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La guerre d'Algérie entre la France et la Turquie

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  • La guerre d'Algérie entre la France et la Turquie

    Les Parlements français et turc sont sur le point d’engager, par proposition de lois interposées, une véritable bataille sur l’histoire. Un projet de loi français criminalisant la négation du génocide arménien suscite une réponse symétrique dans un projet turc qualifiant les massacres coloniaux de génocide et punissant leur négation.



    e Parlement français qui a déjà reconnu le génocide arménien de 1915 est saisi, à l’initiative des socialistes, d’un projet de loi qui punit la négation du génocide. En clair, les contestataires de la notion de génocide arménien - c’est-à-dire pratiquement tous les Turcs et pas mal d’historiens - sont sommés de ne plus s’exprimer sous peine de prison. Le projet qui doit être examiné par le Parlement français le 12 octobre prochain a été précédé des déclarations de Jacques Chirac conditionnant l’entrée de la Turquie à la reconnaissance par Ankara du génocide arménien.
    La Turquie qui refuse résolument le qualificatif de génocide a rejeté les propos de Jacques Chirac « allant dans le sens d’accusations arméniennes dénuées de tout fondement ». « Il n’est pas possible d’accepter la définition de « génocide » du président français au sujet des incidents de 1915 qui se sont déroulés dans les conditions de la Première Guerre mondiale, et dont l’interprétation donnée par de nombreux spécialistes contredit largement les allégations arméniennes », soulignait un communiqué des Affaires étrangères turques. Ankara a eu beau jeu de ressortir les déclarations du président français sur le colonialisme qui estimait que les « incidents historiques devaient être laissés aux historiens ».
    Or, dans une France où tout est désormais lié à des calculs électoraux - et les Arméniens de France pèsent dans ce domaine -, Chirac est débordé sur sa gauche. Le même Parti socialiste - qui après avoir laissé passer la loi du 23 février 2005 avant de tenter de l’abroger au nom du refus de légiférer sur l’histoire - soumet une loi rendant illégale toute contestation publique de la thèse du génocide arménien.
    La classe politique française qui a mal aux oreilles quand elle entend d’Alger le terme de génocide colonial n’a aucune peine à sauter le pas et à décider, par le biais de la loi, la bonne lecture de l’histoire. La loi du 23 février 2005 affirmait d’autorité les « bienfaits du colonialisme » et elle n’a été abrogée, par un jeu d’écriture légale de Jacques Chirac, qu’après les fortes polémiques qu’elle a provoquées en France et avec l’Algérie.

    Réponse symétrique d’Ankara sur le génocide algérien
    Après l’UMP, c’est donc aux socialistes de proposer une législation sur l’histoire en proposant une loi qui introduit une censure légale sur les faits allégués de génocide arménien. En janvier 2001, le Parlement français avait déjà adopté une loi à portée déclarative sur la reconnaissance du génocide arménien. Cette loi n’avait pas d’effet en terme de droit pénal et ne constituait une entrave ni à l’expression libre, ni au travail des historiens. Les choses risquent désormais de changer: nier ou contester le génocide arménien est passible de poursuites de un an de prison et de 45 euros d’amende. Il faut savoir, pour relever le paradoxe, qu’un pays comme la Grande-Bretagne qui a une connaissance « intime » de cette période de l’histoire de cette région refuse de donner le qualificatif de « génocide » à ces événements. Une histoire « officielle » est désormais décrétée en France et les historiens qui feraient des travaux qui contesteraient la thèse du génocide deviendront des délinquants. C’est absurde, bien sûr, comme à chaque fois qu’un parlement ou des politiciens s’amusent, pour des raisons qui leur sont propres, à dire ce que doit être l’histoire. Mais ici, l’on a, outre le poids électoral des Arméniens, une réticence très « chrétienne » à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. La France se retrouve de fait dans le peloton des Etats européens hostiles à l’adhésion de la Turquie en posant cette nouvelle condition préalable. Dans une parfaite symétrie, la Turquie pourrait de son côté adopter une loi pénalisant la négation des massacres coloniaux en Algérie. Le chef de la commission judiciaire du Parlement turc, Koskal Totpan, a annoncé qu’il avait inscrit à l’ordre du jour pour le 11 octobre prochain, à la veille de l’examen du projet de loi socialiste en France, des propositions de législations qualifiant les massacres subis par les Algériens de « génocide » qui seront assorties de mesures de prison pour ceux qui en nieraient la réalité. On est bien en pleine guerre des mémoires que la classe politique française, par ses calculs électoraux, a le don de susciter.

    M. Saâdoune
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

  • #2
    France-turquie :match de génocidaires ???????

