Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pour la première fois, le G20 se donne un objectif chiffré de croissance

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pour la première fois, le G20 se donne un objectif chiffré de croissance

    LE MONDE
    Par Colin Folliot (Sydney, correspondance)


    Il y a encore peu, quand un G20 se terminait, c'était sur des engagements de restrictions budgétaires et de réduction des déficits. Sous l'impulsion de l'Australie, ce sont la croissance, l'emploi et l'investissement qui ont été au centre des discussions de la réunion des ministres des finances du G20 qui se tenait, samedi 22 et dimanche 23 février, à Sydney.
    « Nous avons pris des engagements pour la croissance globale », se réjouit le ministre australien des finances, Joe Hockey. Le communiqué final fixe, pour la première fois, un objectif chiffré : 2 % de croissance supplémentaires sur les cinq prochaines années, par rapport à la tendance actuelle – soit + 3,75 % en 2014 et + 4 % en 2015, selon le Fonds monétaire international (FMI). « Cela signifie 2 000 milliards de dollars en plus et des dizaines de millions d'emplois », assure M. Hockey.

    « DÉFIS DIFFÉRENTS POUR CHACUN »

    Chaque pays membre devra présenter au sommet des chefs d'Etat du G20, qui se tiendra en novembre à Brisbane (Queensland), sa stratégie pour atteindre cet objectif. « Les défis sont différents pour chacun, reconnaît M. Hockey. Pour certains, cela passera par des réformes fiscales ou des réformes des marchés. Dans tous les cas, il faudra des réformes structurelles. »

    Pour la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, cet objectif pourrait même être « dépassé » si chaque pays met en oeuvre « des réformes identifiées ».

    « Soutenir les investissements et les échanges, cela rejoint les engagements de Paris de faire les réformes nécessaires, comme nous l'avons montré avec le pacte de responsabilité », se réjouit le ministre français des finances, Pierre Moscovici. Il se dit « satisfait du chemin parcouru. En 2010, on s'était engagé dans la réduction des déficits, en 2012, on parlait de la survie de la zone euro. Maintenant, on parle croissance. C'est un changement de perspective important. »

    « PROCESSUS COMPLEXE »

    Sceptique avant la réunion, son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, a tempéré l'enthousiasme général : « Les taux de croissance susceptibles d'être atteints résultent d'un processus complexe le résultat ne peut être garanti par des responsables politiques. » De plus, ces stratégies ne seront pas contraignantes. Si l'objectif n'est pas atteint, la seule sanction sera « moins de prospérité et moins d'emplois », dit M. Hockey.

    Au-delà des réformes structurelles propres à chaque Etat, la présidence australienne du G20 veut appuyer cette ambition de croissance sur les investissements de long terme. Il faut « créer un climat favorable à des investissements plus importants, surtout dans les infrastructures et les PME », précise le communiqué.

    Des actions concrètes devraient être définies à Brisbane, notamment pour « retirer les contraintes à l'investissement privé en établissant une politique et un cadre réglementaire prévisibles », explique M. Hockey.

    « ENTREPRENDRE DES RÉFORMES STRUCTURELLES »

    Etre plus prévisible, c'est également la réponse de ce G20 aux inquiétudes des pays émergents. Plusieurs ont protesté face à la nouvelle politique monétaire américaine, moins accommodante. Celle-ci a entraîné le rapatriement de capitaux vers les Etats-Unis, entraînant la chute de la monnaie de plusieurs de ces pays (Argentine, Inde, Russie…).

    « Nous ne voulons pas de surprises », a martelé M. Hockey à propos de la politique monétaire. « Il y a eu un large accord à la fois des pays industrialisés et des émergents pour s'assurer que nos actions soient bien calibrées et prennent en compte les effets collatéraux », s'est félicité Raghuram Rajan, gouverneur de la banque centrale indienne. En clair, les institutions monétaires devront mieux communiquer en amont et s'efforcer d'être plus prévisibles.

    « Les pays émergents ont aussi entendu qu'ils devaient entreprendre des réformes structurelles ; ils sont conscients qu'il faut faire des efforts », assure M. Moscovici. Alors que la croissance de plusieurs de ces pays s'est ralentie en 2013, ces efforts devront être intégrés à la stratégie de croissance qu'ils présenteront en novembre.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X