Bon. Tout le monde est à peu près au courant: Bouteflika déconne. Sérieux: y a un vieux sénile qui tient les commandes d'un méga-engin volant de la taille de l'Algérie et il s'apprête à le précipiter droit sur Maqam Echahid. Métaphore bancale, OK, mais, depuis samedi, et sans vouloir vous effrayer, on n'est pas loin du scénario catastrophe. Notre cher Président Imaginaire est décidé à nous ensevelir vivants et à emporter le peuple algérien dans sa tombe (selon Kamel Daoud). Par amour, paraît-il, par amour, tellement ihab had echaâb qu'il ne cesse de tancer avec une étrange affection oxymorique. Père fouettard? Je dirais plutôt maton en chef de la grande prison Algérie. Le Président Imaginaire aura consacré sa vie à pourrir la nôtre, en tout cas la mienne. Comme dirait l'autre, rana elllllllahna ! T'ghamina !
Depuis la sinistre annonce de samedi, et comme tous les « anti-4 », je me pose des questions. A commencer par celle-ci: Que faire? Comment additionner toutes ces petites colères, cette « ghomma » que nous sommes des millions (je n'ai pas les statistiques exactes) à ressentir, pour fabriquer...je ne dirais pas une révolution (le mot est tellement galvaudé) mais un meilleur 18 avril. Un quinquennat moins périlleux. Proposer une alternative viable comme on dit dans le jargon optimiste.
MA-YA-H-CHA-M-CHE
Personnellement, je ne suis ni surpris, ni choqué. D'abord, parce que le type «mayahchamche». Attendez, je vais le réécrire en détachant les syllabes: MA-YA-H-CHA-M-CHE. Il n'a pas honte. Il n'a jamais rencontré le mot « scrupule ». Wedjhou m'tallass avec de la cire. Et, pour notre malheur, le ridicule ne tue plus. Ensuite, parce que elli mâah ma yahachmouche. Ce qui veut dire: ceux qui l'entourent, qu'on l'appelle le clan présidentiel ou le clan Tartempion, ce conglomérat de forces maffieuses organisées sous le label « SAID », aussi bien que « Rab Dzaïr » (droits d'auteur: Hocine Malti), le versant galonné de cette macro-oligarchie, et qui, mayahachouhaliche, ne font qu'un, leurs petites guéguerres internes faisant partie du répertoire de la guerre civile entre copains, entre puissants, des voyoucrates médiocres, irresponsables et suicidaires qui ont jeté la culture de l'Etat dans les chiottes. De l'égoïsme d'Etat dans toute sa laideur...
Président à vie, on le savait. Depuis le 12 novembre 2008 et ce viol scandaleux de la Constitution. On ne va pas revenir au passé, s'auto-flageller, culpabiliser à mort en se disant mais pourquoi on n'a pas protégé la Constitution à deux mandats. Le mal est fait. Mais tout ça, c'est son CV à lui, son business à lui, son histoire à lui, celle qu'il veut écrire pour lui et sa caste. Moi, je dis tout bêtement: y a pas que vous, Monsieur le Président, qui avez des feuilles et un stylo. Nous aussi, nous, c'est à dire l'autre société civile, celle que vous passez votre temps à insulter, à réprimer, à matraquer, oui, voilà, celle qui est à la solde de l'étranger, etc, etc, on a des feuilles et un stylo, et on va l’écrire, notre version, notre récit, et, même si on ne connaît personne au Conseil Constitutionnel (que vous avez privatisé), on sait écrire des trucs comme «L'Algérie est un pays libre», «l’Algérien est un citoyen libre», «On emmerde la police politique», «les flics sont payés pour arrêter les Chakib Khellil et leurs parrains, pas les enseignants grévistes, les familles de disparus, les syndicalistes autonomes, les chômeurs en action, les mutilés du service militaire et les anartistes». Pas besoin d’être médecin pour attester, Monsieur le Président, qu'en plus de l'AVC, du cancer déguisé en ulcère hémorragique, vous avez aussi Alzheimer. Vous semblez avoir loupé une date: 1962. Oui, oui. D'après les registres de l'ONU, on est indépendants depuis, quand même, un bail. Vous n’êtes pas au courant ? Du moins, administrativement. Pour ce qui est de la dignité, c'est une autre histoire. Un autre Premier Novembre à écrire…
