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Tewfik Hasni, ancien P-DG et fondateur de Neal “On a arrêté l’effort d’intégration”

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  • Tewfik Hasni, ancien P-DG et fondateur de Neal “On a arrêté l’effort d’intégration”

    Tewfik Hasni, ancien P-DG et fondateur de Neal, expert international en énergies renouvelables

    Par : Said SMATI

    L’ancien directeur à Sonatrach fait allusion à l’ère Khelil (2000- 2010) où on a cassé l’ingénierie locale, ce qui a accru notre dépendance à l’égard des sociétés de services internationales en matière d’études, l’une des causes de l’explosion de nos importations de services ces dernières années.

    Contacté, l’expert s’est prononcé sur le chantier d’intégration des produits et services locaux dans la réalisation des infrastructures énergétiques, qu’il a piloté à Sonatrach, lancé à la fin des années 90 :
    “Le projet a abouti. Il y a eu Algesco, la filiale électrique, pour la prise en charge de tout ce qui est turbines à gaz. Il y a eu également de l’intégration dans la fabrication des équipements pour la mécanique. Cela a fonctionné, mais le problème c’est la continuité. On ne peut pas être tout le temps derrière. Et il y a aussi le choix d’un bon partenaire. Il nous faut un bon partenaire.” Mais il n’y a pas eu de continuité dans cet effort d’intégration dans les années 2000. Tewfik Hasni le reconnaît : “Je ne veux pas faire le procès des autres. Peut-être qui faut poser la question à ceux qui aujourd’hui sont en train de gérer. Pourquoi on a arrêté tout cet effort d’intégration. Le premier pavé dans une politique d’intégration c’est le savoir, et le savoir c’est l’engineering.”
    Quant à la capacité actuelle de Sonatrach de relever les défis, l’expert pointe le doigt vers les problèmes d’organisation et de logistique.
    “La question a été abordée lors de la rencontre de samedi. On a entendu la réponse de M. Hached qui disait que le problème n’est pas tellement dans le sous-sol. C’est beaucoup plus l’organisation de Sonatrach et les moyens et les ressources dont elle ne dispose pas aujourd’hui. C’est la réponse qui a été donnée par le représentant du ministère. Il n’y a pas meilleure autorité pour répondre à une question comme celle-là. Maintenant, je vais vous donner ma perception des choses. Le gros problème c’est qu’on met la pression sur Sonatrach pour satisfaire des besoins qui sont au-delà des besoins réels. Le fait d’avoir choisi ce modèle énergétique, basé à 96% sur le gaz et compte tenu de la dérive de la consommation par le gaspillage, c’est Sonatrach qui subit la pression. Résultats : les quantités à l’export ont diminué et c’est une diminution logique compte tenu du mode d’exploitation. On ne peut pas pousser indéfiniment les champs au-delà de leurs limites rationnelles d’exploitation. Et il se passe ce qui se passe. On constate qu’il y a eu une diminution au cours de l’année passée, puisqu’on a réduit nos exportations. Ce n’est pas la bonne approche de dire qu’il faut continuer avec ce modèle. C’est intenable. Le scénario nécessaire va amener un besoin de près de 85 milliards de m3 de gaz par an rien que pour la génération de 2030. 2030, c’est demain. Et cela sans prendre en compte les gaz de schistes. Pour développer les gaz de schistes, on en a pour un minimum de quinze années. Donc en 2030, on ne sera pas au rendez-vous avec les gaz de schistes quels que soient les efforts que nous ferons. Si on veut avoir les 4 milliards de m3 en plus, on a besoin de forer pratiquement 2400 puits par an. On ne pourra pas les avoir en 2030, parce qu’il faut passer par la maîtrise des explorations, le développement de tout le système. Les Américains ont mis du temps avant d’y arriver. Il ne faut pas penser qu’on va le faire du jour au lendemain. C’est pour cela que nous disons : ne focalisons pas seulement sur ce problème-là. Il y a des alternatives. C’est pour cela que nous proposons d’aller vers le solaire thermique en hybride avec le gaz torché. Ce qui nous permettra d’économiser d’ici à 2030 l’équivalent de 60 milliards de m3 de gaz.”
    Enfin, notre interlocuteur insiste sur l’effort de formation pour réduire notre dépendance technologique dans le domaine des énergies renouvelables : “On a fait Hassi R’mel et elle fonctionne très bien. Il n’y a eu aucun problème sur la centrale de Hassi R’mel. Le solaire thermique ce n’est pas le nucléaire. C’est la même technologie que celle utilisée par Sonelgaz. C’est une centrale à cycle combiné. Seulement, la source d’énergie n’est pas le gaz mais c’est le solaire. Donc il n’y a pas de problème de maîtrise. Seulement, les besoins aujourd’hui qui sont plus grands, cela demande plus pour exploiter ces nouvelles centrales. Sonelgaz a été obligée de faire appel aux Japonais pour pouvoir aborder cette phase de croissance des ressources pour l’exploitation. C’est pour cela qu’on dit qu’il faut relancer les outils de formation. Et il faut se préparer à cette transition énergétique.”
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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