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Maroc : Omar Hadrami, rallié à vie

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  • Maroc : Omar Hadrami, rallié à vie

    Passé dans le camp marocain en 1989, cet ex-cadre dirigeant du Polisario a été nommé wali de l'une des trois régions sahariennes.
    "Je suis né dans la Saguia El Hamra, en 1949. Mon père est un Rguibi, il a servi dans le Makhzen, dans la région de Guelmim, au sud-est d'Agadir."

    C'est ainsi qu'Omar Hadrami racontait son itinéraire dans les colonnes de Jeune Afrique, en octobre 1989. Dirigeant fondateur du Front polisario, il avait rallié le Maroc deux mois plus tôt. Depuis, Mohamed Ali El Admi (de son vrai nom) a fait carrière au ministère de l'Intérieur. Il y était encore récemment gouverneur-directeur de l'Entraide nationale. Le 20 janvier, le roi Mohammed VI l'a nommé wali de la région Guelmim-Smara, l'une des trois régions sahariennes du Maroc, à cheval sur l'Anti-Atlas et les territoires toujours contestés par le Front Polisario.

    "Nous sommes les soldats de Hassan, nous allons libérer la patrie"
    En 1969, Hadrami est l'un des membres du groupe d'El Ouali, préfiguration du Polisario. À Rabat, il rencontre les autorités et les leaders politiques, qu'il essaie de sensibiliser à l'indépendance du territoire, dominé par les Espagnols. "Notre slogan de l'époque était : "Nous sommes les soldats de Hassan, nous allons libérer la patrie."" Pourtant, il participera en 1973 à la fondation du Polisario.

    De 1977 à 1980, il est, avec Ould Salek, l'un des chefs de la diplomatie de la RASD, proclamée en 1976. En 1982, il prend la tête de la sécurité militaire des camps. Et y règne en maître absolu pendant six ans. Aujourd'hui encore, d'anciens prisonniers marocains l'accusent de graves violations des droits de l'homme.

    Durant l'été 1988, il entre en dissidence avec le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. Enlevé, maintenu en résidence surveillée, il est libéré fin avril 1989, puis envoyé à Washington, où il fait défection. "Il fait partie des hommes influents sur le dossier sahraoui. À Rabat, il est apprécié pour son vaste réseau relationnel. Même dans les camps, il reste extrêmement respecté", souligne une source proche du Palais.


    jeune afrique



  • #2
    Il n'est ni le seul ni le dernier .

    Ces Sahraouis du Polisario qui rentrent au bercail

    RALLIEMENT. Plusieurs hauts responsables du Polisario ont quitté les rangs de la RASD pour rejoindre la mère patrie. Une saignée à blanc des camps de Mohamed Abdelaziz et un sérieux camouflet pour les responsables algériens.


    Le cas Ahmeddou Ould Souilem remet au goût du jour la situation désespérée d’Alger. Nommé ambassadeur du Maroc à Madrid, en Espagne, depuis plus de deux mois, Ould Souilem attend son accréditation de la part du gouvernement espagnol. Un retard dû, entre autres, aux pressions exercées par le palais d’Al Mouradiya et les chefs d’état-major de l’armée algérienne sur le gouvernement Zapatero.
    Ce bras de fer engagé entre Rabat et Madrid, avec Alger en tiers spectateur, coïncide avec une vague de retour de sahraouis qui ont fui les camps de Tindouf. Depuis le 28 mars 2010, ce sont quatre groupes qui ont rallié le Maroc. Plus de 80 personnes sont donc rentrées au pays. Auxquelles s’ajoutent un père et sa fille, venus dans le cadre des visites familiales organisées par la Minurso.
    On estime à 8.000 le nombre de personnes qui ont quitté Tindouf depuis 1988. Ce chiffre, aussi maigre soit-il, rend bien compte de la saignée dans les rangs de la République Arabe Sahraouie démocratique (RASD). Pour rappel, en juillet 1999, la commission d’identification de la Minurso, en vue du référendum, avait, dans ses listes provisoires, déclaré quelque 80.000 personnes éligibles au vote. Parmi elles, 46.255 se trouvaient au Maroc, 33.786 dans les camps de Tindouf et 4.210 en Mauritanie. 11 ans plus tard, un simple calcul nous montre que le nombre des Sahraouies séquestrés à Tindouf se réduit comme peau de chagrin.
    L’arrivée au Maroc de Ould Souilem est venue s’ajouter à la longue liste des membres fondateurs et dirigeants du Front Polisario qui se sont affranchis de la tutelle algérienne.

