L’événement, le scoop, le basculement, l’énième coup bas...et autres péjorations pour évoquer les attaques frontales de Amar Saadani, chef à défaut du FLN, à l’encontre de Toufik, patron à charge du DRS. La quasi-totalité des journaux algériens, dits indépendants, et certains "observateurs" ruent dans les brancards pour descendre en flamme un guignol propulsé par hasard à la tête du non moindre parti au pouvoir depuis l'indépendance de ce territoire appelé Algérie.
Un des rudiments essentiels du métier de l'information, c'est justement l'information, son contenu et sa portée et non pas sa qualification ou son jugement. Dans le cas contraire, ce n'est plus de l'information mais tout simplement de la propagande. Les journaux algériens, agissant de la sorte, se positionnant explicitement dans la défense de "Reb Dzayer" (dieu de l'Algérie selon l'expression consacrée) se dévoilent et confirment que malgré les beaux discours et les slogans incantatoires, vains tout de même, qu'ils ne sont ni indépendants ni encore moins professionnels. Pullitzer aurait retourné dans sa tombe en constatant le marécage dans lequel patauge la presse algérienne, toute tendances confondues. Au delà de ce constat, il est important de relever que, outre la guerre par médias interposés entre le FLN et le DRS, aucun journaliste ne s'est donné la peine de fouiller un peu plus et vérifier la véracité des accusations dont s'est rendu coupable Amar Saadani.
Tous les "Algériens", et depuis 1962, savent que «leurs» gouvernants ne sont pas choisis par eux-même, des militants l'ont clamé, des personnalités politiques l'ont confirmé, des analystes l'ont démontré et des foules en délire l'ont constaté mais rares ceux qui ont osé appeler un chat un chat, désigner les choses par leur nom et dire clairement que des hommes des services algériens sont les décideurs de la vie et de la mort des Algériens. Ceux qui ont le culot de le faire se sont retrouvés forcés à l'exil dans le meilleur des cas sinon pendus, étrangement disparus dans de flous accidents ou victimes de mystérieuses bombes "terroristes" qui explosent au "bon moment". D'ailleurs Saadani le confirme dans son verbiage en désignant sans ménagement ses éventuels liquidateurs. Il ne s'agit pas de défendre un apparatchik, produit lui-même de ce système obscur, mafieux et impitoyable instauré par la force en Algérie depuis l'assassinat de Abane Ramdane en 1957 mais de se pencher sérieusement sur la teneur de ses propos à l'égard d'une « institution » réputée inébranlable et qui a terrorisé les algériens pendant plus de 50 années d’indépendance. Qui n'a pas tremblé dans les usines, dans les universités, dans les rédactions, au sein des hôpitaux et même dans les villages les plus reculés juste à la prononciation de deux lettre (pour paraphraser Lounes Matoub): SM. A l'époque du Boumédienne, les choses étaient plus au moins claires. Chef des armées, chef de gouvernement, chef de parti, il était chef de tout mais après sa mort, les choses se sont compliquées. Les hauts gradés de l'armée, véritable détentrice du pouvoir politique, n'avaient pas l'audace ou la volonté de s'afficher publiquement comme acteurs politiques de premier plan. Ils ont préféré mettre en avant des marionnettes sans consistance, souvent issues du sérail, afin de gérer le pays à distance et ainsi se prémunir contre une éventuelle révolution ou poursuite judiciaire. Entre-temps la répression est érigée en système et la corruption-cooptation en politique jusqu'aux années 90 où la nébuleuse islamiste a donné la justification manquante pour que l’État major de l'Armée s'implique directement dans la vie politique du pays.
Au plan international, ni les liquidations d'opposants politiques, ni le soutien aux groupuscules terroristes, ni les génocides à grandes échelles des années 90, ni les assassinats d'intellectuels ou de militants n'ont incité le monde à «s'ingérer» dans les affaires internes de l'Algérie. La manne pétrolière est trop précieuse pour la perdre. Les attentats du 11 septembre 2011 auraient même justifié un soutien inconditionnel des puissances occidentales au régime militariste algérien « rempart », selon eux, contre le terrorisme islamiste et un génocide a été orchestré en Kabylie à huis-clos entre 2001 et 2003. A cette date, c'est une nouvelle recrue qui est à la vitrine du régime militaire, installée elle-aussi à travers un putsch qui a coûté la vie à un des meilleurs enfants de la Kabylie, Lounes Matoub assassiné dans de sombres circonstances, avant que Zeroual ne soit démis de la présidence et que Bouteflika ne le remplace. Depuis, la guerre est larvée entre cette dernière recrue qui ne voulait pas être "un trois-quarts de président" et cette caste d'employeurs qui dessinent «une ligne rouge» à chaque nouvelle recrue. Boudiaf a tenté de traverser cette ligne, il l'a payé de sa vie, publiquement mitraillé. La quinzaine d'années de "cohabitation pacifique" entre celui-ci et ceux-là a permis à l'un de se venger pour son éviction en 1978 et de consolider son clan tout en se servant des richesses du pays et aux autres de rester dans l'ombre et fructifier tout l'argent dilapidé et ainsi léguer un bon pactole aux descendants qui vont l'investir sous des cieux plus cléments. Pendant ce temps là, les algériens sont réduits au terrorisme qui n'est plus "résiduel" mais permanent, à la corruption qui n'est plus "un cas isolé" mais général et surtout à l'inculture et à la violence qui ne sont plus marginales mais globales. Le pays est mis à mort.
