Ahmed Taleb Ibrahimi, qui est l’un des hommes qui ont occupé le plus grand nombre de postes ministériels depuis l’indépendance, change de ton dans un entretien donné au site Al Hadath-dz.com. Il y a une semaine de cela, il avait signé une tribune avec Ali Yahia Abdenour et Rachid Benyelles dans laquelle les trois personnages se prononçaient contre le quatrième mandat et donnaient même à penser qu’ils avaient pris position en faveur des services spéciaux suite à la polémique déclenchée par Amar Saadani.
Dans ce dernier entretien, Taleb change de ton et déclare que ceux « qui veulent le changement doivent accepter d’en payer le prix ». S’adressant à la jeunesse, il délivre un message inédit dans la bouche d’un homme moulé dans la retenue du système : « il faut attirer l’attention des jeunes sur une chose….ce n’est pas Bouteflika qui nous intéresse mais le système. C’est ce système qui doit changer ».
Invité à dire si son propos n’était pas un appel indirect à voter Benflis, Ahmed Taleb se défend de prendre position dans le scrutin : « je ne citerai aucun nom. Le changement peut impliquer beaucoup de personne, Benflis est une de ces personnes ».
Sans prononcer le terme de phase de transition, Ahmed Taleb s’y résout implicitement. Que s’est-il passé en une semaine pour qu’un homme qui a longtemps accompagné le système se soit rendu à tant de radicalité ?
Si ces propos ne sont pas suivis de rectificatifs ou de mises au point dans les prochains jours, il est permis de supposer que l’échéance électorale est loin de faire l’unanimité dans le cœur du système lui même.
Algérie Express
08.03.14
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