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Quelques vérités sur «la crise berbériste» et «l’Algérie algérienne»

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  • Quelques vérités sur «la crise berbériste» et «l’Algérie algérienne»

    Par Ouali Aït-Ahmed, ancien officier de l’ALN

    Le monde vient de perdre, en la personne de Nelson Mandela, le dernier prodige qu’ait enfanté le XXe siècle. Il rejoint, de la sorte, deux autres monuments incommensurables que sont Abane Ramdane et le pasteur Martin Luther King, tous deux assassinés en pleine tourmente, le premier en décembre 1957 et le second en 1968. Chacun des trois aura travaillé pour forger et affûter les seuls éléments en mesure d’aboutir à une pleine et entière égalité des droits et des devoirs des citoyens de son pays.

    D’aucuns se poseront des questions, somme toute légitimes, pour connaître et percer la trame d’une telle construction intellectuelle, d’autant plus que le titre de cet article peut paraître ne pas avoir de lien avec elle. La réponse est toute simple lorsque l’on sait que les trois personnages ont vécu, pratiquement, la même situation, à la seule différence que la tâche de Abane était encore plus ardue parce qu’il fallait livrer, à la fois, une guerre de libération contre l’occupant et réussir une révolution au sein du peuple, pour l’amener d’un très bas niveau socioculturel à un autre plus élevé, afin de faire face aux défis du siècle.
    Sans nul doute que la philosophie et la pensée doctrinale pétries dans un foisonnement d’idées véhiculées par la proclamation du 1er Novembre, de l’«Appel aux intellectuels algériens», de l’«Appel à la grève des étudiants», du texte de l’hymne national Qassaman, de la plate-forme de la Soummam, ainsi que le crépitement des armes dans la Kabylie, l’Aurès, les monts de Chréa, Chenoua, le Dahra, l’Ouarsenis, Aït Snous, ont eu un écho sonore renvoyé par la Cordillère des Andes aux Etats-unis d’Amérique et les Géants Castel en Afrique du Sud, pour parvenir, nullement évanescent, au cœur des villes des deux pays. Martin Luther King et Nelson Mandela ne tardaient pas à boire goulûment à la source vivifiante et limpide du FLN-ALN qui venait «d’acquérir le cerveau qui lui manquait» (voir rapport du colonel Shoën après l’interception du premier tract daté du 1er avril 1955), en la personne de Abane Ramdane. Son analyse profonde de la situation passée, présente et future, en donnant au peuplement d’origine européenne, qui a acquis honnêtement ses biens, les mêmes perspectives que pour les autochtones, a servi de ligne directrice à l’action du pasteur et de «Madiba» dans leur lutte contre la ségrégation raciale et l’apartheid.
    Cette philosophie, à idées aussi nobles que généreuses, conçue par les «Six» et approfondie par Abane, trouva un sol meuble et productif aux Etats-Unis et en Afrique du Sud qui ont su mettre fin au chant des sirènes. Par contre, chez nous dans notre jeune et belle Algérie, dont la souveraineté a été arrachée de haute lutte par une génération exceptionnelle d’hommes et de femmes, ces mêmes idées nées des entrailles de nos héros meurent au pied d’une montagne de dogmes à stratifications archaïques, tout comme les vagues qui s’évanouissent au contact des rochers ou des plages.
    Si nous avons gagné la guerre, la révolution nous a glissé des mains, avec la liquidation physique de Abane Ramdane, alors que le capital qu’il nous a légué est colossal. Son élimination le 27 décembre 1957 n’est que le deuxième acte d’une pièce de théâtre qui en compte deux, le premier s’étant déroulé en août 1957 avec l’abrogation des deux principes de la primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur et sa rétrogradation au poste de responsable de l’information au sein du CCE alors qu’il en était le coordinateur.
