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Des textes de condoléances au prétexte politique

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  • Des textes de condoléances au prétexte politique

    ... Et c'est ainsi qu'ils saisirent au vol (avec toutes les connotations péjoratives que ce vocable suggère) l'opportunité d'un message de condoléances, suite au terrible crash, pour lui faire endosser une mise au point strictement politique ! C'est qu'il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que cette maladresse dans la communication officielle, de surcroît fautive en termes de convenances, est le signe patent de l'affolement des gens du palais ayant confisqué les prérogatives de l'absent.

    Alors qu'ils furent contraints au silence, 10 jours durant, après que ce tonton-flingueur de Saâdani eut commis le délit qu'ils lui avaient commandité, il ne leur restait par conséquent qu'à réparer les dégâts imprévus d'une parole trop zélée. Et c'est tout naturellement qu'ils s'empressèrent de le faire à travers la signature-majuscule du président de la République. Ainsi, grâce au signal quasi-subliminal de Bouteflika l'on désavoue l'escarmouche et l'on sollicite dans le secret un modus vivendi avec la police politique. Publiquement donc il n'y aurait jamais eu de différends réels entre le pouvoir et le DRS et entre celui-ci et l'état-major général également. Rien de ce qui s'est dit par l'agent du clan et surtout interprété à satiété par les commentaires n'aurait de fondement attesté par une quelconque crise et que les institutions de l'Etat sont toujours en synergie parfaite, veut-on le faire accroire. Voilà ce que ces messagers attitrés ont essayé de raconter en pointillés. Sauf que leurs assurances sont battues en brèche de toutes parts, aussi bien par des personnalités de premier plan qui exprimèrent leurs inquiétudes que par des officiers supérieurs qui n'hésitèrent guère à tailler des croupières à certains de leurs pairs en exercice. Ce fut notamment le cas de l'un d'eux ayant pris sur lui d'évoquer, en connaissance de cause, les fractures que connaît la fameuse institution militaire. En effet ce général, «droit dans ses bottes», avait toutes les allures d'un procureur de haute justice(1). Pour lui, il ne fait aucun doute, malgré l'habituelle discrétion des militaires, qu'il existe un véritable problème au sein de la hiérarchie. Le duel qui se joue entre les pôles en question est suffisamment inquiétant dans la mesure où celui qui l'aurait en permanence attisé et exacerbé n'est autre que le régime. En clair, l'atmosphère délétère qui enveloppe le sommet du pays et corrompt fatalement l'institution dans son unité interne n'est que la conséquence des appétits du régime de Bouteflika.

    Et celui-ci serait l'incubateur de la plupart des dysfonctionnements, voire des crises et clash annonciateurs de l'effondrement de l'Etat en fin de compte. D'ailleurs c'est dans le même sens que les donneurs d'alerte se relaient dans leurs analyses et qu'ils les expriment dans la presse ces jours-ci. Ali Yahia Abdennour, Taleb Ibrahimi et le général Benyelles, cosignataires d'un appel, n'ont-ils pas établi un diagnostic identique de la situation du pays ? Celui qui impute à la férocité du pouvoir et ses lobbies de briser tous les ressorts moraux du pays et jusqu'à désertifier l'action politique du minima d'éthique dont elle a besoin dans l'unique but de perpétuer les pratiques de la concussion et de l'impunité. Or, justement le bouteflikisme, dans sa phase terminale, peut-il se passer de la barbouzerie qu'il avait lui-même enfantée lors des mandats précédents et cela sans autre préjudice que de renoncer sagement ? Il ne fait aucun doute que c'est de cela qu'il s'agit primordialement pour le cercle premier du président-otage.

    La multiplication des coups tordus sous forme de campagnes de dénigrements, ici, puis ailleurs, l'orchestration de fictives collectes de supporters sont les deux volets d'une agitation qui, en vérité, souligne moins leur certitude que leurs abois. A moins de 3 semaines de la date de clôture de l'enregistrement des candidatures (4 mars) Bouteflika garde toujours le silence laissant ainsi filer sciemment la rumeur et alourdir le climat du pays. Or son interminable ermitage qui a un coût pour l'Algérie aurait, dit-on, quelques raisons pour son destin. Celui de parvenir à passer un deal ultime afin de préparer sa sortie sans quitter brutalement le palais au lendemain du 17 avril. Déjà quelques analystes, trop bien inspirés, distillent sous le sceau de la confidence que les cercles occultes du système ne seraient pas hostiles au scénario d'un colistier en campagne. Il serait alors de fait le vice-président de la République qui l'accompagnerait le temps qu'il faut, avant que la nature ne fasse son œuvre ! Hypothèse farfelue ? Probablement. Surtout que l'on attend d'abord de connaître le nom de celui qui sera coopté. Mais alors, dira-t-on, à quoi servent nos votes et quelle dignité de citoyens concède-t-on dans ces conditions à l'électeur ?

    Vaste interrogation demeurant sans le moindre début de réponse depuis un demi-siècle, mais qui est en passe de promouvoir la démocratie algérienne au rang de huitième merveille du monde. Si tant est qu'elle serait la seule à prétendre élire un chef de l'Etat sans recourir à l'électorat.

    (1) Lire l'interview du général Benhadid publiée dans les quotidiens El Khabar et El Watan.

    Par Boubakeur Hamidechi- Le Soir

  • #2
    Ce que j'aurais pu dire perso, mais en plus élégant...
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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