désarroi et la forte agitation qui se sont emparés du camp des partisans du quatrième mandat. Ils élèvent la voix de la propagande pour dire que les choses sont réellement tranchées en faveur de Bouteflika, notamment après que le département eut démenti le retrait des formulaires de candidature en faveur de Bouteflika». Poussant plus loin son argumentaire, le rédacteur du document dira que «les tapeurs de tambours et les flutistes poussent l’Algérie et son peuple au suicide pour un quatrième mandat en faveur d’un monsieur, que Dieu le guérisse, aujourd’hui assis sur une chaise roulante. Comme si le peuple algérien ne disposait pas de compétencess à même de guider le pays sauf la personne d’Abdelaziz Bouteflika. A ceux-là, je dirais soyez honnêtes envers Dieu et son peuple !»
Hassen Arribi a qualifié le secrétaire général du FLN de «malade imaginaire», qui «sacralise seulement les personnes qui le font travailler et le manipulent comme un moulin et nous les connaissons». «Puisque Saâdani nous a habitués à dire une chose le matin et la dément le soir, qui sait peut-être un jour il va nous informer qu’une tierce personne a usurpé son identité, lui attribuant ainsi des propos qu’il n’a jamais tenus. M. Saâdani, nous sommes contre les offensives menées contre les institutions de l’Etat. Ton rôle politique est digne de celui des mercenaires. Je te conseille de réviser tes cartes avant de franchir d’autres pas suicidaires», a conclu le député Hassen Arribi.
A. B.
Saâdani a tenté de soustraire Chakib Khelil à la justice
Un tir, un autre, bien ajusté vient de viser le secrétaire général du FLN Amar Saâdani, auteur de graves accusations à l’encontre du DRS. C’est l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, qui s’est chargé de le harponner, témoignant de l’intercession d’Amar Saâdani auprès de lui pour extirper Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2.Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
Amar Saâdani a ouvert la boîte de Pandore, sans trop savoir ce qu’il en sortira, que des choses allaient vite remonter en surface.
L’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, indirectement visé par les déclarations de Saâdani, s’est chargé de soulever quelques pans de voile pour révéler un secrétaire général du FLN, fraîchement désigné, le démarcher pour blanchir l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil, cité dans l’affaire Sonatrach 2. «N’est-ce pas, si Amar, vous qui êtes venu, le jour même de votre installation à la tête du FLN, me “proposer” amicalement de préserver mon poste de ministre de la Justice en m’engageant à extirper M. Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2 “comme on extirpe un cheveu d’une pâte”, selon votre expression ? Ma réponse, vous le savez, fut de fermer mon portable jusqu’à la fête de l’Aïd el Adha, c'est-à-dire bien longtemps après le remaniement ministériel», a témoigné Charfi dans une contribution à El Watan (livraison du 8 février 2014).
Ce même Saâdani qui a accouru chez Charfi pour lui demander de soustraire Khelil à la justice en contrepartie de son maintien au gouvernement qui a travaillé à innocenter, plusieurs mois plus tard, dans une interview à TSA, l’ancien ministre de l’Energie, en le qualifiant de ministre compétent, honnête et crédible. Saâdani a-t-il plaidé la cause de Khelil au nom de l’amitié qui lierait les deux hommes, de quelques connexions affairistes ou à la demande d’une tierce partie ? Mohamed Charfi met tout de suite Bouteflika au-dessus de cette mêlée.
«En rappelant cela à Si Amar Saâdani, je n’insinue nullement qu’il était mandaté par quiconque pour me démarcher, car je sais pour avoir appris à le connaître que le Président Bouteflika ne marchande jamais les prérogatives de ses ministres, en tout cas pas celles que j’ai eu l’honneur d’exercer (…)» L’ancien ministre de la Justice, qui s’est voulu démonstratif, signifie à Amar Saâdani que ses déclarations nuisent à Bouteflika. «Alors à mon tour de vous demander, Si Amar, si vous êtes conscient que toutes vos déclarations sur la justice comportent implicitement une contradiction au discours et à l’action du président de la République dans la lutte contre la corruption.»
Mohamed Charfi prend, par la suite, de démonter les allégations, anciennes, d’Amar Saâdani à propos du refus d’Interpol d’exécuter le mandat d’arrêt international lancé contre Khelil en raison de vice de procédure. «En affirmant faussement que le BCN Algérie refusait de transmettre les mandats d’arrêt, vous mettez en cause, implicitement et juridiquement, les autorités politiques du pays et non sa justice.» Mohamed Charfi apporte également un correctif aux déclarations de Saâdani relatives au timing de l’extradition de Khalifa, un timing fait, affirmait Saâdani, pour gêner Bouteflika. «(…) Je l’affirme ici de façon responsable, en connaissance de cause et sans violer la réserve qui s’impose dans ce cas, l’extradition de A. Khalifa n’aurait pas été obtenue sans l’investissement personnel du Président Bouteflika.» Et dans le conflit Saâdani-DRS, Mohamed Charfi prend, sans hésiter, parti pour les services de renseignement.
