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Rachid Mimouni faisait partie de cette élite courageuse

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  • Rachid Mimouni faisait partie de cette élite courageuse

    Rachid Boudjedra a animé une conférence à la maison de la culture de Boumerdès, pour évoquer le parcours de Rachid Mimouni Mais cette rencontre a été une occasion pour lui d’évoquer plusieurs sujets liés à l’actualité, comme l’annonce de la candidature à la présidentielle de Yasmina Khadra, le prix Nobel de littérature ou encore les enjeux de l’écriture.

    “Yasmina Khadra a le droit comme l’exige la Constitution de se présenter aux élections. Certes, j’ai trouvé cela bizarre et ça m’a fait sourire, mais pourquoi pas, il est libre et c’est son droit”, a déclaré Rachid Boudjedra, lors d’une conférence consacrée à l’écrivain Rachid Mimouni, organisée à la Maison de la culture de Boumerdès.

    A cette occasion, l’auteur de la Répudiation a évoqué le parcours de l’enfant de Boudouaou, en le qualifiant d’“homme courageux”. Et de soutenir : “Il faisait partie de cette élite qui n’hésitait pas à afficher des positions politiques claires.” Pour lui, “que ce soit Rachid Mimouni, Kateb Yacine, Mohamed Khadda, moi-même, Issiakhem et tant d’autres…, on a tenté de casser les tabous malgré les difficultés et les obstacles rencontrés aussi bien du côté du pouvoir que du côté de la population qui parfois rejetait nos idées”.

    Ces écrivains et ces artistes étaient pour la plupart, selon lui, des “communistes” qui aimaient leur peuple et défendaient la justice sociale. Et de faire savoir : “Mon roman sur la bureaucratie, l’Escargot entêté a été interdit par Taleb Ibrahimi et voilà que 30 ans après, la bureaucratie qui empoisonne la vie des citoyens est toujours là et rien n’a changé.” En outre, Rachid Boudjedra a qualifié l’école algérienne de “piteuse”, car “la religion est exagérément présente dans les livres du primaire au détriment des autres matières plus utiles pour l’avenir de l’enfant”, a-t-il expliqué. Selon lui, tout le monde est responsable de cette situation. L’écrivain n’a pas manqué de s’en prendre aux organisateurs du prix Nobel de littérature, qualifiant cette distinction internationale de “prix politique”.

    Pour lui, “il n’est attribué qu’aux écrivains et romanciers qui glorifient l’Occident”. L’auteur des Figuiers de Barbarie a affirmé qu’il était sur la liste des candidats sélectionnés durant dix ans. “Mais si on me l’avait attribué je l’aurais refusé, Kateb Yacine et Adonis méritaient amplement ce prix”, a-t-il souligné. Et de rappeler : “Le seul écrivain arabe qui a reçu ce prix est Naguib Mahfoud et cela six mois après avoir fait l’éloge des accords de Camp David, sans cela, il n’aurait jamais reçu la distinction.” Par ailleurs, pour Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni est “un grand écrivain” ; “il avait une écriture simple qui s’adressait à un large public”.
    Boudjedra justifie la complexité de ses livres en affirmant qu’ils s’adressent qu’aux lecteurs habitués et clairvoyants. “Les lecteurs sont assidus et c’est eux qui demandent plus de complexité”, a-t-il expliqué, tout en précisant qu’il est contre le principe de transmettre des messages aux lecteurs. “Contrairement à certains, je n’ai pas de message à véhiculer, je suis contre le principe de donner des leçons aux lecteurs.”

    A noter que Rachid Boudjedra, qui a été honoré à cette occasion par les responsables de la Maison de la culture Rachid-Mimouni a participé à la vente-dédicace de ses romans au Salon du livre, organisé en marge de cette manifestation.

    Madjid T - Liberté
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