    Souilem sème la panique
    Omar Hadrami (1989), Guejmoula Bent Abbi (1991), Brahim Hakim (1993), Mohamed Abdelkader Haibelti, Issalmou Mohamed Abdelkader Ould Haibelti et Lafdal Malainine Ould M’rabih Rabbou Ould Cheikh El Ouali (1999), Cheikh Ali Ould El Bouhali (2000), Lahbib Ayoub (2002), Kalthoum Elkhayat (2003), Hamatti Rabbani (2005) pour ne citer que les ténors.
    On le sait, certains d’entre eux ont créé un mouvement dissident anti-Polisario, Khat Ach-chahid. À Tindouf, depuis des mois, on tente de serrer les contrôles. La fuite de Ould Souilem pose aussi la question de la capacité de mouvement des sahraouis réfugiés dans les camps. La facilité avec laquelle Ould Souilem a pu quitter les camps est d’autant plus sidérante qu’il a sûrement dû faire montre de ses divergences avec les dirigeants de la RASD bien avant. Il possède certes le statut de diplomate et il lui est facile de se déplacer.
    Ce qu’il faut savoir, c’est que les camps sont ouverts sur le désert, leurs abords ne sont pratiquement pas gardés.
    Tous ceux qui connaissent les camps de Tindouf savent aussi que beaucoup de Sahraouis possèdent des voitures particulières, beaucoup reçoivent des pensions de retraite confortables pour avoir travaillé sous la colonisation espagnole ou même en Espagne. Ce qui montre que les marges de manœuvre existent. Il faut savoir également que sous l’égide de l’ONU sont organisés des vols aériens entre Laâyoune et Tindouf, destinés aux échanges de visites entre les familles.
    Mais comment quitter les camps sachant que même le transport d’un camp à l’autre requiert une autorisation. «Pour sortir des camps, les gens ont le choix entre recourir à la fuite directe vers le Maroc à travers sa frontière Est ou faire appel à des contrebandiers, qui se déplacent entre l’Algérie et la Mauritanie», affirme Ahmed Kherr, revenu au Maroc en 1995. Il est aujourd’hui dirigeant de l’association Unité et développement.

    Places de choix
    La voie la plus ancienne, considérée comme la plus sûre, consiste à rejoindre le Maroc via sa frontière sud, par le poste frontière de Guerguerate, au bord de l’Atlantique. Mais cette route implique un long détour à travers la Mauritanie. De Tindouf, les fuyards doivent se rendre à Bir Moghrein, au nord-est de la Mauritanie, puis descendre jusqu’à la ville minière de Zouérate. C’est là un chemin de près de 900 km dans un territoire hostile et sans routes. De Zouérate, les voyageurs peuvent parcourir les 600 km restants à bord du train de la mine, qui transporte le minerai de fer jusqu’au port de Nouadhibou. Après un long périple de 1 500 km, il ne reste plus qu’à se rendre de Nouadhibou à Guerguerate.
    Aujourd’hui, parmi les ténors du Polisario qui ont rallié le Maroc, certains sont incontournables, comme Omar Hadrami, un ancien de l’Ecole normale supérieure de Rabat. Devenu le premier responsable de la Sécurité militaire du Polisario, il représentait les séparatistes auprès de l’ONU à New York lorsqu’il a choisi de rallier le Maroc en 1989. Rejoignant l’Intérieur en 1990, il deviendra gouverneur de la province de Kelâat Sraghna, puis de celle de Sidi Kacem. En 2002, il deviendra gouverneur de la province de Settat et wali de la région de Chaouia-Ouardigha.

    Les divas sahraouies
    Il faut aussi citer le cas de Brahim Hakim. C’était le principal artisan de l’entrée de la RASD dans l’Organisation de l’Unité africaine, à la suite de laquelle le Maroc a quitté l’OUA. Brahim Hakim, alias Mohamed Ould Driouche, avait occupé durant longtemps le poste de ministre des Affaires étrangères de la RASD. Ayant rallié le Maroc le 11 août 1992, il a été nommé ambassadeur itinérant par feu Hassan II le 16 septembre de la même année.
    Sans oublier le commandant Ayoub, ce natif de Laâyoune qui était le commandant du premier escadron paramilitaire levé par le Polisario, en 1974, quelques mois après la naissance du mouvement séparatiste.
    Guejmoula Bent Abbi est la figure de proue des femmes sahraouies qui ont retrouvé le pays. Ancienne présidente de l’Union des femmes sahraouies et, en même temps, membre du bureau politique du Polisario, elle a rallié le Maroc en 1991.
    Aujourd’hui membre du Corcas (Conseil royal consultatif pour les Affaires sahraouies), elle s’est lancée dans la politique au Maroc, en rejoignant d’abord le Mouvement populaire, puis le Parti du Progrès et du Socialisme. Originaire de la tribu des Rguibat, Gajmoula avait 14 ans quand elle se fait embarquer par le Polisario.
    L’autre figure est celle de Kalthoum El Khayat, une ancienne représentante du Polisario en Suède et l’une des figures de proue du mouvement des femmes sahraouies, aujourd’hui membre du Corcas. Sans oublier Najat Hamdi, grande artiste et chef de la troupe de folklore de la RASD.

    Maroc hebdo

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