C'est dans ce brouhaha que les propos de Saadani prennent toute leur ampleur à la veille d'une énième mascarade électorale. Dans la valse des danseuses du ventre, qui du côté de Bouteflika en accablant exclusivement l'Armée et assurant qu'il est le seul, malgré sa paraplégie, à garantir la stabilité du pays (le statu quo en fait) et qui du côté de cette dernière qui mets tout sur le dos de Bouteflika en chantant les louanges de la grande muette, protectrice de la "République". Allons dans le sens d'une véritable interrogation politique, déconstruisons certains mythes et surtout allons dans une construction démocratique qui ne peut se faire sur l'amnésie et le déni. Y a-t-il un journaliste qui a fait une enquête sur les mises en causes de Saadani ? Y a-t-il un juge qui a ouvert une information judiciaire ? Y a t-il un tribunal qui s'est auto-saisi ? Y a-t-il un commissariat qui a diligenté des poursuites ? Rien, nada. Et pourtant les accusations sont tellement graves que cela ressemble à un pavé dans la mare. Il a fallu quelques révélations d'un journal français (Mediapart) pour qu'un puissant ministre (J. Cahuzac) du nouveau gouvernement soit démis de ses fonctions et poursuivi en justice pour blanchiment d'argent et un ex président de la république (Nicolas Sarkozy) soit convoqué par la justice française pour abus de faiblesse et financement occulte de sa campagne électorale. Dans un pays qui se respecte, il suffit juste d'une vidéo postée sur youtube pour que le coupable soit recherché, arrêté et condamné à un an de prison ferme pour avoir balancé un chat dans le mur et que dire de propos d'un haut responsable politique algérien qui accuse publiquement un haut gradé de l'armée algérienne d'interférences dans la vie politique du pays et d'échec dans l’exercice de ses fonctions, à savoir la sécurité des algériens à commencer par "leur" président. Oui, qui a tué Boudiaf finalement et pourquoi ? Pourquoi n'a-t-il pas été protégé ? Qu'est ce qui s'est passé à Tibhirine et qui a exécuté les moines cisterciens ? Voici, en filigrane ce qu'insinue insidieusement le responsable du parti officiellement majoritaire en Algérie, une première !
Un des rudiments essentiels du métier de l'information, c'est justement l'information, son contenu et sa portée et non pas sa qualification ou son jugement. Dans le cas contraire, ce n'est plus de l'information mais tout simplement de la propagande. Les journaux algériens, agissant de la sorte, se positionnant explicitement dans la défense de "Reb Dzayer" (dieu de l'Algérie selon l'expression consacrée) se dévoilent et confirment que malgré les beaux discours et les slogans incantatoires, vains tout de même, qu'ils ne sont ni indépendants ni encore moins professionnels. Pullitzer aurait retourné dans sa tombe en constatant le marécage dans lequel patauge la presse algérienne, toute tendances confondues. Au delà de ce constat, il est important de relever que, outre la guerre par médias interposés entre le FLN et le DRS, aucun journaliste ne s'est donné la peine de fouiller un peu plus et vérifier la véracité des accusations dont s'est rendu coupable Amar Saadani.
Tous les "Algériens", et depuis 1962, savent que «leurs» gouvernants ne sont pas choisis par eux-même, des militants l'ont clamé, des personnalités politiques l'ont confirmé, des analystes l'ont démontré et des foules en délire l'ont constaté mais rares ceux qui ont osé appeler un chat un chat, désigner les choses par leur nom et dire clairement que des hommes des services algériens sont les décideurs de la vie et de la mort des Algériens. Ceux qui ont le culot de le faire se sont retrouvés forcés à l'exil dans le meilleur des cas sinon pendus, étrangement disparus dans de flous accidents ou victimes de mystérieuses bombes "terroristes" qui explosent au "bon moment". D'ailleurs Saadani le confirme dans son verbiage en désignant sans ménagement ses éventuels liquidateurs. Il ne s'agit pas de défendre un apparatchik, produit lui-même de ce système obscur, mafieux et impitoyable instauré par la force en Algérie depuis l'assassinat de Abane Ramdane en 1957 mais de se pencher sérieusement sur la teneur de ses propos à l'égard d'une « institution » réputée inébranlable et qui a terrorisé les algériens pendant plus de 50 années d’indépendance. Qui n'a pas tremblé dans les usines, dans les universités, dans les rédactions, au sein des hôpitaux et même dans les villages les plus reculés juste à la prononciation de deux lettre (pour paraphraser Lounes Matoub): SM. A l'époque du Boumédienne, les choses étaient plus au moins claires. Chef des armées, chef de gouvernement, chef de parti, il était chef de tout mais après sa mort, les choses se sont compliquées. Les hauts gradés de l'armée, véritable détentrice du pouvoir politique, n'avaient pas l'audace ou la volonté de s'afficher publiquement comme acteurs politiques de premier plan. Ils ont préféré mettre en avant des marionnettes sans consistance, souvent issues du sérail, afin de gérer le pays à distance et ainsi se prémunir contre une éventuelle révolution ou poursuite judiciaire. Entre-temps la répression est érigée en système et la corruption-cooptation en politique jusqu'aux années 90 où la nébuleuse islamiste a donné la justification manquante pour que l’État major de l'Armée s'implique directement dans la vie politique du pays.
