Samedi 22 février 2014 restera dans la mémoire des Ukrainiens. Après une semaine de violences, le Parlement a libéré Ioulia Timochenko et destituél e président Viktor Ianoukovitch.
A Lviv, ville de l'Ouest, l'un des principaux foyers de l'insurrection ukrainienne, cette semaine laisse un goût amer. La croix vient juste d'être livrée. En lettres dorées, ces simples mots: "Nikola Pantiev". Elle est posée contre un mur, à son domicile, une coquette maison de la banlieue de Lviv.
Jeudi 20 février, Nikola a été tué sur les barricades de Maïdan, la place de l'indépendance à Kiev. Il était en train d'aider un homme blessé, lorsqu'il a été atteint par une balle. Il avait 39 ans, et deux enfants. Comme lui, 13 habitants de Lviv ont été abattus par des snipers, ce jeudi noir.*
"Va chez ton ami Poutine!"
Hier soir, les habitants de Lviv se sont rassemblés sur la grande place pour suivre, sur un écran géant, la destitution du président Ianoukovitch. Quelques applaudissements, lorsque sont tombés les résultats du vote parlementaire, mais les visages restent fermés. Trop de morts, trop de blessés, dont la plupart n'ont pas été rapatriés de Kiev.
Sur l'écran, une photo de Ianoukovitch apparait. Interviewé, le président ukrainien annonce qu'il ne compte pas se retirer. Aussitôt, c'est la huée: "Va chez ton ami Poutine, et ne revient jamais!" crie Anna. "Il faut qu'il soit jugé pour tous ses crimes!", hurle une autre, alors que des images de sa résidence luxueuse passent en boucle à l'écran.
Un prêtre, Sergueï, d'origine biélorusse, reste circonspect: "Il est parti, mais la situation reste très fragile, dit-il. Nous n'en sommes qu'au début. Que va-t-il se passer dans les prochains jours? Comment vont réagir les Ukrainiens de l'Est? La fracture entre les deux parties du pays risque de se renforcer, même si personne, dans l'Ouest, ne veut entendre parler de partition ou de fédéralisme."
Rien n'est fini
Hier soir, un message était diffusé en boucle sur Lvivska Khvylia, la radio locale: "Ceux qui veulent une place dans un car pour aller à Kiev doivent s'inscrire. Il y a une permanence à Shota-Rustaveli square."
Rien n'est fini, et la mobilisation des Ukrainiens ne vas pas faiblir. Tout juste libérée de prison, Ioulia Timochenko le disait hier soir à la foule: "Ne partez pas! Ne rentrez pas chez vous! Vous avez éliminé le cancer, mais vous n'avez pas fini votre travail!"
Ce matin, des camions ont apporté à Kiev des tentes "en dur" sur Maïdan, qui vont remplacer les abris de fortune, dans lesquels les manifestants dormaient depuis trois mois
l'express fr
A Lviv, ville de l'Ouest, l'un des principaux foyers de l'insurrection ukrainienne, cette semaine laisse un goût amer. La croix vient juste d'être livrée. En lettres dorées, ces simples mots: "Nikola Pantiev". Elle est posée contre un mur, à son domicile, une coquette maison de la banlieue de Lviv.
Jeudi 20 février, Nikola a été tué sur les barricades de Maïdan, la place de l'indépendance à Kiev. Il était en train d'aider un homme blessé, lorsqu'il a été atteint par une balle. Il avait 39 ans, et deux enfants. Comme lui, 13 habitants de Lviv ont été abattus par des snipers, ce jeudi noir.*
"Va chez ton ami Poutine!"
Hier soir, les habitants de Lviv se sont rassemblés sur la grande place pour suivre, sur un écran géant, la destitution du président Ianoukovitch. Quelques applaudissements, lorsque sont tombés les résultats du vote parlementaire, mais les visages restent fermés. Trop de morts, trop de blessés, dont la plupart n'ont pas été rapatriés de Kiev.
Sur l'écran, une photo de Ianoukovitch apparait. Interviewé, le président ukrainien annonce qu'il ne compte pas se retirer. Aussitôt, c'est la huée: "Va chez ton ami Poutine, et ne revient jamais!" crie Anna. "Il faut qu'il soit jugé pour tous ses crimes!", hurle une autre, alors que des images de sa résidence luxueuse passent en boucle à l'écran.
Un prêtre, Sergueï, d'origine biélorusse, reste circonspect: "Il est parti, mais la situation reste très fragile, dit-il. Nous n'en sommes qu'au début. Que va-t-il se passer dans les prochains jours? Comment vont réagir les Ukrainiens de l'Est? La fracture entre les deux parties du pays risque de se renforcer, même si personne, dans l'Ouest, ne veut entendre parler de partition ou de fédéralisme."
Rien n'est fini
Hier soir, un message était diffusé en boucle sur Lvivska Khvylia, la radio locale: "Ceux qui veulent une place dans un car pour aller à Kiev doivent s'inscrire. Il y a une permanence à Shota-Rustaveli square."
Rien n'est fini, et la mobilisation des Ukrainiens ne vas pas faiblir. Tout juste libérée de prison, Ioulia Timochenko le disait hier soir à la foule: "Ne partez pas! Ne rentrez pas chez vous! Vous avez éliminé le cancer, mais vous n'avez pas fini votre travail!"
Ce matin, des camions ont apporté à Kiev des tentes "en dur" sur Maïdan, qui vont remplacer les abris de fortune, dans lesquels les manifestants dormaient depuis trois mois
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