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Etat policier contre liberté

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  • Etat policier contre liberté

    Abdelaziz Bouteflika a deux modèles : Hassan II du Maroc et Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie. Le premier le fascinait. De lui, il a retenu les intrigues de palais, la vie fastueuse, le mépris pour le peuple, le protocole impérial (depuis l’indépendance du pays, c’est le seul chef d’Etat à avoir imposé une haie d’honneur faite de gendarmes et de policiers quand il se déplace de Zéralda à l’aéroport, par exemple). Du président tunisien, il a copié l’esprit de clan, l’enrichissement de la famille et surtout un véritable Etat policier qui encadre la population de façon draconienne. Sur ce plan, Bouteflika a totalement réussi. La police est omniprésente, principalement dans la capitale. Les manifestations sont interdites alors que l’état d’urgence a été levé. Tout le monde est sur écoute grâce à des équipements sophistiqués importés d’Europe au début des années 2000 par le ministère de l’Intérieur. Depuis, l’air est devenu irrespirable pour les Algériens. Toute manifestation est soumise à une autorisation qui n’est jamais accordée. Et si, par hasard, une manifestation interdite a quand même lieu, des baltaguia sont recrutés et payés pour provoquer et insulter les manifestants.

    L’Etat policier et répressif a fait, hier encore, la démonstration de sa force. Des dizaines de cars de police ont été mobilisés, l’accès à la capitale a été interdit, le déploiement de policiers était impressionnant. Evidemment, face à un tel dispositif, les manifestants, empêchés de se regrouper, ont été dispersés avec une rare violence et leurs «meneurs» arrêtés, y compris des journalistes partis sur les lieux pour couvrir l’événement. Et tous les adeptes de facebook ont été cueillis dès le début du rassemblement, preuve que notre NSA fonctionne avec une extrême efficacité. La violente répression menée hier conforte l’analyse des observateurs qui ne ratent pas l’occasion pour rappeler que les maîtres du pays ne sont pas encore prêts de lâcher la proie Algérie et ses richesses. Et que toute contestation est rapidement étouffée dans l’œuf avec une rare efficacité.

    Mais la prétention du malade d'El Mouradia à vouloir rempiler pour un 4e mandat, contre toute logique et contre les intérêts supérieurs de l'Algérie, a agi comme un électrochoc sur la société. Même les partisans jusque-là inconditionnels de Bouteflika commencent à revoir leur position tant le danger est grand pour le pays. L'Etat policier a remporté, hier, une bataille contre le peuple algérien contre lequel il est désormais en guerre ouverte. Mais ce n'est que partie remise. Rien ne dit que ce peuple, qui a su se débarrasser d'un colonialisme féroce, se laissera faire par ces nouveaux colonisateurs qui usurpent l'Algérie par la violence depuis 1962.

    Tayeb Belghiche- El Watan
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