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La maison de la vieillesse de Ouargla sert aux cancéreux

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  • La maison de la vieillesse de Ouargla sert aux cancéreux

    Créée par décret exécutif n° 246-10 du 14 octobre 2010, pour une enveloppe de 70 millions de dinars, la maison de la vieillesse de Ouargla n’a en fait de vieux que le nom puisqu’elle n’a jamais servi aux 60 personnes auxquelles elle était destinée.

    L’idée même d’un tel établissement à Ouargla horripilait. Dans le temps, beaucoup de gens, des associations et des personnalités de la ville se sont prononcées contre le principe même d’associer leur ville à un tel établissement, signifiant tout simplement pour eux qu’un jour prochain, des parents seront délaissés. Mais comme les inscriptions de projets ne répondent pas toujours aux besoins ni à la réalité socio-culturelle, le centre a vu le jour et il est resté longtemps vide, pour devenir aujourd’hui un centre d’accueil des cancéreux. Des malades, souvent nécessiteux venant de tous les coins du pays pour leurs séances de chimiothérapie qui se déroulent au centre anticancer de l’hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla, qui abrite actuellement plus de 30 patients.

    Le respect des aïeuls est d’un tel ancrage à Ouargla, que mettre un parent dans une maison de retraite reste un phénomène suscitant la condamnation de tous. Il s’agit d’une société où les enfants vivent toujours avec leurs parents et leurs grands-parents jusqu’au bout. Les livrer à eux-mêmes une fois vieux, séniles et totalement dépendants d’autrui est une offense très grave. Les négliger à ce stade de leur vie est un péché majeur.

    Parler d’un ton rude ou contrarié à ses parents et répondre à leurs exigences en exprimant de l’agacement est toutefois devenu très répandu de nos jours, alors que les préceptes islamiques nous enjoignent d’être bienveillants et dociles envers eux, de respecter leurs droits et de préserver leur dignité, et met en garde contre le fait de manquer d’égards à leur endroit et d’ignorer leurs droits. C’est dans ce sens que le principe de s’en débarrasser constitue une honte même pour une prise en charge spécialisée, aussi compétente soit-elle, ne peut remplacer la qualité de l’assistance qui émane du lien familial.

    Selon des statistiques officielles en Algérie, 60% des pensionnaires des maisons de retraite pensent au suicide et 40% des personnes âgées sombrent dans le désespoir. Le nombre de personnes âgées victimes de maltraitance intentionnelle est estimé à plus de 300 000, selon des sources recoupées.

    Priver ses parents du climat familial et de vivre leurs derniers jours dans leur propre maison, entourés de ceux qu’ils aiment, dans un climat d’affection, de mansuétude, de soutien mutuel et de solidarité, est la plus pitoyable récompense que l’on puisse leur offrir pour les remercier.


    Ghellab Chahinez- EL Watan
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