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Le pic pétrolier de l’Algérie, et de trois autres nations arabes gâtées par l’or noir

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  • Le pic pétrolier de l’Algérie, et de trois autres nations arabes gâtées par l’or noir

    28 février 2014, par Matthieu Auzanneau

    L'Algérie, l'un des principaux fournisseurs du pétrole et du gaz consumés en France, s'inquiète de plus en plus ouvertement de l'avenir de sa production d'or noir, rapporte cette semaine le quotidien El Watan :

    "Les réserves stagnent et les efforts d’exploration n’aboutissent au final qu’à des gisements de plus en plus petits, ne présageant rien de bon et risquant d’induire un rapide déclin de la production (...)."


    Des découvertes de plus en plus maigres, en dépit des efforts d'investissement :

    En quête d'une échappatoire, l'Algérie cherche à s'ouvrir aux investisseurs étrangers afin de développer entre autres des ressources de pétrole non-conventionnels (tout comme le Mexique et l'Iran, pays non moins attachés jusqu'ici à l'indépendance de leurs compagnies nationales).

    Pas sûr que cela suffise.

    Abdelmadjid Attar, ex-PDG de la compagnie nationale, la Sonatrach, a estimé lors d'un colloque à l'Institut algérien du pétrole le 22 février que le pétrole et le gaz de schiste* ne pourront suffire à compenser le déclin des ressources conventionnelles, indique El Watan, quotidien de référence en Algérie.

    L'Algérie, troisième producteur du continent africain, a vu ses extractions de brut chuter de de 16 % depuis un pic atteint en 2007 :
    Source : BP.
    Source : BP.
    La production de gaz naturel connaît également un déclin prononcé : - 7,5 % depuis un pic atteint en 2005.

    Abdelmadjid Attar estime qu’à partir de 2019, l’Algérie sera obligée de diminuer ses exportations d’hydrocarbures. "L’Algérie pourrait ne plus honorer ses engagements à l’export à partir de 2030", met en garde El Watan. L'ancienne colonie française fait partie des membres historiques les plus influents de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Opep.

    Ancien ministre de l'énergie algérien, Nordine Aït Laoussine insiste sur le "problème lancinant" de "l’explosion de la consommation interne". La consommation de pétrole des Algériens s'est accrue de pas moins de 66 % en dix ans, entraînée entre autres par l'explosion démographique. Elle a atteint 367 000 barils par jour en 2012, grevant d'autant les capacités d'exportation du pays.

    Cette double contrainte d'une envolée de la demande domestique et de capacités de production stagnantes ou fléchissantes est récurrente parmi les pays de l'Opep (elle a notamment été analysée par Bernard Durand, ex-directeur de l’Ecole nationale supérieure de géologie de Nancy).

    Ancien vice-président de la Sonatrach, Tewfik Hasni tranchait récemment dans une interview accordée au site d'information Magbreb Emergent :

    "Tous les experts sérieux savent que nos réserves, y compris le gaz de schiste, ne garantissent pas plus de 20 ans de consommation au rythme actuel de leur exploitation."

    El Watan résumait dans une précédente analyse :

    "Il n’existe presque plus d’experts à Alger pour soutenir (...) que l’Algérie peut, dans un horizon humain, revenir et dépasser son niveau de production de 220 Mtep (millions de tonnes d’équivalent pétrole) atteint entre 2005 et 2007."

    La rente pétrolière et gazière est essentielle à la stabilité sociale d'un pays où le souvenir de la guerre civile des années 90 est encore vif. Les ressources apportées par les hydrocarbures ont permis d'acheter et de racheter encore la paix sociale. Les transferts sociaux représentent un tiers du PIB de l'Algérie, rappelle le quotidien français L'Opinion. Malgré l'accident vasculaire cérébral dont il a été victime en 2013, le président Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, au pouvoir depuis 1999, est candidat à un quatrième mandat. Les élections prévues le 17 avril sont d'avance qualifiées de mascarade par l'opposition.

