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Des propos de Jack Straw sur le voile déclenchent une polémique en Grande-Bretagne

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  • Des propos de Jack Straw sur le voile déclenchent une polémique en Grande-Bretagne

    es propos du ministre chargé des relations avec le Parlement, Jack Straw, sur le voile intégral ont déclenché une vive polémique, vendredi 6 octobre, en Grande-Bretagne. L'ancien ministre des affaires étrangères britannique a lancé le sujet jeudi, révélant dans le journal de sa circonscription de Blackburn, le Lancashire Evening Standard, qu'il suggérait aux femmes portant le niqab (voile noir intégral) de se dévoiler lorsqu'elles venaient discuter avec lui lors de ses permanences parlementaires, cela toujours en présence d'une employée féminine. Selon l'élu de cette circonscription du nord-ouest de l'Angleterre comptant 30 % de musulmans, le port de ce signe religieux distinctif équivaut à "une déclaration visible de séparation et de différence", et les relations entre communautés s'en trouvent "plus difficiles".



    Vendredi, sur la BBC, M. Straw s'est inquiété du "développement de communautés parallèles" et s'est dit déterminé à "mettre ce problème sur la table d'une façon calme et mesurée", en vue d'"un débat réfléchi". "Avec toutes les précautions qui s'imposent, je préférerais" que les musulmanes ne portent pas le voile du tout, a-t-il indiqué. "J'ai été frappé en discutant avec les femmes concernées par le fait qu'elles n'avaient pas, je pense, complètement conscience des conséquences quant aux relations communautaires", a-t-il précisé.

    "MANQUE DE SAGESSE"

    Dans un pays qui compte 1,6 million de musulmans (2,8 % de la population), majoritairement originaires du Pakistan, du Bangladesh et de l'Inde, les interrogations sur le "communautarisme" se sont multipliées dans un climat de méfiance depuis les attentats-suicides du 7 juillet 2005 à Londres (56 morts), commis par de jeunes musulmans britanniques. Mercredi, l'annonce qu'un jeune policier musulman avait obtenu de ne pas être affecté à la garde de l'ambassade d'Israël durant les bombardements du Liban cet été a provoqué un tollé et une enquête immédiate de Scotland Yard. Les propos de M. Straw ont ainsi touché une corde sensible.

    Si la plupart des journaux et commentateurs britanniques ont applaudi ses propos, des organisations musulmanes ont vivement réagi. Le Conseil des mosquées du Lancashire a affirmé que M. Straw "n'avait pas compris" la question, et dénoncé des propos "très insensibles et manquant de sagesse", soulignant que le port du voile intégral ne nuit à personne. La Commission islamique des droits humains a dénoncé une "discrimination sélective". Mais le Conseil des musulmans de Grande-Bretagne, l'une des principales organisations, a dit comprendre que "le voile crée un malaise chez les non-musulmans". Selon Rajnaara Akhtar, présidente de l'Organisation pour le port du hijab (voile ne laissant paraître que l'ovale du visage) en Grande-Bretagne, moins de 5 % des musulmanes de ce pays portent un voile long.

    Downing Street a prudemment affirmé que M. Straw défendait des "opinions personnelles". Mais plusieurs députés ont sauté sur l'occasion pour réclamer un débat, dans un pays très tolérant sur tous les styles vestimentaires religieux, et où les voiles sont de plus en plus courants. Shahid Malik, jeune élu musulman de Dewsbury (West Yorkshire) devenu depuis les attentats de 2005 une des voix politiques musulmanes, a reconnu que la question du vêtement traditionnel islamique était un problème dans sa circonscription, où l'extrême droite du British National Party avait fait son meilleur score national lors des élections de 2005. La baronne Uddin, membre de la Chambre des lords, également musulmane, a réclamé un "débat mesuré" sur la question et "sur le statut des Britanniques musulmanes dans ce pays". Et d'estimer "que c'est une question de droits humains des deux côtés".
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