Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Égypte :Les autorités imposent un prêche unique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Égypte :Les autorités imposent un prêche unique

    Depuis que l'armée a destitué et arrêté le président Mohamed Morsi début juillet, ses partisans ont pris l'habitude de manifester à la sortie des mosquées, faisant de la prière hebdomadaire du vendredi le point de départ de leurs défilés et du prêche, un moyen de mobiliser des troupes.

    Face à eux, la répression du pouvoir égyptien, dirigé de facto par l'armée, a dans un premier temps suspendu 55.000 imams accusés d'avoir “incité à la violence et utilisé les mosquées pour répandre l'extrémisme religieux”, puis a décidé de mettre en place un sermon unique dans les mosquées, imposant un thème chaque vendredi.

    “Ces décisions visent à empêcher toute incitation à la violence et la diffusion de mensonges dans les mosquées qui sont l'endroit idéal pour les Frères musulmans afin de diffuser leurs idées et tromper les gens”.
    AHMED EBAIDA, RESPONSABLE AU MINISTÈRE DES BIENS RELIGIEUX (WAQF).

    Autant de mesures qui vont, selon ce dernier, “mettre les mosquées à l'abri des conflits politiques” et qui vont “empêcher toute incitation à la violence et la diffusion de mensonges dans les mosquées qui sont l'endroit idéal pour les Frères musulmans pour diffuser leurs idées et tromper les gens”.

    Bataille idéologique dans les mosquées

    Pour Amer Ezzat, chercheur au sein de l'influente Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR), ces décisions ont pour objectif “de contrôler le mouvement islamiste qui soutient les Frères musulmans, dans la mesure où de nombreux imams expriment de l'empathie pour les Frères musulmans et Morsi”.

    “Les mosquées sont devenues le théâtre d'une bataille entre les autorités, qui essayent de prouver que leurs politiques sont islamiquement correctes, et les tenants de l'islam politique qui veulent déposséder l'Etat de toute légitimité religieuse.”
    AMER EZZAT, CHERCHEUR AU SEIN DE L'EIPR.

    Les lieux de culte, auxquels sont souvent associés des réseaux caritatifs, jouent un rôle important dans la formation de l'opinion publique, estime de son côté George Fahmy, expert au sein du Arab Forum for Alternatives, notamment en Haute-Égypte et dans le delta du Nil, des régions rurales où les liens entre populations et autorités religieuses sont très étroits.

    Les sermons du vendredi sont un canal de diffusion précieux pour les islamistes, dont plusieurs chaînes de télévision ont été fermées dès l'annonce de la destitution de leur champion, ajoute M. Fahmy.

    Sermon unique : des pour et des contre

    Parmi les fidèles, la décision des autorités fait débat.

    “Je suis contre le sermon unique. C'est une décision politique qui vise à faire taire l'opposition”, affirme ainsi Bahaa Marouane, un ingénieur rencontré dans la mosquée Assad Ibn Al-Fourat, bastion du prédicateur salafiste pro-Morsi Hazem Abou Ismaïl.

    Un autre fidèle, renchérit : “l'objectif de cette mesure, c'est de faire en sorte que les gens n'écoutent que ce que dit le gouvernement”.

    Mais pour Mahmoud Hussein, un électricien de 53 ans, “le gouvernement tente de calmer la situation en réduisant au silence ceux qui incitent à la violence”.

    Si les autorités imposent chaque semaine un thème - annoncé sur le site internet du ministère des Waqf et diffusé auprès des imams par les antennes locales des Waqf -, “le ministère n'a aucun outil à sa disposition pour imposer son contrôle sur toutes les mosquées”, note toutefois M. Ezzat.

    Khalaf Massoud, imam de la mosquée Montazah dans le quartier populaire d'Imbaba au Caire, fait pour sa part fi des directives. Il évoque les notions islamiques “du bien et du mal”, une façon voilée d'évoquer la situation politique dans le pays, profondément divisé.

    “L'État prend des mesures pour s'assurer un soutien (populaire) via le prêche. C'est inacceptable”, lance M. Massoud. “Moi, je suis un imam qui suit la religion, pas un imam qui suit le pouvoir”.

    Sissi ne peut “ignorer” les appels à se présenter à la présidentielle

    Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et homme fort de l'Égypte, ne s'est pas encore officiellement déclaré, mais il ne cache plus sa ferme intention de briguer la présidence.
    Il a annoncé ce mardi qu'il ne pouvait “ignorer” les appels du peuple à se présenter à la présidentielle.
    “Des mesures officielles seront prises dans les jours qui viennent” a indiqué l'agence officielle Mena à propos de la présidentielle pour laquelle Sissi est donné favori pour ce scrutin prévu au printemps et qui doit doter l'Égypte d'un président élu.

    aufait avec agences
Chargement...
X