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La peur, le Coran et la caserne : dans la « prison mentale » des Algériens

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  • La peur, le Coran et la caserne : dans la « prison mentale » des Algériens

    Les lignes rouges. La décennie noire. Les violences des années 90. L’unité du pays. La stabilité. Le danger du terrorisme. Ces mots, on les entend chaque jour de la bouche des dirigeants politiques algériens.

    Que ce soit le Premier ministre, les ministres du gouvernement, le candidat à l’élection présidentielle, les généraux à la retraite, les agents des services secrets, ce vocabulaire – qui diffuse la peur, inspire l’inquiétude et la terreur – est l’unique idiome de la classe politique algérienne.

    1- La terreur du changement

    D’abord la peur. Oui, la peur. Faire peur aux Algériens en permanence. Les menacer d’une guerre civile, d’un retour aux années de plomb : voila ce qui détermine la communication politique en Algérie.

    Le langage de la peur pour dominer les esprits, façonner les opinions et mettre un terme à tout débat.

    Les visites sur le terrain du Premier ministre Abdelmalek Sellal s’inscrivent largement dans cette optique. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne mette en garde les Algériens contre le spectre de ce passé meurtrier.

    « Faites attentions aux vents du changement qui nous renverront à ce passé troublant ». Cette dialectique changement-terreur est la matrice même de la politique actuelle de nos dirigeants.

    Qu’ils occupent des fonctions au sein du gouvernement ou qu’ils soient de simples prétendants à une fonction décisionnelle, nos politiciens, décideurs, notre élite en somme, ils recourent tous à cette propagande : le changement, ce changement que vous souhaitez tellement fera de votre Algérie une Syrie sanguinolente, une Libye divisée et une Egypte ravagée.

    2-La contestation, la grève, le changement, c’est « Haram »

    Le message est direct, même pas subliminal, et vise à inhiber une société jeune, assoiffée de liberté et d’émancipation.

    Mais pour réprimer cette soif de libertés publiques, ce désir de changement, la peur ne suffit plus. Alors que faut-il ajouter ? Une certaine instrumentalisation de la religion.

    Oui, quoi de plus utile qu’une politisation du Coran pour endormir une opinion publique déjà sous le charme du conservatisme religieux. Et pour ce faire, on recrute de nouveaux acteurs pour rendre plus crédible ce feuilleton religieux destiné à inculquer l’obéissance, la soumission et le fatalisme à une société algérienne révoltée continuellement.

    Ces nouveaux acteurs ont pour nom les salafistes. Hier, ils étaient de simples guignols qui amusaient la galerie dans les moquées, aujourd’hui ils occupent le devant de la scène médiatique.

    Depuis plusieurs mois, ils inondent la presse nationale avec leurs idées extrémistes, leurs opinions religieuses qui frisent le ridicule, et affichent publiquement leurs intentions de faire revenir l’Algérie aux siècles les plus obscurs.

    Une police de mœurs pour :

    surveiller comment les femmes sont habillées ;
    chasser les couples légitimes ;
    lutter contre les amoureux qui accrochent des cadenas sur un pont algérois ;
    ne pas enterrer les algériens athées et irréligieux dans les cimetières musulmans ;
    et d’autres fatwas aussi farfelues les unes que les autres.
    Pas d’exposition médiatique pour les acteurs du changement

    Le programme religieux du prédicateur salafiste algérien Abdelfetah Ziraoui Hamadache, président du Front de la Sahwa libre – un parti salafiste non agréé mais largement médiatisé – ne cesse de meubler les colonnes de notre presse algérienne.

    Une presse qui a transformé ce salafiste en une star nationale, puisqu’à chacune de ces sorties, où l’absurde se mêle à l’excentrique, tous les projecteurs sont braqués sur lui.

    Une exposition médiatique qui fait pâlir de jalousie les défenseurs des droits de chômeurs, des droits de l’homme, militants en faveur de la démocratie et la lutte contre la corruption. Ceux-là font rarement la une des médias, pour ne pas dire presque jamais. Et pourtant, leurs idées sont nettement plus utiles et salutaires pour l’Algérie.

    Mais de ces gens-là, ces acteurs du changement, on n’en veut pas. On préfère bichonner ces religieux arriérés en leur donnant la parole à tort et à travers. On met d’abord en exergue leurs interprétations du Coran, leurs visions d’un monde uniforme où la barbe et le voile intégral est le code qui régit la société.

    3-L’uniforme et la Kalachnikov, fantasmes obligatoires

    Une certaine lecture, erronée et archaïque naturellement, du Coran pour empêcher l’avènement d’un esprit critique à même de donner naissance à une dynamique de changement. Cette tactique de jeu politique employée par nos entraîneurs sur le terrain socioculturel commence à donner ses fruits : les idées éclairées sont nettement en recul dans notre pays et le quotidien routinier en apporte la preuve chaque jour.

    Le Coran, le leur ou celui à travers lequel ils veulent rendre « Haram » toute contestation politique ou sociale, se retrouve donc lâchement instrumentalisé par nos décideurs.

    Même la grève des enseignants a été déclarée « Haram » par des imams étrangement silencieux face à la corruption, les détournements de deniers publics et la guerre des clans mafieux qui paralysent notre Etat.

    Et comme le Coran, un livre Saint où la sagesse finit toujours par l’emporter sur les manipulations obscurantistes, ne suffit pas, on fait appel à la caserne. Oui, la caserne, l’autre composante de ce triptyque du sacré algérien.

    L’armée, toujours grande, intouchable, à l’abri de la critique, au-dessus toutes les lois de contrôle, assomme définitivement toute velléité de changement.

    Personne n’a le droit de dire stop !

    Elle prend le plus gros des budgets, dépense des dizaines de milliards, s’arroge tous les pouvoirs, conclut les ventes et transactions financières qu’elle souhaite, s’implique dans le jeu politique quand elle le souhaite.

    Et personne n’a le droit de dire stop ! Stop parce qu’en Algérie, il n’y pas que la caserne, il y a aussi une population qui fantasme tout au long de la journée sur l’uniforme et la Kalachnikov :

    . une société jeune, en quête de joie de vivre, d’emplois, de logements, de développement et nouvelles technologies ;
    . une société qui ne voit la vie du haut d’un char de combat ;
    . une société qui demande l’alternance, y compris lorsqu’il s’agit de ces vieux généraux qui totalisent plus de vingt longues années à la tête de plusieurs départements sécuritaires sensibles ;
    . une société qui veut des bilans, des explications lorsque des généraux se lancent dans le business, et leurs enfants rachètent des sociétés internationales, et expliquent de leur lieu de retraite qu’il ne faut surtout pas remettre en cause les prérogatives des hauts gradés.
    La peur, le « Coran », la caserne : cette prison mentale dont les cellules sont malheureusement très réelles empêche plus que jamais les Algériens de savourer la lumière de la liberté.
    rue89.nouvelobs.com/

  • #2
    P'tain, ces Marrokis nous font chier à la long. Ils dorment, se réveillent et respirent l'Algérie. C'était le même épisode avec l'évacuation de Boutef en France pour soins.

    Oubliez-nous un moment, nous sommes occupés.

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    • #3
      Galek on fantasme à longueur de journée sur l'uniforme et la kalachinkov !

      Audiard avait raison en disant : Les cons ça ose tout et c'est même à ça qu'on les reconnaît !!
      مالي و للناس كم يلحونني سفها
      ديني لنفسي و دين الناس للناس

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