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Venezuela : les dessous d'une crise

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  • Venezuela : les dessous d'une crise

    Le Venezuela connaît sa pire crise depuis le coup d'État contre Hugo Chavez en 2002. Dix personnes y ont perdu la vie au mois de février, dont cinq par balle, lors de manifestations des étudiants et de l'opposition. Que révèle cette crise sur ce pays qui dispose de l'une plus importantes réserves de pétrole au monde et exporte près de 100 milliards de dollars d'or noir chaque année, principalement vers les États-Unis?

    Les manifestations ont commencé à San Cristóbal, dans l'État de Táchira, pour se plaindre de la violence après le viol d'une étudiante. La vague de protestation s'est très vite étendue dans le pays pour culminer le 12 février dernier avec une grande manifestation à Caracas où sont tombés les premiers morts par balle. Les leaders les plus radicaux de l'opposition se sont associés aux étudiants. À l'insécurité se sont ajoutés des thèmes économiques - pénuries, inflation, contrôle des devises - et la question de la liberté de la presse. La seule télévision qui a retransmis des images en direct des manifestations, la chaîne colombienne NTN24, a été interdite d'émission par l'autorité des télécommunications, la Conatel. Plus de dix journaux ont cessé de paraître, le gouvernement ne leur donnant pas les devises nécessaires à l'achat de papier à l'extérieur.

    Une crise qui renforce les radicaux des deux camps

    Les nombreuses images vidéos tournées pendant les manifestations et visibles sur les réseaux sociaux montrent des hommes armés, habillés en civil, tirant sur les manifestants de l'opposition au président Maduro. L'un d'entre eux a pu être identifié: il s'agissait d'un membre de la Sebin, les services d'espionnage vénézuéliens. C'est d'ailleurs lui qui aurait tué le seul mort identifié qui soutenait le régime chaviste, Juan Montoya, un membre du colectivo (groupe armé) Jose Leonardo Pirela du quartier de «24 de enero», où est enterré Hugo Chavez. Ces groupes sont des milices paramilitaires dont la formation avait été encouragée par le leader bolivarien et qui sont toujours prêtes à défendre, les armes à la main, le camp de Nicolás Maduro. Juan Montoya était probablement en mission d'infiltration dans la manifestation de l'opposition quand il a reçu une balle dans la tête. Aucun membre de l'opposition n'apparaît armé dans les défilés, mais il faut préciser que les vidéos disponibles sur les réseaux sociaux sont diffusées par l'opposition et que le gouvernement se refuse à montrer des images des affrontements.

    La crise renforce en tout cas les plus radicaux des deux camps. Les événements depuis le 12 février ont montré que ce sont les plus radicaux des deux camps qui ont pris la main. Du côté de l'opposition, Henrique Capriles a été marginalisé par Leopoldo López, sous le coup d'un mandat d'arrêt. Avant de se rendre à la police devant les caméras et ses partisans mardi dernier, il a appelé les manifestants à continuer à réclamer la «Salida», la sortie du gouvernement. Un mot d'ordre extrême qui permet à Nicolás Maduro de dénoncer une tentative de coup d'État, et «les fascistes qui veulent refaire 2002». Le gouvernement a choisi la ligne dure: plusieurs dirigeants de l'opposition ont été arrêtés ou sont sous le coup d'un mandat d'arrêt. Le ministre de l'énergie, Rafael Ramirez a menacé de priver l'État de Tachira, «sous occupation fasciste», de livraison de carburant. «Ils veulent transformer l'État de Tachira en Bengazi vénézuélien, nous ne le permettrons pas» a déclaré le président Maduro. Seul signe d'apaisement: Henrique Capriles devait être reçu par Nicolas Maduro lundi 24 février.

    le figaro
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