La campagne menée par les partisans d'un quatrième mandat pour le Président candidat pourrait constituer dans le même temps une campagne préparatoire au remplacement du candidat Bouteflika par un autre candidat désigné par consensus pendant le déroulement même de l'élection présidentielle en mettant le peuple dans un état de fait accompli. La candidature du président de la République pour un quatrième mandat pourrait donc n'être que le cadre qui permettrait la mise en œuvre du processus de désignation du nouveau président par le biais d'une élection qui lui procurerait toute la légitimé d'avoir été élu au suffrage universel. Aussi, un tel scénario permettrait à la fois de constituer la meilleure rampe de lancement du réel candidat du consensus, qui ne serait pas à même de jouir des mêmes chances s'il avait eu à présenter sa propre candidature seul d'une part, ni bénéficié des mêmes soutiens de l'ensemble des partis et de la machine électorale d'autre part. Une candidature a posteriori, au lieu d'une candidature a priori, en lieu et place de celle du président sortant permettrait de propulser le candidat-surprise à la magistrature suprême tout en gardant un parfait contrôle sur le processus électoral, notamment en matière de gestion des protagonismes, des timings et phasage du processus et, surtout, sur le choix de l'identité du candidat du consensus. Une seule restriction sur le choix du candidat surprise, celle de ne pas figurer dans la liste des candidats déclarés.
Mounir Guerbi
Mounir Guerbi
Commentaire