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Tahar Ben Jelloun, une prose qui se tâte

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  • Tahar Ben Jelloun, une prose qui se tâte

    Il aime à évoquer la sensualité d'une plume voluptueuse. Cette fois, Tahar Ben Jelloun, (prix Goncourt avec la Nuit sacrée, en 1987), a choisi son envers. Dans l'Ablation, il relate les affres vécues par un ami, un veuf quinquagénaire, opéré de la prostate. Louable intention.

    Pour lever le voile sur deux tabous, le cancer et la sexualité en berne, il relaie les dilemmes (retirer la prostate ou non), les examens humiliants, la solitude. Il explore la virilité entamée et, surtout, la dépression liée à une vie sans érection. Mais, si le récit a pour lui de porter cette intime souffrance, il ne prend pas tout à fait.

    Une impression qui tient à l'addition de poncifs, «la sexualité et l'amour sont deux choses différentes», d'évidences en série - «La vieillesse, ce n'est pas qu'une question d'âge, c'est aussi un problème d'image» - et à une certaine bien-pensance. Le ton, qui semble hésiter entre la neutralité et l'emphase, tombe souvent à plat.

    Pour évoquer le rapport des hommes à leur phallus, de grands écrivains sont convoqués, Sade et sa délicieuse formule, «Le pénis est le chemin le plus court entre deux cœurs», ou Philippe Roth et Exit le fantôme. Cité aussi, Michel Leeb appelant son public à entonner un tonitruant «j'aime ma bite». Au bout du compte, cette ablation apparaît telle qu'on se la figurait, dévastatrice, Ben Jelloun prenant parfois beaucoup d'élan pour enfoncer des portes ouvertes.

    Marianne

  • #2
    Prostate

    une prose qui se tâte
    Pas mal le jeu de mot...
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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