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L’avocat de la famille Ben Barka crie au scandale

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  • L’avocat de la famille Ben Barka crie au scandale

    L’avocat de la famille de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, qui sera jugé mardi prochain à Lille (Nord-France) pour «violation du secret professionnel», a affirmé que ce procès vise surtout à le «faire taire».
    A travers un tel procès, «on veut essayer de faire taire l'avocat de la famille Ben Barka qui s'exprime publiquement, depuis bientôt 50 ans !», a indiqué Me Buttin, dans un entretien accordé samedi à l’APS.
    Les autorités judiciaires françaises reprochent à l’avocat français d’avoir divulgué des secrets de l’instruction à propos des mandats d’arrêt internationaux lancés contre des «sécuritaires marocains en 2007», qui seraient impliqués dans l’enlèvement, en octobre 1965 à Paris, de l’opposant marocain.
    «Je sais que cette plainte émane de Miloud Tounsi alias Chtouki, commissaire de police haut gradé en retraite, complice de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka, condamné par contumace le 5 juin 1967 à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d'assises de la Seine», a affirmé Me Buttin, relevant la lenteur de l’appareil judiciaire dans cette affaire.
    «La plainte a été déposée sous l'ère Nicolas Sarkozy (ex-Président), elle sera jugée sous l'ère François Hollande (Président actuel) (...)», a-t-il ironisé, rappelant qu’il a été constitué dans cette affaire par la mère de Mehdi Ben Barka, le 31 octobre 1965, alors qu’il était avocat à la Cour d'appel de Rabat.
    «J'ai rejoint mes confrères parisiens, constitués par la suite, tous décédés aujourd'hui, pour la première audience du procès Ben Barka, le 6 septembre 1966», a-t-il ajouté, rappelant qu’à la suite de sa plaidoirie, mettant en cause dans cette affaire le roi Hassan II personnellement, il a été interdit de revenir au Maroc.
    «Je n'ai pu y retourner que 17 ans après, participant à la délégation française, lors de l'invitation au Maroc, en janvier 1983, du président de la République, François Mitterrand», a précisé l’avocat français, aujourd’hui âgé de 85 ans.
    Tout en qualifiant son prochain procès d'«aberration», Me Buttin a estimé que l’objectif visé est «d’essayer de bloquer la justice, du côté marocain par une non-exécution d'une commission rogatoire, et du côté français, du mandat d'arrêt».
    Pour Bachir Ben Barka, le fils aîné de l’opposant marocain, la poursuite à l’encontre de Me Buttin est le troisième volet d’une suite de procédures qui a débuté en 2007, lorsque le juge Ramaël a lancé des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de responsables sécuritaires marocains et qui vise l’action de la famille Ben Barka de connaître la vérité sur le sort de Mehdi Ben Barka.
    «Il y eut» d’abord une première plainte déposée par Miloud Tounsi, l’un des sécuritaires concernés par les mandats d’arrêts, qui était plus connu sous le nom de Chtouki lorsqu’il opérait à Paris en octobre 1965 au moment de l’enlèvement.
    «La plainte visait Joseph Tual, journaliste à France 3, qui a beaucoup travaillé sur le dossier et l’a même fait progresser», a-t-il expliqué, rappelant que Miloud Tounsi avait perdu son procès.
    S’en est suivie, a ajouté le président de l’Institut Ben Barka-Mémoire Vivante, une «tentative (vaine) de déstabilisation du juge Ramaël par sa hiérarchie, toujours suite au lancement de ces mandats».
    Pour lui, le travail que fait Me Buttin depuis des dizaines d’années pour aider l’action des juges d’instruction et pour essayer de «lever les obstacles politiques semble gêner aujourd’hui ceux qui protègent les criminels qui ont enlevé, puis assassiné son père il y a bientôt cinquante ans». «C’est la seule explication que je donne à cet acharnement juridique et à cette obstination politique d’entraver l’action de la justice», a-t-il opiné, regrettant que «seules les raisons d’Etat françaises et marocaines ont permis aux responsables du crime de rester impunis et la vérité inconnue».
    Vendredi, des associations et des organisations de défense des droits de l’Homme activant en France se sont déclarées, dans un communiqué commun, «scandalisées» d’apprendre que l’avocat de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin, sera jugé pour «violation du secret professionnel».
    Elles ont affirmé «constater, qu’au lieu d’agir dans le sens de la levée des blocages pour favoriser la manifestation de la vérité sur le sort de la disparition de Mehdi Ben Barka, les autorités judiciaires françaises n’ont mieux trouvé que de poursuivre en justice le plus ancien avocat de la famille Ben Barka qui prend en charge l’affaire depuis 50 ans».
    APS
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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