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    Ukraine: quelle nouvelle donne géopolitique ?

    L’avenir de l’Ukraine a du mal à se préciser entre la Russie et l’Union européenne (UE). Les diplomates européens sont à pied d'oeuvre à Kiev, mais l’UE peine à faire face à la fois aux attentes d’ouverture des Ukrainiens et aux besoins financiers du pays. Pendant ce temps, Moscou continue à exprimer des inquiétudes concernant le sort des russophones d’Ukraine. Le spectre d’une partition du pays n’est pas complètement écarté.

    Avec son union douanière, dans laquelle elle voudrait voir entrer l’Ukraine, la Russie entend structurer et mieux contrôler ce qu’il reste de l’espace post-soviétique. Charles Urjewicz est professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales de Paris (Inalco), il explique pourquoi le Kremlin est inquiet : « Le Kremlin perçoit le danger d’une perte de l’Ukraine mais aussi d’une sorte d’ébranlement de l’espace post-soviétique, fragilisé par l’éventuel départ d’un élément tout à fait essentiel ».
    Tributaire encore de sa vision bipolaire du monde, le pouvoir russe s'inquiète non seulement de la perte d'un allié important, mais aussi de son glissement vers les structures occidentales. Isabelle Facon est chercheuse à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), elle pense que Moscou craint qu’à la faveur de ce qui se passe actuellement, l’Union européenne et les Occidentaux en général puissent remettre l’Ukraine sur la voie d’un projet « beaucoup plus tourné vers les structures euro-atlantiques ».

    Signes de séparatisme

    Le président ukrainien par intérim Oleksander Tourtchinov a dit par ailleurs qu'il voyait des signes dangereux de séparatisme, dans les régions russophones du pays. Moscou a d’ailleurs accusé Kiev de ne pas respecter les droits des russophones. Pour Charles Urjewicz, « la Russie, ou plutôt certains cercles du pouvoir à Moscou, sont tentés de faire jouer l’autonomie de la région de Crimée, de faire jouer les populations russophones d’Ukraine, afin de faire pression sur Kiev et sur les occidentaux, en agitant le danger séparatiste ».

    Pendant ce temps, l'Union européenne ne semble pas avoir une vision cohérente sur un processus de rapprochement politique avec l'Ukraine. Isabelle Facon nous explique que « tout le monde navigue plus ou moins à vue, mais tout le monde a en tête le fait que l’Ukraine ne peut pas faire l’économie d’une relation étroite avec la Russie ». L’UE ne peut pas pour l’instant donner une perspective d’adhésion à l’Ukraine et d’ailleurs, « certains pays membres de l’Union ne considèrent pas l’Ukraine comme une priorité ».

    L’UE dépassée ?

    L'Union européenne semble également dépassée par les besoins de financement à court terme de l'Ukraine et on a vu - par exemple - Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, se tourner vers Moscou, pour lui demander d’honorer malgré tout les engagements de financement pris envers Kiev. « Bruxelles connaît depuis plusieurs mois une paralysie politique et a aussi d’énormes difficultés financières. L’Union n’a pas la possibilité d’aider l’Ukraine massivement », croit Charles Urjewicz et, pour lui, « elle n’a d’autre choix que de s’entendre avec la Russie pour mettre au point les termes de l’aide à l’Ukraine ».

    Liée, qu'elle le veuille ou pas, à son voisin russe, aidée, mais sans trop de conviction, par l'Union européenne, l'Ukraine devra composer avec les uns et les autres pour qu'elle puisse, un jour, dépasser les difficultés financières et trouver sa place sur l’échiquier politique d’une grande Europe.

    par Tudor Tepeneag
    ...et maintenant?
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