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Quatrième mandat : question politique ou de santé ?

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  • Quatrième mandat : question politique ou de santé ?

    L’incapacité présumée de Bouteflika à exercer la charge de président fait de sa candidature une aberration, aux yeux de ses opposants, comme aux yeux de l’opinion générale.

    Pourtant, la démonstration en a été faite, depuis près de deux ans que Bouteflika ne considère pas que sa difficulté à assumer ses obligations protocolaires puisse l’empêcher d’occuper la fonction présidentielle.

    Il ne s’adresse plus directement aux Algériens depuis mai 2012 ; il n’a réuni que deux Conseils des ministres en 2013 ; il ne se déplace plus que pour raison médicale et, à l’étranger, il nous représente en se faisant représenter…

    D’une certaine manière, il estime que lui seul décide de ce qui constitue un niveau d’activité suffisant pour considérer qu’il remplit convenablement ses obligations constitutionnelles. Après tout, et en toute rigueur, puisqu’il fait un bon président et fera un bon président jusqu’au 17 avril, pourquoi ne le ferait-il plus le 18 ?

    Une large partie de l’opinion se montre hostile à cette candidature, sans autre argument que son état de santé. Or, si la candidature de Bouteflika suscite une telle hostilité, pourquoi sommes-nous si nombreux à l’appréhender ? C’est parce que le système est ainsi conçu que l’élection du candidat du pouvoir est assurée.
    C’est donc le système électoral, ainsi autoritairement contrôlé, qui est en cause. Nous savons qu’il peut faire élire qui il veut, même si ce candidat ne présente pas les garanties de santé nécessaires à l’exercice de la fonction de chef de l’État. Tout est donc dans le système. Ceci, une fois admis, nous voici intrigués par les suites que le système envisage de réserver au résultat attendu de cette élection.

    Parce qu’en effet, son élection n’efface pas les problèmes de santé du Président et leurs implications en termes d’aptitude à prendre en charge l’entièreté de ses obligations constitutionnelles. Nous soupçonnons alors le pouvoir de préparer un Président de rechange qui surgirait de l’élection de Bouteflika. Des réflexions fleurissent donc sur la manière dont Bouteflika s’y prendra pour remettre le pouvoir au remplaçant dont le système aura convenu. À un vice-président que la Constitution, révisée après l’élection, aura institué ? À un “candidat” de remplacement, suite à une incapacité constatée après l’officialisation de sa candidature ?

    C’est donc de ce Bouteflika II que nous ne voulons pas. Mais Bouteflika resterait-il un bon Président, s’il n’était pas malade ? Même élu au moyen de ce système électoral si peu légitimant ?

    En fait, ce quatrième mandat n’aurait pas pu être possible sans le troisième. Et sans les précédents. Si nous en sommes-là, c’est parce que nous avons trouvé naturelles des situations autrement plus inconcevables, telle celle consistant à présenter l’abrogation du principe d’alternance comme un acte de progrès démocratique. Ou, comme une règle intruse “introduite par le colonialisme”, n’est-ce pas, M. Ziari ? C’est parce que le système n’a pas trouvé de résistance politique qu’aujourd’hui la question de la santé du Président-candidat fait office de sujet de consensus aux yeux de “l’opposition”. Si, après trois mandats d’échec, l’on n’a plus que le handicap du Président à opposer au régime, c’est aussi la preuve d’une affligeante vacuité politique qui nous ligote depuis une quinzaine d’années.

    Par : Mustapha Hammouche- Liberté
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