    On se rappelle tous la fameuse phrase de chirac en arménie disant qu'un pays reconnaissant ses crimes ne peut que s'élever.Ce qui n'est pas faux.
    Par contre meilleure charité chrétienne commence par soi-même n'est-ce pas !!!!!!!

    La guerre d'Algérie entre la France et la Turquie

    Les Parlements français et turc sont sur le point d’engager, par proposition de lois interposées, une véritable bataille sur l’histoire. Un projet de loi français criminalisant la négation du génocide arménien suscite une réponse symétrique dans un projet turc qualifiant les massacres coloniaux de génocide et punissant leur négation.
    Le Parlement français qui a déjà reconnu le génocide arménien de 1915 est saisi, à l’initiative des socialistes, d’un projet de loi qui punit la négation du génocide. En clair, les contestataires de la notion de génocide arménien - c’est-à-dire pratiquement tous les Turcs et pas mal d’historiens - sont sommés de ne plus s’exprimer sous peine de prison. Le projet qui doit être examiné par le Parlement français le 12 octobre prochain a été précédé des déclarations de Jacques Chirac conditionnant l’entrée de la Turquie à la reconnaissance par Ankara du génocide arménien.
    La Turquie qui refuse résolument le qualificatif de génocide a rejeté les propos de Jacques Chirac « allant dans le sens d’accusations arméniennes dénuées de tout fondement ». « Il n’est pas possible d’accepter la définition de « génocide » du président français au sujet des incidents de 1915 qui se sont déroulés dans les conditions de la Première Guerre mondiale, et dont l’interprétation donnée par de nombreux spécialistes contredit largement les allégations arméniennes », soulignait un communiqué des Affaires étrangères turques. Ankara a eu beau jeu de ressortir les déclarations du président français sur le colonialisme qui estimait que les « incidents historiques devaient être laissés aux historiens ».
    Or, dans une France où tout est désormais lié à des calculs électoraux - et les Arméniens de France pèsent dans ce domaine -, Chirac est débordé sur sa gauche. Le même Parti socialiste - qui après avoir laissé passer la loi du 23 février 2005 avant de tenter de l’abroger au nom du refus de légiférer sur l’histoire - soumet une loi rendant illégale toute contestation publique de la thèse du génocide arménien.
    La classe politique française qui a mal aux oreilles quand elle entend d’Alger le terme de génocide colonial n’a aucune peine à sauter le pas et à décider, par le biais de la loi, la bonne lecture de l’histoire. La loi du 23 février 2005 affirmait d’autorité les « bienfaits du colonialisme » et elle n’a été abrogée, par un jeu d’écriture légale de Jacques Chirac, qu’après les fortes polémiques qu’elle a provoquées en France et avec l’Algérie.

    Réponse symétrique d’Ankara sur le génocide algérien
    Après l’UMP, c’est donc aux socialistes de proposer une législation sur l’histoire en proposant une loi qui introduit une censure légale sur les faits allégués de génocide arménien. En janvier 2001, le Parlement français avait déjà adopté une loi à portée déclarative sur la reconnaissance du génocide arménien. Cette loi n’avait pas d’effet en terme de droit pénal et ne constituait une entrave ni à l’expression libre, ni au travail des historiens. Les choses risquent désormais de changer: nier ou contester le génocide arménien est passible de poursuites de un an de prison et de 45 euros d’amende. Il faut savoir, pour relever le paradoxe, qu’un pays comme la Grande-Bretagne qui a une connaissance « intime » de cette période de l’histoire de cette région refuse de donner le qualificatif de « génocide » à ces événements. Une histoire « officielle » est désormais décrétée en France et les historiens qui feraient des travaux qui contesteraient la thèse du génocide deviendront des délinquants. C’est absurde, bien sûr, comme à chaque fois qu’un parlement ou des politiciens s’amusent, pour des raisons qui leur sont propres, à dire ce que doit être l’histoire. Mais ici, l’on a, outre le poids électoral des Arméniens, une réticence très « chrétienne » à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. La France se retrouve de fait dans le peloton des Etats européens hostiles à l’adhésion de la Turquie en posant cette nouvelle condition préalable. Dans une parfaite symétrie, la Turquie pourrait de son côté adopter une loi pénalisant la négation des massacres coloniaux en Algérie. Le chef de la commission judiciaire du Parlement turc, Koskal Totpan, a annoncé qu’il avait inscrit à l’ordre du jour pour le 11 octobre prochain, à la veille de l’examen du projet de loi socialiste en France, des propositions de législations qualifiant les massacres subis par les Algériens de « génocide » qui seront assorties de mesures de prison pour ceux qui en nieraient la réalité. On est bien en pleine guerre des mémoires que la classe politique française, par ses calculs électoraux, a le don de susciter
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    Source : Le Quotidien d'Oran.

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