THE « I » REPUBLIC
Je dois avouer que je me suis bien amusé, entre le faux scoop de Saadani, et le vrai coup de massue de son maître. Je dirais même que le must de cette élection aura été ces trois ou quatre semaines. Bon, ils ne l'ont pas fait par souci de transparence, on est bien d'accord. Mais le fait que leur guerre civile de palais déborde sur le trottoir m'a fait du bien: putain, jamais on n'a parlé comme ça du général Toufik, du DRS, de Gaid-Salah, du jeu trouble de l’Armée, jamais on n'a détaillé aussi copieusement les frasques de Saïd, je parle surtout de son pognon putassier. Tu te lèves le matin, t’achètes le journal, même pas, tu tapes «Algérie» sur Google, et c'est comme si tu soulevais une chape d'égouts puants. Et c'est aussi tout ça qui m'amène à m'interroger aujourd'hui sur la meilleure façon de soustraire le destin de ma fille à ces fous furieux, ces satyres de la République, incestueux et obscènes, qui nous servent de patrons et de gardes-chiourmes.
Moi, comme simple petit citoyen, je me dis que ma République est en moi. En nous. En attendant qu'elle grandisse et qu'elle ait un peu plus de respectabilité, au point de s'installer, who knows ?, à El Mouradia un jour, on peut toujours organiser notre propre élection, à notre manière (fût-ce à titre de simulation, de performance artistique, un truc conceptuel…), pour élire nos propres institutions. Une contre-élection, en somme. Cela peut paraître naïf, au mieux, poétique. Je le revendique: je suis un citoyen romantique, et quand je suis en panne de foi, je me dope aux utopéphamines. Et je me fabrique ma propre histoire, mon propre récit, ma propre élection, Constituante, Constitution, et, au bout, tout au bout, j'élis, oui, mon propre président, et un parlement citoyen, avec mes propres urnes, pas ces boîtes de merde où on s'apprête une fois de plus à ranger les cendres de la démocratie après avoir incinéré tout le pays.
suite ...
Depuis la sinistre annonce de samedi, et comme tous les « anti-4 », je me pose des questions. A commencer par celle-ci: Que faire? Comment additionner toutes ces petites colères, cette « ghomma » que nous sommes des millions (je n'ai pas les statistiques exactes) à ressentir, pour fabriquer...je ne dirais pas une révolution (le mot est tellement galvaudé) mais un meilleur 18 avril. Un quinquennat moins périlleux. Proposer une alternative viable comme on dit dans le jargon optimiste.
MA-YA-H-CHA-M-CHE
Personnellement, je ne suis ni surpris, ni choqué. D'abord, parce que le type «mayahchamche». Attendez, je vais le réécrire en détachant les syllabes: MA-YA-H-CHA-M-CHE. Il n'a pas honte. Il n'a jamais rencontré le mot « scrupule ». Wedjhou m'tallass avec de la cire. Et, pour notre malheur, le ridicule ne tue plus. Ensuite, parce que elli mâah ma yahachmouche. Ce qui veut dire: ceux qui l'entourent, qu'on l'appelle le clan présidentiel ou le clan Tartempion, ce conglomérat de forces maffieuses organisées sous le label « SAID », aussi bien que « Rab Dzaïr » (droits d'auteur: Hocine Malti), le versant galonné de cette macro-oligarchie, et qui, mayahachouhaliche, ne font qu'un, leurs petites guéguerres internes faisant partie du répertoire de la guerre civile entre copains, entre puissants, des voyoucrates médiocres, irresponsables et suicidaires qui ont jeté la culture de l'Etat dans les chiottes. De l'égoïsme d'Etat dans toute sa laideur...
