Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les compagnies occidentales ont un besoin vital des hydrocarbures de Russie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les compagnies occidentales ont un besoin vital des hydrocarbures de Russie

    LE MONDE
    Par Jean-Michel Bezat


    Le patron d’un grand groupe européen d’énergie raconte l’anecdote avec le sourire pour illustrer les mœurs parfois spéciales en vogue à Moscou. Il faisait antichambre au Kremlin depuis plus d’une heure quand on lui a glissé le communiqué de presse donnant les conclusions de son entretien avec Vladimir Poutine avant même d’avoir été reçu par le président russe !

    Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr. Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnés

    Quand le « tsar de l’énergie » montre ses muscles, les chancelleries occidentales s’inquiètent des menaces sur les entreprises du secteur et de la poursuite des approvisionnements. Et les marchés ont tendance à suréagir et à s’emballer aux premiers bruits de bottes russes : le prix du baril de brut a grimpé de 2 dollars, lundi 3 mars, à Londres et New York, et celui du gaz a augmenté de 10 % sur plusieurs places européennes.
    C’est oublier l’interdépendance et les intérêts croisés qui lient Russes et Occidentaux dans ce secteur, les prémunissant de la politique du pire. Les experts rappellent que même aux plus mauvais moments de la glaciation brejnevienne, la Russie était restée un fournisseur fiable. Sauf en 2006 et 2009, quand ses clients européens avaient été les victimes colatérales de son conflit avec l’Ukraine, par où transitent encore 60 % de l’approvisionnement du Vieux Continent en gaz russe.

    ASSISTANCE TECHNOLOGIQUE

    Les économies occidentales ont un besoin vital des hydrocarbures de Russie, qui exporte la moitié des 10 millions de barils pompés chaque jour et 200 milliards de m3 de gaz par an. Pour Moscou, c’est de loin la première ressource budgétaire et le poumon d’une économie très « pétrodépendante ». Sans oublier que les majors occidentales lui fournissent une précieuse assistance technologique pour extraire l’or noir en mer ou produire du gaz naturel liquéfié (GNL) destiné à l’Asie.

    Les compagnies pétrolières actives en Russie sont directement exposées. BP la première, qui détient 19,75 % de Rosneft après la cession forcée de sa coentreprise TNK-BP au géant public en 2012. L’activité russe pèse encore très lourd dans les profits du groupe britannique (35 % au dernier trimestre 2013), dont l’action a perdu 2,3 %, lundi, à Londres. L’américain ExxonMobil, l’italien ENI et le norvégien Statoil ont signé d’importants accords (Arctique, mer Noire) avec Rosneft. L’anglo-néerlandais Shell est partenaire de Gazprom dans la production de GNL de Sakhaline (Extrême-Orient).

    Tout comme Total, présent en Russie depuis vingt-cinq ans, qui détient 16 % du gazier privé Novatek. L’action de la compagnie française n’a pas été très affectée par les tensions actuelles en Crimée, même si le groupe est très exposé. Avec Novatek, il développe le projet GNL de la presqu’île de Yamal (Grand Nord), auquel est associé Technip, pour un coût estimé à 20 milliards d’euros.

    La Russie reste une « priorité stratégique » pour Total. Outre Yamal LNG et le gisement pétrolier de Khariaga (territoire des Nenets), il développe le champ gazier à terre de Termokarstovoye toujours avec Novatek. La major française veut également investir avec des partenaires russes « dans le gaz et surtout le pétrole de schiste », dont les réserves sont « potentiellement énormes », indiquait récemment au journal russe Kommersant Yves-Louis Darricarrère, patron de l’exploration-production du groupe.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X