Au plan international, ni les liquidations d'opposants politiques, ni le soutien aux groupuscules terroristes, ni les génocides à grandes échelles des années 90, ni les assassinats d'intellectuels ou de militants n'ont incité le monde à «s'ingérer» dans les affaires internes de l'Algérie. La manne pétrolière est trop précieuse pour la perdre. Les attentats du 11 septembre 2011 auraient même justifié un soutien inconditionnel des puissances occidentales au régime militariste algérien « rempart », selon eux, contre le terrorisme islamiste et un génocide a été orchestré en Kabylie à huis-clos entre 2001 et 2003. A cette date, c'est une nouvelle recrue qui est à la vitrine du régime militaire, installée elle-aussi à travers un putsch qui a coûté la vie à un des meilleurs enfants de la Kabylie, Lounes Matoub assassiné dans de sombres circonstances, avant que Zeroual ne soit démis de la présidence et que Bouteflika ne le remplace. Depuis, la guerre est larvée entre cette dernière recrue qui ne voulait pas être "un trois-quarts de président" et cette caste d'employeurs qui dessinent «une ligne rouge» à chaque nouvelle recrue. Boudiaf a tenté de traverser cette ligne, il l'a payé de sa vie, publiquement mitraillé. La quinzaine d'années de "cohabitation pacifique" entre celui-ci et ceux-là a permis à l'un de se venger pour son éviction en 1978 et de consolider son clan tout en se servant des richesses du pays et aux autres de rester dans l'ombre et fructifier tout l'argent dilapidé et ainsi léguer un bon pactole aux descendants qui vont l'investir sous des cieux plus cléments. Pendant ce temps là, les algériens sont réduits au terrorisme qui n'est plus "résiduel" mais permanent, à la corruption qui n'est plus "un cas isolé" mais général et surtout à l'inculture et à la violence qui ne sont plus marginales mais globales. Le pays est mis à mort.
C'est dans ce brouhaha que les propos de Saadani prennent toute leur ampleur à la veille d'une énième mascarade électorale. Dans la valse des danseuses du ventre, qui du côté de Bouteflika en accablant exclusivement l'Armée et assurant qu'il est le seul, malgré sa paraplégie, à garantir la stabilité du pays (le statu quo en fait) et qui du côté de cette dernière qui mets tout sur le dos de Bouteflika en chantant les louanges de la grande muette, protectrice de la "République". Allons dans le sens d'une véritable interrogation politique, déconstruisons certains mythes et surtout allons dans une construction démocratique qui ne peut se faire sur l'amnésie et le déni. Y a-t-il un journaliste qui a fait une enquête sur les mises en causes de Saadani ? Y a-t-il un juge qui a ouvert une information judiciaire ? Y a t-il un tribunal qui s'est auto-saisi ? Y a-t-il un commissariat qui a diligenté des poursuites ? Rien, nada. Et pourtant les accusations sont tellement graves que cela ressemble à un pavé dans la mare. Il a fallu quelques révélations d'un journal français (Mediapart) pour qu'un puissant ministre (J. Cahuzac) du nouveau gouvernement soit démis de ses fonctions et poursuivi en justice pour blanchiment d'argent et un ex président de la république (Nicolas Sarkozy) soit convoqué par la justice française pour abus de faiblesse et financement occulte de sa campagne électorale. Dans un pays qui se respecte, il suffit juste d'une vidéo postée sur youtube pour que le coupable soit recherché, arrêté et condamné à un an de prison ferme pour avoir balancé un chat dans le mur et que dire de propos d'un haut responsable politique algérien qui accuse publiquement un haut gradé de l'armée algérienne d'interférences dans la vie politique du pays et d'échec dans l’exercice de ses fonctions, à savoir la sécurité des algériens à commencer par "leur" président. Oui, qui a tué Boudiaf finalement et pourquoi ? Pourquoi n'a-t-il pas été protégé ? Qu'est ce qui s'est passé à Tibhirine et qui a exécuté les moines cisterciens ? Voici, en filigrane ce qu'insinue insidieusement le responsable du parti officiellement majoritaire en Algérie, une première !
Commentaire