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Rachid Tlemçani : Une élection jouée d’avance

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  • Rachid Tlemçani : Une élection jouée d’avance

    Rachid Tlemçani est politologue et enseignant-chercheur à la faculté de sciences politiques de l'université Alger. Rachid Tlemçani a également exercé en tant qu’enseignant-chercheur dans plusieurs universités et centres de recherches et think tanks, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis (Harvard, Georgetown University, Carnegie Endowment for International Peace ). Il est l’auteur de plusieurs publications dans des revues spécialisées. "Élections et Elites en Algérie", est son dernier ouvrage, publié par les éditions Chihab (Alger).




    Peut-on avancer que l’élection présidentielle du 17 avril est jouée d’avance ?

    Oui, pour la simple raison que ce sont toujours les mêmes acteurs qui organisent cette élection présidentielle. L’enjeu fondamental n’a pas changé : il s’agit de la consolidation des rapports de force préexistant au sein du sérail et le renforcement du statu quo dans l’économie de bazar. Les différents groupes (du sérail) ont toujours été d’accord pour le maintien d’une économie néo-libérale reposant sur la rente énergétique. Le conflit est celui du leadership pour gérer la distribution de cette rente. En fait, il faut voir le processus dans l’ensemble. Est-ce qu’il y a une volonté politique de rendre la gestion de la chose publique plus transparente ? Je ne pense pas, eu égards aux nombreux scandales financiers, au code de l’information, à la loi sur les associations et aux autres réformettes qui ont renforcé le pouvoir liberticide.


    Mais la présidentielle intervient pour la première fois en l’absence d’un consensus au sommet de l’État…

    On ne peut savoir s’il y a eu consensus ou pas. Dans son message lu par le ministre des Moudjahidines, le président Bouteflika laissait croire que les groupes étaient arrivés à un consensus. Je pense qu’on ne pourrait vérifier cela qu’au lendemain du scrutin. Si on a, par exemple, des troubles intervenant le même jour, à la même heure et à travers tout le territoire national, on saura qu’il n’y a pas eu de consensus. Des groupes occultes pourraient alors instrumentaliser la rue pour créer le désordre comme c’était le cas en octobre 1988. En revanche, si la situation est paisible et calme, on saura que le dénouement de la crise de l’État sécuritaire a été reporté aux calendes grecques.


    Quelle signification peut-on donner, aujourd’hui, à la restructuration des services du renseignement menée par le président Bouteflika avant d’annoncer sa candidature ?

    Cette restructuration, qui n’a pas été du goût de pas mal de généraux, obéit à deux objectifs. Le premier est l’accaparement du pouvoir du DRS par la présidence pour que ce département redevienne, éventuellement, une simple structure de renseignement et pour que son pouvoir occulte (police politique) disparaisse. Le deuxième objectif est la maîtrise du processus électoral pour remporter le 4e mandat. La présidence a pris les devants. En d’autres termes, c’est une stratégie pour s’accaparer de la totalité du pouvoir et pas pour le redistribuer aux institutions électives et à la société civile.


    TSA
    22.02.14
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح
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