    Même mort, il continue à faire trembler ceux qui n’ont pas la conscience saine, lui dont la pensée et l’action exclusivement axées et orientées vers une Algérie algérienne, patrie de tous les Algériens sans distinction aucune de quelque bord que ce soit. Ajouter à l’Algérie un autre qualifiant qu’algérienne, c’est faire sortir le colonialisme français par la porte donnant pignon sur rue, et y faire entrer un nouveau par la porte du jardin, aussi pernicieux que le premier, car il anesthésie le cerveau. De par ses réflexions profondes, sa concision et son talent dans la formulation de ses idées, sa rigueur dans l’exécution des décisions prises collégialement, Abane ne pouvait que susciter rancune chez certains téléguidés par des forces occultes. Seuls des patriotes comme le commandant Ali Mendjeli pouvaient l’apprécier à sa juste valeur en proclamant, lors du 8e Congrès de l’ONM que «la nature n’enfante, par siècle, qu’un être de la stature de Abane».
    Récemment encore, un quotidien national a publié, les 12 et 15 janvier 2014, deux articles résumant l’ouvrage de Ali Yahia Abdennour sur la crise dite «berbériste» de 1949, croyant en détenir «les vérités cinglantes d’un témoin du siècle»! Cela vient compléter la panoplie des armes des bourreaux du théoricien de la Révolution, ad et post mortem. Mais savent-ils que les héros ne meurent jamais ? Et Abane en est un et avec majuscule et lettres d’or.
    En réalité «les vérités cinglantes» ne sont que des pétards mouillés, propres à faire fuir les moineaux et à amuser ceux qui acceptent le tout-venant, sans pouvoir le passer au crible de l’analyse. Les affabulations, les contradictions et les contre-vérités décelées suffisent, à elles-mêmes, pour discerner que l’auteur de l’ouvrage ne maîtrise nullement ni le thème traité ni les structures du FLN/ALN historique et encore moins la psychologie humaine. Jouant «gauche-droite» et du buste, l’auteur perd tout en voulant ratisser large auprès de deux courants de pensée dont le regard est rivé l’un sur les racines, l’autre sur les fruits de l’arbre, oubliant totalement son irrigation et sa taille d’éclaircie et de fructification pour d’opulentes et riches récoltes.
    A la lecture des deux articles, l’on conclut que l’auteur de l’ouvrage ignore totalement et le fond de la crise dite «berbériste» et le fonctionnement des structures du FLN/ALN.
    A défaut de faire découvrir au lectorat les couleurs vives d’une société en arc-en-ciel dont rêvait Abane, il lui mijote une cuisine pour lui faire avaler des couleuvres.
    La première contradiction relevée se situe au niveau de la source de son information relative à la condamnation de Bennaï Ouali, dit si Ouali n’Sénior. Dans l’article du 12, il affirme détenir son information de Brahim Chergui, au square Bresson (Port- Saïd maintenant), alors que dans celui daté du 15, il souligne que c’était un des membres du CCE, en l’occurrence Benyoucef Benkhedda, qui l’aurait convoqué pour lui apprendre la nouvelle. D’autre part, la formule post-mortem, «dis à Abane, en creusant ma tombe…» qualifiée de «prémonitoire», n’est que du réchauffé, puisqu’elle est déjà utilisée dans les années 1970, après l’assassinat de Krim Belkacem, le signataire des Accords d’Evian. Pour l’auteur c’est une manière élégante de dire : «Chah ! Abane n’a eu que ce qu’il méritait.»
    D’autre part, l’auteur de l’ouvrage prend les lecteurs pour des enfants de chœur pour croire à ce qu’il rapporte de la réaction de Bennaï Ouali qui «intègre la mort à sa vie» rappelant d’une façon étrange «la mort du loup» de Lamartine, niant totalement l’instinct de conservation chez tout être. Devant une réelle menace de mort, quand bien même il intègre la mort naturelle dans la vie, l’instinct de conservation est plus vif et plus fort que tous les autres sentiments.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Un éventail de trois choix s’offre à tout individu confronté à un danger : faire face, fuir ou composer. Or, Bennaï n’a cherché ni à voir les membres du CCE pour composer, ni à disparaître dans la nature en se fondant dans la foule des grandes cités d’Algérie ou d’ailleurs, ni à se défendre frontalement en se ralliant à l’ennemi pour combattre le FLN/ALN, avec des armes plus sophistiquées que celles dont disposaient ce dernier.
