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MANDAT D’ARRÊT CONTRE CHAKIB KHELIL- Le parquet de Milan lance la procédure

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  • MANDAT D’ARRÊT CONTRE CHAKIB KHELIL- Le parquet de Milan lance la procédure

    Le parquet de Milan s’apprête à lancer la procédure d’émission d’un mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil, pour son implication directe dans des affaires de corruption avec les deux compagnies ENI et Saipem.
    Cette action a été décidée au lendemain des révélations fracassantes de Pietro Varone, ancien directeur de la division ingénierie et construction de Saipem, qui a livré au magistrat instructeur énormément de détails sur les versements effectués au profit de Chakib Khelil et son «comptable» Farid Bedjaoui.
    Par ailleurs, on apprend que la commission américaine Securities and Exchange est sur le point d’inculper notre ancien ministre de l’Energie à travers une nouvelle enquête menée sur la compagnie KBR, qui a réalisé de nombreux projets en Algérie. Au début des années 2000, Chakib Khelil, à travers le cumul entre le ministère et la direction de la Sonatrach, avait signé des contrats outrageants avec cette compagnie américaine.

    Chakib Connection
    Sur le seul contrat de Menzel Ledjmet Est (MLE, bloc 405b), Varone affirme que Chakib Khelil a touché une commission de 41 millions de dollars. Et pour cause, ENI avait racheté les actions de la canadienne First Calgary Petroleum (FCP) alors que Saipem s’est vu confier le contrat de réalisation des installations de ce champ pétrolier.
    La presse italienne a d’ailleurs rapporté énormément de détails sur les révélations de Pietro Varone. «Les responsables d’ENI m'ont dit qu’une commission de 41 millions devait être incluse dans le contrat de courtage pour le projet Menzel Ledjmet Est», a déclaré Varone au juge milanais en charge de l’enquête. «Cette décision a-t-elle été prise à l'issue de négociations entre Khelil, Bedjaoui et Scaroni ?», s’interroge le juge. «Oui. Oui, oui» affirme Varone.
    Le principal accusé dans cette affaire explique que ce montant de 41 millions de dollars était destiné à faciliter le rachat par ENI des actifs de First Calgary Petroleum (Cf. notre édition du 12 décembre 2012).
    Les révélations rapportées par la presse italienne confirment tous les éléments de l'enquête menée sur ENI et Saipem sur l’affaire de corruption avec Chakib Khelil.
    On rappelle que le procureur milanais Fabio De Pasquale a chargé la Guardia di Finanza (police financière) de perquisitionner dans les bureaux de San Donato et Eni Saipem, mais aussi la maison de Milan, appartenant à Scaroni. Dans l’acte d’accusation, il est fait état de «198 millions d’euros versés à Chekib Khelil, ministre algérien de l'Energie, et à son entourage, pour huit grands contrats pétroliers d'une valeur totale de 11 milliards d'euros». La «commission» de 198 millions a été versée par Saipem sur les comptes de la société Pearl Partners, basée à Hong Kong et contrôlée par Farid Bedjaoui.
    «J'ai beaucoup travaillé à l'étranger et je sais que vous devez payer dans certaines situations. L'Algérie est l'une de ces situations», explique Varone, qui affirme avoir connu Farid Bedjaoui en 2005, à Paris. Il le décrit comme étant «un personnage capable de résoudre de vieux contentieux entre Sonatrach et Saipem».
    «L'année suivante, enchaîne Varone, Farid organise, également à Paris, à l'hôtel Four Seasons, une rencontre entre Chakib Khelil et les responsables de Saipem.» «Nous étions tous là. Moi-même, Tali, Bedjaoui et le ministre. Le ministre a confirmé que Bedjaoui était une personne en laquelle il avait confiance.»
    A partir de là, Bedjaoui devenait l’interface algérienne pour toutes les négociations de Saipem. La Sonatrach versera 11 milliards de dollars dans les caisses de Saipem et Chakib Khelil, par le biais de Bedjaoui, en prélèvera une commission de 198 millions d’euros. C’est ainsi que Varone résume la situation devant le juge chargé de l’enquête.
    Cette enquête a pris du retard par rapport aux délais que le juge s’était fixés au départ, en raison notamment de la complexité des réseaux mafieux qui sont intervenus dans les négociations et des transferts des paiements des commissions.
    Mais, selon des sources proches de la défense, de nouvelles inculpations devraient être prononcées sur la base des nouvelles révélations de Varone et de l’exploitation des e-mails de différents protagonistes de cette organisation criminelle.
    Les révélations de la presse italienne ont fait réagir la compagnie ENI, qui a publié hier une mise au point à travers laquelle elle tente de disculper son P-dg Paolo Scaroni. «Nous n'entrons pas dans le bien-fondé des allégations faites par M. Varone. La réponse en temps opportun sera donnée en salle d'audience», affirme le communiqué d’ENI. «Les déclarations de M. Varone sont en contradiction flagrante avec les faits établis par des audits internes indépendantes menées par ENI et Saipem sur plus de 300 000 documents, y compris les e-mails de plusieurs gestionnaires d'ENI et de Saipem.»

    La menace américaine
    Ce sont justement ces 300 mille documents qui ont été réclamés et obtenus, il y a quelques mois, par la justice américaine (Cf. notre édition du 30 octobre 2013). La commission américaine Securities and Exchange a beaucoup progressé dans l’examen de ces documents et en a fait un parallèle avec les activités de KBR en Algérie.
    Sur ce dossier, Chakib Khelil risque une inculpation pour corruption. Car, c’est sur instruction de ce dernier que KBR a obtenu, dans des conditions pour le moins obscures, les contrats de GL.2 Z d’Arzew, GL.1 K de Skikda et le nouveau train de Skikda, en EPC. Au final, ce sont des milliards de dollars empochés par la compagnie américaine avec une forte odeur de surfacturation qui en dit long sur les commissions versées.
    KBR a déjà été inculpée par cette instance américaine et a accepté de verser de fortes sommes d’argent en guise d’amendes.
    Sentant le vent tourner, Chakib Khelil pense d’ores et déjà à s’installer dans un pays n’ayant pas de conventions d’extradition avec les Etats-Unis.
    Mokhtar Benzaki
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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