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Cancer du sein : de l'utilité du dépistage systématique et de l'ablation préventive

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  • Cancer du sein : de l'utilité du dépistage systématique et de l'ablation préventive

    La révélation de l'ablation des deux seins d'Angelina Jolie à titre purement préventif, l'an dernier, avait fait couler beaucoup d'encre. Une étude publiée mercredi matin dans le British Medical Journal portant sur des femmes chez qui un cancer venait d'être diagnostiqué donne raison à l'actrice américaine. En revanche, un autre travail publié dans la même revue britannique devrait relancer la polémique sur le dépistage systématique de ce cancer. Sa conclusion ne va pas rassurer les femmes : passer régulièrement une mammographie n'induit pas de réduction de mortalité due à cette maladie.

    Environ 0,2 % des femmes sont porteuses de deux mutations sur les gènes BRCA1 et BRCA2, ce qui augmente le risque d'avoir un premier cancer du sein de l'ordre de 60 à 70 % et favorise la survenue d'un second cancer du sein. Pour échapper à cette fatalité, certaines choisissent la chirurgie préventive. Et elles ont raison, selon une étude réalisée entre 1975 et 2009 par des chercheurs américains et canadiens auprès de 390 femmes. Après un diagnostic de cancer, 44 ont immédiatement subi une double mastectomie, tandis que les 346 autres se sont fait retirer un seul sein au départ. Parmi ces dernières, 137 ont dû par la suite subir l'ablation de leur deuxième sein. Globalement, 87 % des femmes traitées par une mastectomie bilatérale immédiatement après la détection d'un cancer du sein à un stade précoce étaient encore en vie vingt ans plus tard, contre 66 % de celles ayant opté pour l'ablation d'un seul sein.

    Nombre de décès similaire avec ou sans dépistage précoce

    La seconde étude provient de la Canadian National Breast Cancer Screening Study et elle risque d'alimenter la polémique sur le bien-fondé du dépistage systématique de ce cancer. Mais attention, le protocole évalué est différent de celui proposé dans notre pays : pour ce travail, près de 90 000 femmes de 40 à 59 ans ont été suivies pendant cinq ans, les unes subissant un dépistage annuel, les autres non (en France, le dépistage commence à 50 ans, se prolonge jusqu'à 74 ans et il est pratiqué tous les deux ans).

    Durant la période de l'étude (qui a commencé au début des années 1980), 666 cancers du sein ont été détectés dans le groupe dépisté systématiquement, contre 524 dans le groupe ne bénéficiant pas de l'examen annuel (mais d'un suivi médical), soit 142 de plus. Qui plus est, le surnombre de cancers du sein dans le groupe dépisté a légèrement diminué pendant le suivi ultérieur, mais il est tout de même resté 106 cancers du sein en excès dans ce groupe. "Cela correspond à un surdiagnostic de 22 %", calculent Anthony Miller de l'université de Toronto et ses collègues. Or, à l'issue des vingt-cinq ans, le nombre de décès était similaire dans les deux groupes.

    Les chercheurs canadiens reconnaissent que leurs résultats ne sont pas généralisables partout, notamment dans les pays où les cancers sont souvent diagnostiqués à un stade avancé, avec plus souvent un envahissement ganglionnaire. Mais "dans les pays techniquement avancés, nos résultats soutiennent le point de vue de certains commentateurs selon lequel le raisonnement conduisant au dépistage par mammographie devrait être rapidement réévalué par les décideurs", concluent-ils. Ce qui n'exclut pas de rappeler l'importance de l'information, du diagnostic précoce et d'une excellente prise en charge, ajoutent-ils.

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