    L’auteur est invité à plus de mesure et d’égard aux combattants de l’ALN en parlant des circonstances de l’assassinat de Bennaï Ouali, «par rafale dans le dos, le privant durant plusieurs jours de funérailles», laissant entendre par là que la courageuse population de Djemaâ-Saharidj était cloîtrée, supportant par là les odeurs nauséabondes d’un cadavre en putréfaction. La vérité est tout autre : la victime a été tuée d’une balle, par un de ses proches alors chef de groupe «commando» du secteur 2, Région 1, et ce, pour le motif d’avoir dit au chef de la région, qui le contacta pour son enrôlement, qu’il ne pouvait se «mettre» sous la coupe d’un «azguer» (bœuf).
    Cette thèse n’est, donc, ni vraie ni vraisemblable. Elle n’est émise que pour épater un lectorat à majorité jeune qu’il croit dépourvu d’esprit critique. Il en est de même de la version donnée sur Ould Hamouda Amar et Aït-Menguellet M’barek, tous deux maquisards de la première heure. Tantôt il les traite de «berbéristes», tantôt de «messalistes» condamnés et assassinés en avril 1956, donc avant le Congrès de la Soummam, par «Krim, Mohammedi, Cheikh Amar et Ouamrane», dit-il. «On se demande ce que pouvait faire à Aït Ouabane, l’ancien chef de zone IV (devenue Wilaya IV)», alors que l’étau se resserrait avec le vote des pouvoirs spéciaux et «le dernier quart d’heure» de R. Lacoste.
    Bennaï Ouali, Ould Hamouda Amar, Aït- Menguellet M’barek, Ferhat Ali dit Ali U Mahmud sont d’authentiques martyrs. Ils ont été liquidés, non pas pour leur «berbérisme», eux qui avaient «l’Algérie algérienne» dans leur cœur et dans leur esprit, mais par jalousie, ambition ou calculs politiques dans un climat ambiant et entretenu par les services secrets ennemis. Il en est, d’ailleurs, de même de Zaïdat, Hand, le seul et unique pivot de l’opération «Force K» ou «Oiseau bleu» qui a eu le bonheur ou le malheur d’accéder au grade de commandant. Cela ne pouvait que susciter des jalousies ! Mais y a-t-il des guerres propres à travers les temps et l’espace ? Aucune ! Ce qui est grave, ce n’est pas l’erreur elle-même, c’est le fait de persister dans l’erreur ou de ne pas en tirer des leçons. Et dans ce sens, qu’a fait M. Ali Yahia Abdennour pour ces authentiques patriotes et algérianistes de pensée et d’action pour les réhabiliter du temps où il était ministre d’Ahmed Ben Bella connu comme étant plus Arabe qu’Algérien. Rien, mille fois rien. Par contre, leurs compagnons d’armes, les maquisards l’ont fait avec honneur et gloire. Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi et leurs compagnons du CNRA et du CCE ont fait de l’algérianité leur cheval de bataille. Dans la plate-forme de la Soummam, il est souligné que «la Révolution algérienne n’est inféodée ni à Londres, ni à Washington, ni à Moscou et encore moins au Caire». N’est-ce pas là l’épine dorsale des revendications des algérianistes qu’on qualifiait de «berbéristes» en 1949 ? La devise «diviser pour régner» a fonctionné à merveille.
    La publication d’une mise au point dans le quotidien Alger Républicain des 21 et 22 août 1949 ne pouvait que mettre de l’ordre dans les idées des uns, et jeter des troubles dans le cerveau des autres : Ferhat Ali, dit Ali U Mahmoud, a rétorqué, de son lit d’hôpital, aux jubilations des médias des colons français et de leurs acolytes que «le PPK (Parti du peuple kabyle)» n’a jamais existé et n’existera jamais.
    L’Algérie ne sera ni arabe ni kabyle. Elle sera tout simplement «algérienne». N’est-ce pas le programme de Abane et du FLN-ALN ? L’action armée aidant, Abane a pu rallier à la cause les anciennes formations politiques ou culturelles, y compris des Algériens d’origine européenne, de confession chrétienne, judaïque ou purement athée. N’était-il pas le premier à contrecarrer le mot d’ordre des «messalistes» consistant à boycotter les commerçants mozabites installés à Alger ? N’était-ce pas lui qui a contacté, par l’intermédiaire de Amara Rachid, le grand poète et militant Moufdi Zakaria pour la composition de l’hymne national Qassamen qui est un chef d’œuvre en son genre et un hymne à la liberté par le don de soi pour que les survivants ne soient plus jugulés et asservis ?