    Mustapha Mékidèche, consultant et ex-cadre de Sonatrach, reproche au gouvernement une politique des prix et de subventions "suicidaires", qui encourage le gaspillage au sein des ménages, et organise un transfert de la rente au profit des industriels, relate El Watan.

    Le parallèle avec d'autres pays producteurs arabes est instructif.

    L'Egypte est demeurée longtemps un producteur de second rang stratégiquement vital pour l'empire britannique. Ses extractions brut n'en finissent plus de s'étioler aujourd'hui.

    La production gazière demeure importante. L'Egypte a pu se mettre à exporter du gaz naturel au milieu des années 2000. Mais cette manne-là a déjà pratiquement disparu : d'une part plusieurs champs importants sont entrés en déclin, d'autre part la consommation des Egyptiens est en train de surpasser la production.

    Les alliés du régime militaire égyptien dans le golfe Persique soutiennent le maréchal Abdel Fattah al-Sisi grâce à des aides qui incluent 4 milliards de dollars de produits pétroliers en provenance d'Arabie Saoudite, du Koweït et des Emirats Arabes Unis. Mais le diesel acheminé s'adapte mal aux centrales thermiques égyptiennes, prévues pour fonctionner au gaz. Les militaires qui ont chassé du pouvoir les Frères musulmans pourraient bien jouer l'avenir de leur régime durant l'été, au cours duquel les coupures d'électricité et les pénuries de carburant promettent d'être plus graves encore qu'à l'accoutumée, analyse l'agence Reuters.

    En Libye, la production pétrolière est tombée la semaine dernière à seulement 230 000 barils par jour. De nombreuses installations importantes – puits, oléoducs, terminaux – sont fermées en raison de troubles dont elles sont bien souvent l'enjeu.

    La production s'établissait à 1,6 millions de barils par jour (Mb/j) avant la guerre de 2011. Mais cette production était alors déjà en repli, par rapport à un pic de 1,8 Mb/j atteint en 2007-2008. Plusieurs analystes redoutent que le chaos de l'industrie pétrolière libyenne masque un mal plus profond : celui du déclin structurel des ressources du pays.

    Réservoir en feu en novembre dans une raffinerie de la province de Homs. Source : EPA.
    Réservoir en feu en novembre en Syrie, dans une raffinerie de la province de Homs. Source : EPA.
    La Syrie a franchi son pic pétrolier en 1996. L'effritement des ressources en devises et en énergie offertes par les hydrocarbures a sans doute contribué au marasme économique du pays, lequel a abouti à l'exaspération d'une partie de la population puis à la guerre civile. A la veille de cette guerre débutée en mars 2011, les extractions d'or noir étaient inférieures de 30 % au niveau atteint lors du pic de 1996. En mai 2008, le régime de Bashar Al-Assad dut réduire considérablement les subventions sur l'essence, qui absorbaient pas moins de 15 % du PIB, souligne le Guardian. Le prix du carburant tripla du jour au lendemain, entraînant une forte inflation des prix agricoles.

    Ce qui reste de production de brut en Syrie est aujourd'hui en large partie contrôlé par les milices islamistes proches d'Al-Qaïda. Ces milices alimenteraient en carburant l'armée ennemie de Bashar Al-Assad, moyennant des contreparties nébuleuses, selon le New York Times. Sans doutes ces ressources aident-elles les miliciens sunnites à essaimer dans l'Irak voisin.

    Le destin des nations pétrolières arabes est chevillé au pétrole, parfois depuis la fin de la première guerre mondiale. Par mauvaise foi ou par complaisance, le rôle incoercible de l'or noir dans leur développement a trop souvent été éludé, sans doute pour le pire, inexorablement.

    * Pétrole et gaz "de roche-mère", à plus proprement parler.