Président à vie, on le savait. Depuis le 12 novembre 2008 et ce viol scandaleux de la Constitution. On ne va pas revenir au passé, s'auto-flageller, culpabiliser à mort en se disant mais pourquoi on n'a pas protégé la Constitution à deux mandats. Le mal est fait. Mais tout ça, c'est son CV à lui, son business à lui, son histoire à lui, celle qu'il veut écrire pour lui et sa caste. Moi, je dis tout bêtement: y a pas que vous, Monsieur le Président, qui avez des feuilles et un stylo. Nous aussi, nous, c'est à dire l'autre société civile, celle que vous passez votre temps à insulter, à réprimer, à matraquer, oui, voilà, celle qui est à la solde de l'étranger, etc, etc, on a des feuilles et un stylo, et on va l’écrire, notre version, notre récit, et, même si on ne connaît personne au Conseil Constitutionnel (que vous avez privatisé), on sait écrire des trucs comme «L'Algérie est un pays libre», «l’Algérien est un citoyen libre», «On emmerde la police politique», «les flics sont payés pour arrêter les Chakib Khellil et leurs parrains, pas les enseignants grévistes, les familles de disparus, les syndicalistes autonomes, les chômeurs en action, les mutilés du service militaire et les anartistes». Pas besoin d’être médecin pour attester, Monsieur le Président, qu'en plus de l'AVC, du cancer déguisé en ulcère hémorragique, vous avez aussi Alzheimer. Vous semblez avoir loupé une date: 1962. Oui, oui. D'après les registres de l'ONU, on est indépendants depuis, quand même, un bail. Vous n’êtes pas au courant ? Du moins, administrativement. Pour ce qui est de la dignité, c'est une autre histoire. Un autre Premier Novembre à écrire…
THE « I » REPUBLIC
Je dois avouer que je me suis bien amusé, entre le faux scoop de Saadani, et le vrai coup de massue de son maître. Je dirais même que le must de cette élection aura été ces trois ou quatre semaines. Bon, ils ne l'ont pas fait par souci de transparence, on est bien d'accord. Mais le fait que leur guerre civile de palais déborde sur le trottoir m'a fait du bien: putain, jamais on n'a parlé comme ça du général Toufik, du DRS, de Gaid-Salah, du jeu trouble de l’Armée, jamais on n'a détaillé aussi copieusement les frasques de Saïd, je parle surtout de son pognon putassier. Tu te lèves le matin, t’achètes le journal, même pas, tu tapes «Algérie» sur Google, et c'est comme si tu soulevais une chape d'égouts puants. Et c'est aussi tout ça qui m'amène à m'interroger aujourd'hui sur la meilleure façon de soustraire le destin de ma fille à ces fous furieux, ces satyres de la République, incestueux et obscènes, qui nous servent de patrons et de gardes-chiourmes.
Moi, comme simple petit citoyen, je me dis que ma République est en moi. En nous. En attendant qu'elle grandisse et qu'elle ait un peu plus de respectabilité, au point de s'installer, who knows ?, à El Mouradia un jour, on peut toujours organiser notre propre élection, à notre manière (fût-ce à titre de simulation, de performance artistique, un truc conceptuel…), pour élire nos propres institutions. Une contre-élection, en somme. Cela peut paraître naïf, au mieux, poétique. Je le revendique: je suis un citoyen romantique, et quand je suis en panne de foi, je me dope aux utopéphamines. Et je me fabrique ma propre histoire, mon propre récit, ma propre élection, Constituante, Constitution, et, au bout, tout au bout, j'élis, oui, mon propre président, et un parlement citoyen, avec mes propres urnes, pas ces boîtes de merde où on s'apprête une fois de plus à ranger les cendres de la démocratie après avoir incinéré tout le pays.
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