    Certes, dans le PV du Congrès de la Soummam, «les messalistes, les berbéristes et les collaborateurs» ont été mis à l’index. Mais si les «messalistes et autres collaborateurs ont été des données réelles sur le terrain, le «berbérisme» ne l’a été qu’à titre virtuel, du fait que Abane savait pertinemment que le concept, concocté dans les officines ennemies, dans le but de briser l’unité, était tombé caduc, depuis 1949.
    Soutenir, aujourd’hui, le contraire, c’est justifier, en quelque sorte, l’assassinat de tels hommes de valeur, car durant les conflits armés la nature des combattants fait table rase des situations ambiguës : «Qui n’est pas avec moi est contre moi» ! N’étaient-ils pas les dignes relayeurs des fondateurs de l’ENA dans la prise de conscience pour l’unité de combat ? Aller à contre-courant de cette vérité première, c’est apporter de l’eau au moulin des historiens idéologues ou de certains qui se sentent plus Arabes qu’Algériens du seul fait qu’ils sont arabophones. La volonté des deux courants à ternir l’aura de Abane en justifiant, a posteriori, son assassinat, tout en aspirant à apaiser leur conscience qui ne cesse de les ronger, est manifeste.
    Cette pierre qu’Ali Yahia Abdennour a jetée dans la mare était quelque peu prévisible. Ce n’est que la suite logique de ce qu’il a avancé, il y a trois ou quatre ans, en affirmant que la grève des Huit Jours (du 28 janvier au 4 février 1956) était un fiasco parce que longue par sa durée, alors que, lui, voulait la ramener à deux jours. Donc le CCE est visé dans son ensemble. Il oublie que la grève a bouleversé les données du problème algérien au palais de Manhattan (ONU) en détruisant la thèse coloniale qui disait que le peuple algérien ne suivait pas «les hors- la-loi». Mais était-il vraiment au contact des grands dirigeants de la Révolution ? Je ne le pense pas, puisqu’il ne figure pas sur la liste des membres du CNRA, alors qu’il dit avoir succédé à Aïssat Idir en juillet 1956. C’est le nom de ce dernier que l’on retrouve parmi les membres de cette instance à la fin des travaux du Congrès de la Soummam.
    D’autre part, il est à souligner que contrairement à la version de l’auteur, Messali a fait un long séjour — 6 mois — avec Chakib Arslane en 1935 à Genève, à son retour de La Mecque et non après la Seconde Guerre mondiale, comme il le prétend. En outre, le «zaïm» n’a jamais évoqué «l’Algérie algérienne», le 2 août 1936, au stade des Anassers.
    Une telle approche de faits événementiels s’inscrit sous l’angle des teneurs de chandeliers et d’encensoirs à Benjamin Stora qui pétrit, à sa convenance, l’histoire de notre Algérie une et indivisible. Au moins ce dernier a le mérite de déclarer récemment dans une de ses conférences tenues à Alger «être satisfait d’avoir été à l’origine de la réhabilitation officielle de Messali Hadj». N’est-ce pas là le vagissement des monstres dont a parlé Goya, lorsque la paresse tisse son cocon autour de la raison ? Je ne termine pas sans saluer chaleureusement ceux qui ont élaboré la nouvelle Constitution tunisienne, transcendant ainsi tous les clivages artificiels. Ils ont su engager un processus des plus sûrs pour l’unité du pays et la cohésion sociale, en transvasant la religion des structures de l’Etat au cœur du croyant, tout en affirmant que la majorité du peuple est musulmane. Le pollen abanien, tiré de «l’Algérie algérienne» chère à Bennaï, Ould Hamouda, Aït-Menguellet et Ferhat Ali, basé sur le principe de «l’Afrique aux Africains» de Massinissa, a fécondé les fleurs du printemps tunisien, d’autant plus qu’il y a égalité absolue des deux sexes, y compris dans les assemblées élues. Nous pouvons aller plus loin encore, en en cernant mieux les contours.
    Pour cela un enseignement de qualité, unique et unifié doit être à la base de l’inversion des termes de l’équation «mort/vie» pour remettre la vie sur ses pieds et respecter ainsi l’ordre naturel des choses et cela s’assimile avec la langue maternelle où tout autre langue pour peu que le cordon ombilical s’alimente toujours de sa matrice.
    O. A.-A.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Salam Bonjour....

