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Visite guidée de la psychologie des serviteurs-Système face à la Russie

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  • Visite guidée de la psychologie des serviteurs-Système face à la Russie

    Dans un formidable article qu’il est temps de signaler (dans The Nation en date du 3 mars, mis en ligne le 11 février 2014), le professeur Stephen F. Cohen, l’un des très, très rares connaisseurs de la Russie dans les élites washingtoniennes, poussait un cri non moins formidable pour dénoncer la lâcheté, la veulerie, l’irresponsabilité, l’indignité de l’attitude courante de la presse-Système US (du bloc BAO) vis-à-vis de la Russie et de Poutine. Bien entendu, BHO trône en souverain impérial comme inspirateur de cette cohorte, puisque lui-même chargé de ces mêmes vertus. Dans son dernier paragraphe, Cohen l’apostrophe durement, mettant en évidence combien ce piètre président enchaînant les erreurs pour pouvoir concourir au titre de pire président de l’histoire des États-Unis, s’est vu la mise sauvée par ce même Poutine qu’il (BHO) vilipende à longueur de pompeuses interventions, histoire d’être en règle avec ses neocons.

    «In August, Putin virtually saved Obama’s presidency by persuading Syrian President Bashar al-Assad to eliminate his chemical weapons. Putin then helped to facilitate Obama’s heralded opening to Iran. Should not Obama himself have gone to Sochi – either out of gratitude to Putin, or to stand with Russia’s leader against international terrorists who have struck both of our countries? Did he not go because he was ensnared by his unwise Russia policies, or because the US media misrepresented the varying reasons cited: the granting of asylum to Edward Snowden, differences on the Middle East, infringements on gay rights in Russia, and now Ukraine? Whatever the explanation, as Russian intellectuals say when faced with two bad alternatives, “Both are worst.”»
    C’est dire, – pour revenir au plus actuel ... Même le Guardian, qui ne le cède à personne en fait de russophobie, affiche comme l’un de ses textes du jour ce commentaire de Jonathan Steele, l’un de ses principaux commentateurs sur les affaires de politique extérieures (le 2 mars 2014). Une citation substantielle nous paraît de bon aloi, tant Steele résume bien toutes les données du problème de l’«hysterical reaction» des dirigeants du bloc BAO face à l’évolution de la situation en Ukraine.

    «Both John Kerry's threats to expel Russia from the G8 and the Ukrainian government's plea for Nato aid mark a dangerous escalation of a crisis that can easily be contained if cool heads prevail. Hysteria seems to be the mood in Washington and Kiev, with the new Ukrainian prime minister claiming, “We are on the brink of disaster” as he calls up army reserves in response to Russian military movements in Crimea.

    »Were he talking about the country's economic plight he would have a point. Instead, along with much of the US and European media, he was over-dramatising developments in the east, where Russian speakers are understandably alarmed after the new Kiev authorities scrapped a law allowing Russian as an official language in their areas. They see it as proof that the anti-Russian ultra-nationalists from western Ukraine who were the dominant force in last month's insurrection still control it. Eastern Ukrainians fear similar tactics of storming public buildings could be used against their elected officials.

    »Kerry's rush to punish Russia and Nato's decision to respond to Kiev's call by holding a meeting of member states' ambassadors in Brussels today were mistakes. Ukraine is not part of the alliance, so none of the obligations of common defence come into play. Nato should refrain from interfering in Ukraine by word or deed. The fact that it insists on getting engaged reveals the elephant in the room: underlying the crisis in Crimea and Russia's fierce resistance to potential changes is Nato's undisguised ambition to continue two decades of expansion into what used to be called “post-Soviet space”, led by Bill Clinton and taken up by successive administrations in Washington. At the back of Pentagon minds, no doubt, is the dream that a US navy will one day replace the Russian Black Sea fleet in the Crimean ports of Sevastopol and Balaclava. [...]


