Je demande le sens de ma trajectoire
Perdue dans les bivouacs des nuits déclinantes
Minaret sous le Mechâl des temps hatifs
Je demande la beauté aux doigts fiévreux
Âteq tâtonnant dans les ténèbres de la soif.
Je demande le feu des nuits sans sel
Cristal ouvert comme un coeur de Tâos
Des nuits braisées par le sang de l’attente
Des nuits, dense chaleur, où ne luit l’échafaud.
Entre les Darbouz fleuris et la flûte aigrelette
Jonchée sur les Stouh couverts de mandoles
La Casbah enterre les tombes du silence.
Le regard comme une soif, gorgée de miel, de désirs,
encombrée de cachots aux murs de velours
S’il nous fallait pour vivre que cette soif,
Nous vivrons.
Jebbit âla mergued ettir
Elguit elghrab fih m’batou**
Je me suis penché sur le nid du frisson,
Je l’ai vu habité par le sens du calvaire.
Je cherche la cadence du couteau s’abattant sur la plaie,
La cadence de la nuit résonnant sur les pavés du sourire
Rien ne répond, l’heure est déflorée
Comme une tombe juvénile
Rien ne réponds que le silence
Mes bras se tendent
Comme des voiles amères
Se tendent à déchirer mon coeur
Mes bras
Socle de destins entrebaillés
* Leve-toi et vois
** « Je me suis penché sur le nid de l’oiseau / J’y ai trouvé un corbeau » (poésie populaire Est algérien)
Mechâl: Foudre
Âteq: Jeune fille
Tâos: Paon
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