      construire sa propre "maison" n'est donc pas la pire raison à vivre ou à faire valoir des suites tragiques et si peu éthiques, en tous cas et de toutes parts connues et révolues, pas plus que (re)définir, ou recouvrer, sa propre conscience n'atteint le sens plus mauvais, et si parfois il n'est pas encore, ou tout à fait, la "vôtre(maison)" à établir rien n'empêche consciencieusement à réfléchir des autres et des partages mieux propices à l'avenir de chacun(e) pour ses/leurs usages...

      il est certes des circonstances passées peu catégoriques et tant particulières lorsque des évènements se situent, historiquement et "étatiquement", en tête d'un ou plusieurs peuples, la destinée universelle dépassant largement celle de la pensée, que dire de chaque intérieur s'employant alors comme un bagage, un langage, un passage, en mémoire, une base, un cœur, un sommet, fut-il/elle abrégé(e) ou prolongé(e) selon quel honneur, ou quelle humeur, quelle valeur...

      circonscrire, ou atténuer, certaines anciennes décadences, ou inconsciences, forcément douloureuses, ce n'est sans doute pas attiser, ou refléter, pareillement certaines nouvelles librement détachées, ou éclairées, des sortes du progrès et du monde, est-il alors, ou bientôt, une seule et réelle frontière entre des hommes, la mémoire aurait-elle des lieux mal aménagés ou peu réceptifs, dans le temps...

      aussi, et même en s'entourant d'une grande humilité sur l'ensemble d'un passé vraiment mal heureux et complétement inconsidéré des rencontres salutaires et des perspectives humaines, car des progrès n'ont cessé d'instruire certaines volontés, il est toujours moins aisé d'aborder indifféremment et/ou abruptement quelques points de vue, à distance, comme des nombres inqualifiables et surabondants au sein de toutes directives ou gouvernances aujourd'hui, mais, bien heureusement, il demeure des enjeux à jamais communs, possibles et lumineux, sans déclarer la moindre guerre, pour tant des sujets de la vie et des peuples, ajoutez-y des lendemains car eux aussi importants conséquents et toujours bien vivants, tant il est des reliures des étapes des images relatives et méconnues sur ce qui pourrait être appelé comme "après la liberté"...

      un bon rappel décrit simplement que deux formules irréfragables s'imposent bien avant cet "après, et/comme tout autre à venir, d'ailleurs recommandé ce ne peut être obligé, en cela que la fraternité, première et mesurée d'une seconde, allant de paire et d'estime au courant indicatif et éducatif de l'égalité, seconde et déclarée d'une première, d'un fait celles-ci somment qu'il n'est, ne peut être, libre que celui ou celle informé(e) et dédié(e) parmi des meilleures manières et des bons vouloirs à sa ressemblance, fut-il à l'espérance et au delà des différences, enseignée la défense depuis la souffrance, autant, et toujours, la supériorité comme l'infériorité entre des hommes n'ayant aucun sens promu ni aucune raison prospère d'une ou des valeurs dites et inchangées de l'Humanité, voyez même à cette heure ce que de nature affiliée il peut être encore dit et cru à chacun(e), à grande ou petite échelle, d'un ensemble...

      alors certes, plus ou moins loin des politiques et des vérités, des continents, bien plus libres que des hommes, en toutes circonstances des âges, émettent toujours des valeurs à leurs pas, au nom tout d'abord de leur terre et de leur lumière, au nom ensuite de leurs espèces et de leurs facultés, et suggèrent-ils sans doute à leurs mesures, et à chacun(e)s, des sens toujours respectés et des raisons plutôt bien appropriées à tout être, à toute vie, et/mais ne sont-ils pas des airs et des océans tout aussi fraternels partagés et mélangés à cette égalité, reposante diverse et vivante, qui, berçant le monde, pour chaque fois renaître d'une commune et autonome mesure, s'indique et s'évertue vers une même belle et grande unicité...

      évitant au mieux les longueurs énigmatiques combattives ou intéressées, et sans jeux de mots embarrassant ni points de vue embarrassés, des langages des cultures et des lieux d'une vie tolérable et tolérante, comment peut-il être accommodé, ou accommodant, des hommes, ici et nulle part ailleurs, des pensées des idées des choix d'une source différente des autres, ...

      Salam, merci...
      ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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      • #4
        CRISE BERBÈRE DE 1949 - Réponse à M. Si Ouali Aït-Ahmed

        Kamal Rebai, ancien enseignant d’histoire

        Dans votre édition du 19 février dernier, Monsieur Si Ouali Aït Ahmed, dont j’ai souvent apprécié les interventions, a réagi au dernier livre de Maître Ali Yahia Abdennour consacré à deux géants du mouvement national, Benai Ouali et Amar Ould Hamouda, en précisant, ou en contestant, un certain nombre d’évènements dans des termes et analyses qui, de mon humble point de vue, appellent quelques remarques.