«L’intérêt de tout Etat est donc de renforcer les capacités et les compétences de ses services secrets dans la lutte contre la corruption, particulièrement celle étrangère», a indiqué Charfi, après s’être interrogé si le but de Saâdani est réellement de servir Bouteflika ou même l’Algérie. L’ancien ministre de la Justice ne s’est pas avancé, cela dit, sur ce qui soulève toutes ces controverses et polémiques, en l’occurrence la candidature de Bouteflika. «Bouteflika saura, lui seul, en son âme et consceince, le moment venu, fixer les paramètres de sa trajectoire future», déduisant néanmoins qu’«autant de bévues chez un seul homme en un laps de temps si court s’apparente à un forçage de mandat, si mandat il y a».
S. A. I.
Ce que risque Saâdani
Pour ses déclarations, Amar Saâdani est passible de poursuites judiciaires. Ce que lui rappelle l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi. «Quant à vous, Si Amar, je vous conseille amicalement de bien lire l’article 75 du code pénal avant de vous lancer dans de nouvelles diatribes car, en raison de vos fonctions éminemment influentes à la tête du FLN, vos paroles seraient susceptibles de tomber sous sa qualification. Ce qui devrait vous conduire à conclure de vous-même si, oui ou non, vous faites jusque-là un bon usage de votre responsabilité à la tête du FLN lequel, fondé par nos pères pour être le bras politique conduisant la révolution armée en symbiose avec l’ALN, ne saurait se transformer, sans reniement, après l’indépendance recouvrée, en instrument d’atteinte à notre ANP.»
Que stipule l’article 75 du code pénal ? «Est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans, quiconque, en tant de paix, a participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale.»
S. A. I.
Hassen Arribi charge Amar Saâdani et déclare :
«C’est Bouteflika qui a détruit le Mouvement El Islah»
«C’est Bouteflika qui a cassé le Mouvement El Islah et c’est lui qui l’a transmis aux comploteurs de Cheikh Djaballah, Ya si Amar Saâdani.» C’est l’intitulé du communiqué de presse rendu public hier par le député Hassen Arribi, membre du Madjliss Echoura du Front de la justice et du développement (MJD), que dirige Abdellah Djaballah.
Abder Bettache - Alger (Le Soir)
Dans sa lettre, le parlementaire Hassen Arribi, qui est par ailleurs membre de la Commission de la défense nationale de la Chambre basse, n’a pas été par trente-six chemins pour rendre «Bouteflika responsable de la destruction du parti El Islah pour le remettre à ceux qui ne sont pas ses propriétaires et non pas le général Toufik Mediene». Le rédacteur du document charge le secrétaire général du FLN et l’accuse de «cécité politique». «En termes politiques, Saâdani s’est suicidé et ce, même si cela a été fait en dehors de sa volonté. Et je confirme réellement qu’il est mort cliniquement», a indiqué le député Arribi. Mieux encore, il fera savoir, «qu’en termes tactiques, ses attaques (Ndlr : Saâdani) n’ont d’autre explication que le désarroi et la forte agitation qui se sont emparés du camp des partisans du quatrième mandat. Ils élèvent la voix de la propagande pour dire que les choses sont réellement tranchées en faveur de Bouteflika, notamment après que le département eut démenti le retrait des formulaires de candidature en faveur de Bouteflika». Poussant plus loin son argumentaire, le rédacteur du document dira que «les tapeurs de tambours et les flutistes poussent l’Algérie et son peuple au suicide pour un quatrième mandat en faveur d’un monsieur, que Dieu le guérisse, aujourd’hui assis sur une chaise roulante. Comme si le peuple algérien ne disposait pas de compétencess à même de guider le pays sauf la personne d’Abdelaziz Bouteflika. A ceux-là, je dirais soyez honnêtes envers Dieu et son peuple !»
Hassen Arribi a qualifié le secrétaire général du FLN de «malade imaginaire», qui «sacralise seulement les personnes qui le font travailler et le manipulent comme un moulin et nous les connaissons». «Puisque Saâdani nous a habitués à dire une chose le matin et la dément le soir, qui sait peut-être un jour il va nous informer qu’une tierce personne a usurpé son identité, lui attribuant ainsi des propos qu’il n’a jamais tenus. M. Saâdani, nous sommes contre les offensives menées contre les institutions de l’Etat. Ton rôle politique est digne de celui des mercenaires. Je te conseille de réviser tes cartes avant de franchir d’autres pas suicidaires», a conclu le député Hassen Arribi.
A. B.
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