    »It is not too late to show some wisdom now. Vladimir Putin's troop movements in Crimea, which are supported by most Russians, are of questionable legality under the terms of the peace and friendship treaty that Russia signed with Ukraine in 1997. But their illegality is considerably less clear-cut than that of the US-led invasion of Iraq, or of Afghanistan, where the UN security council only authorised the intervention several weeks after it had happened. And Russia's troop movements can be reversed if the crisis abates. That would require the restoration of the language law in eastern Ukraine and firm action to prevent armed groups of anti-Russian nationalists threatening public buildings there.»

    Avez-vous le souvenir d’un Irak attaqué et dont les habitants fuient devant l’invasion des USA en se réfugiant... aux USA ?
    C’est ce qui passe en Ukraine si l’on s’en tient à la narrative du bloc BAO (675 000 Ukrainiens réfugiés en janvier et en février en Russie pour fuir l’“invasion” de leur pays par la Russie). C’est sur de telles étranges réalités que s’appuie la psychologie en mode hystérique-turbo des employés-Système du bloc BAO. Le spectacle de leur fragilité psychologique, appuyée sur une constante bassesse de pensée, bien en-deça du seul mensonge, plutôt au niveau du junkie halluciné mais fort bien coiffé (la permanente de Kerry), est une des grandes séquences en cours de la crise ukrainienne, une extraordinaire révélation pour ceux qui n’y prenaient pas garde de l’état de décrépitude terrifiant des mécanismes du pouvoir dans le bloc BAO, – bien entendu, avec la palme aux USA, de très loin et comme toujours en avance sur les autres, – d’autant plus en avance que les USA n’ont pas de moyens réels de peser sur la situation et que leur politique repose sur l’hybris exacerbé d’une puissance en chute libre...
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Même les commentateurs les plus distingués, les plus disons “diplomates”, comme l’est MK Bhadrakumar, l’ancien ambassadeur indien, n’ont assez de mots de dérision et de mépris bien inhabituels sous leur plume, pour fustiger la posture psychologique et intellectuelle des gens du bloc BAO, évidemment dans sa portion US – particulièrement Kerry lors de son interview d’hier à CBS, pour le cas de Bhadrakumar auquel nous nous arrêtons. Plutôt que des citations suivies de l’article de Bhadrakumar, excellent par ailleurs et donc à lire (le 3 mars 2014, sur PunchLine), il suffit de citer les diverses appréciations de Bhadrakumar sur Kerry, sans nécessité de savoir, pour chaque extrait, à quel propos...

    « Kerry demanded virtual capitulation by Russia under the shadow of US retribution and that’s being plain dishonest and unrealistic... [...] Kerry is dishonest in taking to the high ground of political morality. [...] ...This is evident from the hollow threats Kerry held out. [...] Whereas, Kerry is on cloud nine when he speaks of G8... [...] ...Kerry must be joking. [...] ...But Kerry is in a fantasyland [...]»
    Dans cette même interview, Kerry, progressant comme un robot type-Google suivant les diverses fiches que lui fourbissent ses services, Victoria Nuland-Fuck en tête, alla jusqu’à psalmodier qu’à l’encontre de la Russie, “toutes les options sont sur la table”, – mot de passe pour confirmer l’appartenance sans compromis de l’administration Obama à une version-turbo de la “politique de l’idéologie et de l’instinct” développée par l’administration Bush, – laquelle paraît bien modérée aujourd’hui, par comparaison. On dit qu’un Hagel affolé, ayant lui-même reçu un coup de téléphone d’un général Dempsey également affolé, saisit son portable et intervint sur un ton angoissé pour supplier Kerry, avec lequel il est en très bons termes, de rectifier le plus vite possible. (Le Pentagone n’a aucune envie, mais alors vraiment aucune, de seulement envisager de se coltiner avec les Russes, sur leur terrain d’élection.) Ce qui donne ceci, rapporté par Antiwar.com le 3 mars 2014 : «Secretary of State John Kerry has declared “all options are on the table” with respect to Russia, though he later dialed that rhetoric back a bit, saying that this was focusing on “non-military options.”»