        Je voudrais dire, pour dissiper tout malentendu, que ma présente contribution ne porte pas sur le fond de l’approche de maître Ali Yahia et de Si Ouali Aït Ahmed, qui, d’ailleurs, se rejoignent sur la nécessité de rappeler un puissant courant d’opinion du mouvement national en faveur de l’Algérie algérienne, aux avant-postes de la radicalité politique pour le déclenchement de la lutte armée. Les deux hommes travaillent, avec un certain mérite, à réhabiliter ces idées et ceux qui les ont portées avec la même vigueur et constance.

        Monsieur Si Ouali Aït Ahmed , ancien officier de l’ALN en Wilaya III, a souvent assumé son rôle de témoin et d’acteur dont les interventions ont éclairé les jeunes en quête de repères voulant échapper aux raccourcis et censures d’une histoire malmenée et hélas instrumentalisée.
        Ayant moi-même exercé les fonctions d’enseignant, je sais ce que nous devons à ces femmes et ces hommes qui ont refusé de suivre l’air du temps et de s’élever, par respect à leur combat et leurs frères d’armes, contre les falsifications qui ont dénaturé les luttes algériennes et bloqué la construction de la nation.
        La crise anti-berbère de1949 fait partie de ces périodes qu’il faut revisiter avec minutie et courage car elle pèse encore dramatiquement sur notre destin. Il faut donc rendre grâce à Maître Ali Yahia qui, malgré son âge avancé, a fait l’effort de braquer les projecteurs sur une période cruciale de notre histoire qui a été niée ou, pire, diabolisée en ressuscitant deux immenses personnages, Ouali Benai et Amar Ould Hamouda, que seule la mémoire collective avait, jusque-là, pu préserver de l’oubli ou de l’anathème messaliste.

        Originaire d’Azzefoun, j’ai entendu les plus vieux militants du PPA-MTLD nous faire des confidences sur Amar Ould Hamouda qui rendait visite aux responsables de notre région. Tous en parlaient avec émotion, respect et une culpabilité que nous ne comprenions pas. Nous étions jeunes et nous étions déstabilisés par ces hommes estimables qui évoquaient leurs responsables, le faisaient dans une ambiguïté qui murmurait une vénération qu’ils s’interdisaient d’assumer publiquement.
        Le livre de maître Ali yahia, écrit avec ses mots et sa mémoire, ne doit pas être une fin mais un début, une piste qui doit en ouvrir d’autres.

        La mise au point de Si Ouali vient apporter une explication à la gêne des vieux militants du PPA-PMTLD que j’ai vue à Azeffoun mais qui doit être partagée ailleurs par d’autres.
        M. Aït Ahmed qui, lui aussi, célèbre le courage de Benai Ouali et d’Amar Ould Hamouda, estime que les deux hommes n’ont pas été exécutés pour leur adhésion à la cause amazighe. Depuis que j’ai quitté mon métier d’enseignant, les circonstances de la vie m’ont permis de prendre connaissance de témoignages et de documents qui attestent sans le moindre doute que ces hommes, comme Mbarek Aït Menguellat, un autre monument du mouvement national, et tant d’autres, sont morts pour avoir revendiqué tôt la construction d’une Algérie algérienne. La lecture du mémorandum d’Idir El Watani, écrit en réaction à celui que devait transmettre Messali à l’ONU et qui niait la dimension amazighe, ne laisse pas de place quant à la profondeur du schisme qui déchirait la direction du parti. Les questions de jalousie ou de promotion ont été des alibis mais pas des causes essentielles dans les éliminations de ces annonceurs de vérité.

        Ces militants qui ont été aux premières loges de la responsabilité dans le PPA, Amar Ould Hamouda était membre du bureau politique du PPA, avaient eu tort d’avoir raison trop tôt.
        En 1954, le déclenchement de la lutte armée se fait dans la précipitation, la confusion et l’impatience de cadres excédés par l’immobilisme de Messali, exigeait du point de vue des ces hommes que la nation algérienne soit préfigurée dans ses référents les plus authentiques.