    Un colloque sur le pic pétrolier et la transition énergétique, que j'aurai l'honneur d'animer, aura lieu à la Cité des Sciences le 22 mars.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    et comment ils vont vivre et avec quoi ? Ils vont être pareil que les poissons quand ils sortent de l’eau ; ils n’ont pas de légumes pas de fruits pas de céréales pas de logements pas d’eau, ils vont être dans la merde quoi.
    Rédigé par : Karim al oujdi | le 28 février 2014 à 12:53

    de tout les commentaires constructifs voici celui d un tahan qui le premier a poste
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      toutes les richesses naturelles sont épuisables à force de les exploiter a outrance , il y a un début d’infléchissement de l'extraction , mais d'un autre coté
      l'évolution technologique permet d'y remédier en récupérant une partie , mais on ne pourrait jamais revenir au tonnage primaire , d'un autre coté les charges augmentent ce qui influe sur le prix , donc les coûts réduisent les marges , ainsi va le monde

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      • #4
        Elle a atteint 367 000 barils par jour en 2012, grevant d'autant les capacités d'exportation du pays.
        c'est grave pour un pays avec une économie que ne produit pas 100 % d'une brouette ...on pourrait interdire a 80% des gens de rouler que ça ne changerais rien a notre PIB.....
        tu tombe je tombe car mane e mane
        après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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        • #5
          Le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi 24.02.2014

          S’exprimant à l’occasion de la date historique de la nationalisation du secteur des hydrocarbures, le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi a indiqué que la compagnie nationale Sonatrach a relevé les défis qui s'imposaient, après la prise de contrôle de l'Algérie sur ses gisements des hydrocarbures.

          Quarante-trois ans après cet événement majeur qui fortifie l’économie nationale, la Sonatrach réalise des performances appréciables et les résultats de l'année 2013 confirment le renouvellement des réserves algériennes, selon Youcef Yousfi. Alors que les recettes et la production pétrolières sont en baisse ces dernières années, le ministre de l’Energie est optimiste sur les réserves pétrolières de l’Algérie.

          Selon lui, le potentiel en hydrocarbures mis en évidence par les nouvelles découvertes représente des volumes cumulés dépassant les quantités produites jusqu'à présent. D’autres découvertes sont encore attendues et la production devra augmenter durant les prochaines années.

          Pour preuve, l’Algérie disposera à terme d’une capacité supplémentaire de production de GNL de l’ordre de 12 milliards de mètres cubes par an, à la faveur de la remise en service récente du train de liquéfaction de Skikda d’une capacité de 6 milliards m3 par an, mais aussi grâce à l’entrée en production, prévue cette année, d’une deuxième unité de la même capacité.

          Le ministre a expliqué que les volumes obtenus après réévaluation de découvertes sont plus importants dans certains cas que ceux initialement annoncés. « Le traitement et l'analyse des données générées par ces travaux permettent de réévaluer les découvertes déjà réalisées et l'on aboutit souvent à des résultats différents de ceux annoncés lors de la réalisation de la découverte », a fait savoir le premier responsable du secteur de l’Energie.


          Yousfi Yousfi est revenu sur le sujet de la production d'hydrocarbures en offshore dont les travaux de prospection sont déjà lancés. L’Algérie a clairement affiché ses ambitions sur ce sujet. Dans ce sens, il a fait savoir que des travaux de forages et de sismique complémentaires seraient lancés dans le but de réaliser des découvertes et la délimitation permettra de connaître l'étendue et les réserves éventuelles de chaque gisement mis en évidence.

          A propos de la mise en évidence de ces réserves, le ministre a abordé le sujet des l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels notamment le gaz de schiste. L'Algérie est classée au troisième rang mondial en termes de possession d'hydrocarbures non conventionnels, a rappelé Youcef Yousfi.

          « Nous ne pouvons ignorer ces ressources naturelles et c'est la raison pour laquelle l'étude de leur développement est inscrite dans notre politique de valorisation des ressources en hydrocarbures », a-t-il souligné, estimant que le développement de ces ressources représentera un apport très important en termes de réserves, dont les volumes s'ajouteront à ceux déjà identifiés.

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