    Bien entendu, comme Bhadrakumar recommande de penser, toutes ces postures à Washington ont certainement une dimension interne, avec l’obsession d’Obama de ne pas paraître trop faible aux yeux des neocons. Mais l’explication ne nous donne pas la clef de la grossièreté des arguments et des analyses déployée par Kerry, et seule la psychologie collective des “hystériques” (Steele dixit) donne une indication assez puissante à cet égard. Ainsi s’agit-il sans doute du plus grand événement de cette crise ukrainienne : la révélation, pour ceux qui en doutaient encore, et la confirmation effrayante à cause du contexte dramatique pour ceux qui la savaient déjà, de la singulière médiocrité des dirigeants-Système, non pas tant due à leurs (in)capacités intellectuelles qu’à leur vulnérabilité psychologique, à leur psychologie diaphane, ouverte à tous les vents mauvais, à tous les bruits de salon, mélangeant arrogance et terrorisation du conformisme, enchaînant sur un caractère à mesure, – à l’image de notre image favorite de celui qui a “autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat” (appréciation du vice-président Teddy Roosevelt, de son président McKinley). Il suffit de se rafraîchir à peine une mémoire récente, avec Mac Deford et son «The Age of Mediocrity – Revisiting Exceptionalism», du 18 février 2014 sur UNZ.com...

    «The pictures of President Obama and President Hollande of France, the country which is our oldest friend, touring Thomas Jefferson’s Monticello screamed at us, “The Age of Mediocrity.” The contrast, between today’s two living presidents and that earlier epoch of French-US relations, when our first president and the Marquis de Lafayette were close friends, when Jefferson was the US minister in Paris, is such that the White House staffer who suggested the Monticello excursion must have a sick sense of humor — or anyway no sense of history...»
    Est-il utile de s’escrimer, de s’épuiser une fois de plus à démonter et montrer la vanité, l’aveuglement, l’ignorance de cette pseudo-diplomatie de barbares incultes, qui prétend mettre à genoux une des plus anciennes nations du monde, chargées d’histoire, de tragédies et de souffrances, et de sursauts patriotiques d’une sublime grandeur ? De décrire ces brigands de grand chemin à la petite semaine qui violent toutes les lois qu’ils ont eux-mêmes édictées couinant à propos du respect des lois pour tenter de réduire une structure historique de cette grandeur qu’est la Russie à grands coups de stéréotypes de Café du Commerce (“toutes les options sont sur la table”) ? Il s’agit de l’inculture triomphante, de la mémoire réduite aux acquêts de la veille, d’automatismes de langage qui sont autant de ruines de l’âme. Ne dirait-on pas qu’il y a complot finalement, et complot inverti dans leur chef ? A procéder de la sorte, ils sont en train d’assurer la résurrection du sentiment national russe, de mettre la Russie pourtant si maltraitée par les avatars du temps qu’elle sembla parfois la caricature d’elle-même depuis la fin de la Guerre froide au rang des exemples remarquables de renaissance d’une grande tradition historique. (D’ores et déjà, les Russes commencent à montrer leur soutien populaire à l'action entreprise en Crimée et aux adversaires de Kiev en Ukraine [Itar-Tass le 2 mars 20124] tandis qu'il apparaît que les déclarations de Kerry à CBS pourraient bien ne pas rester sans conséquences diplomatiques [Itar-Tass encore, le 3 mars 2014.].)

    ... Cela conduit à conclure, avec une indulgence retrouvée pour le temporaire, qu’ils ont en l’occurrence une certaine utilité, tous ces pauvres gens. Laissons-les repartir dans leurs puissantes limousines, pour aller faire leur G-(8-1) entre eux, histoire de se congratuler. Ils n’ont qu’à choisir Davos à la place de Sotchi, ils auront montré le sens du symbole et nous auront envoyé, comme ils disent, “un signal fort”.
    defensa.org
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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