        La chose ne s’étant pas faite, ils ont,comme le souligne M. Ouali Aït-Ahmed, continué à lutter pour l’indépendance en aparté en attendant que les circonstances permettent un débat qui ne viendra qu’en août 1956 à la Soummam.
        M. Aït Ahmed a raison de dire que ces hommes n’ont jamais arrêté de se battre pour le soulèvement armé mais il est en décalage par rapport à la réalité historique en disant que la question berbère est étrangère à leur exécution.
        Sur la condamnation des messalistes et des berbéristes à la Soummam, l’analyse de Si Ouali appelle quelques nuances. Oui, un homme comme Abane ne pouvait pas, au fond de lui-même, confondre des égarés comme les messalistes qui ont retourné les armes contre leurs frères et les berbéristes qui ont été les premiers à s’engager pour la lutte armée.
        La condamnation symétrique, concédée par Abane, était pure tactique pour neutraliser l’islamo-populisme d’un Ben Bella, encadré par Fathi Dib, maître du renseignement égyptien, qui avait actionné un Mahsas pour perturber les rangs de la Wilaya I et la braquer contre le CCE après la disparition de Ben Boulaïd. Le fait est que même si Abane n’avait pas le souhait de voir ces décisions être suivies d’effet, elles le furent malheureusement.

        L’histoire est donc plus complexe que ce que l’on pourrait être tenté de dire à la lecture de la scène politique d’aujourd’hui. Et puis il fallait faire passer à la Soummam les principes de la primauté du civil sur le militaire et la primauté de l’intérieur sur l’extérieur.
        Ces accommodements, si tragiques qu’ils aient été, n’enlèvent en rien à la grandeur d’Abane, architecte d’une révolution, dont Si Ouali Aït Ahmed rappelle à juste titre que les visions ont inspiré des hommes comme Mandela ou Martin Luther King. Par ailleurs, et même si c’est secondaire, M. Si Ouali Aït Ahmed dit que maître Ali Yahia a été ministre de Ben Bella. Je ne me lancerai pas ici dans le jugement. Maître Ali Yahia a été deux fois ministre, mais les deux fois c’était sous Boumediène. Autre élément factuel dénoncé par M. Si Ouali Aït Ahmed : il argue que Abdennour Ali Yahia se serait contredit en parlant de la rencontre tendue qu’il a eue avec Abane. J’ai relu le livre d’Abdennour Ali Yahia attentivement.
        L’auteur raconte qu’il a été signalé à la direction du parti après son entrevue avec Ouali Benai déjà condamné à mort et que Abane l’a fait convoquer par Ben Khedda. Il n’y a donc pas matière à polémiquer sur ce point.
        Monsieur Si Ouali porte la douleur des erreurs d’une guerre qui a souvent engendré des drames dans ses propres rangs. Il a le mérite de refuser de démissionner en rapportant, à chaque fois qu’il le peut, les informations sur un combat au cours duquel il a sacrifié sa jeunesse et vu ses meilleurs amis perdre la vie. Comme beaucoup de ses pairs il voit, impuissant, les abus et les injustices qui se commettent au nom d’une lutte qui devait à jamais les éliminer.
        Ce combat est grand malgré ses erreurs. Il ne faut pas que des hommes comme Benai Ouali, Amar Ould Hamouda, Mbarek Aït Menguellat soient privés des valeurs qui ont animé leur engagement et conduit à leur mort.
        Monsieur Si Ouali Aït Ahmed qui a vécu la guerre de l’intérieur sait qu’un conflit comme la guerre d’Algérie où des femmes et des hommes sans autre arme que leur volonté ont affronté l’une des plus fortes armées du monde.
        Restituer dans toute sa difficulté et sa complexité une période qui marque le quotidien des Algériens est une grande responsabilité. Il ne s’agit pas de juger des évènements de la crise de 1949 avec le regard d’aujourd’hui mais d’apprécier l’Histoire avec ses acquis et ses faiblesses.
        Ce qui n’enlève en rien à la grandeur d’Abane, d’Amar Ould Hamouda ou de Mbarek Aït Menguellat.
        Que maître Ali Yahia voit sa contribution prolongée par des mémoires d’étudiants ou des historiens qui nous recomposent au mieux et au plus près notre histoire amputée et que, vous, M. Aït Ahmed continuiez à nous alerter sur ce que fut votre combat. A nous d’en faire ce qu’il aurait dû être.
        K. R.
        Dernière modification par nacer-eddine06, 27 février 2014, 01h11.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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