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Qui tire les ficelles ?

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  • Qui tire les ficelles ?

    Le mouvement de protestation contre la reconduction pour un quatrième mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika risque d'être infiltré et manipulé au profit du régime en place, alerte Le Quotidien d'Oran.



    Les jours qui nous séparent du scrutin de la présidentielle [le 17 avril] vont être lourds, car la situation électrique prévalant dans le pays – sur fond de protestations contre l'éventualité de l'octroi d'un quatrième mandat à un président candidat malade et à l'évidence dans l'incapacité physique d'assurer ses fonctions – risque à tout moment de déraper au cas où se radicaliseraient les face-à-face entre les protestataires et les forces de sécurité qui tentent d'étouffer le mouvement.
    L'engrenage qui produirait ce scénario a déjà commencé à fonctionner. D'un côté les protestataires [notamment le mouvement Barakat ! (Ça suffit !)] persistent vent debout, malgré la répression policière musclée, à vouloir mobiliser la rue contre la poursuite du processus électoral dont la finalité, selon eux, sera inéluctablement la reconduction du président candidat malade. De l'autre, un pouvoir qui, voyant que le mouvement contestataire enfle, pourrait être tenté de durcir sa répression. Il suffirait alors que leur confrontation dégénère en accrochages violents pour que tout bascule dans la confusion.
    Démonstrations à caractère pacifiste

    Depuis qu'ils ont déclenché leur mouvement de protestation, les manifestants anti-quatrième mandat ont donné à leurs démonstrations un caractère pacifiste. Pourront-ils le garder, sachant que certains, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pouvoir, tentent qui de récupérer la protestation, qui de la discréditer en la poussant vers la radicalité ?
    De ce risque, des partisans de la protestation anti-quatrième mandat se sont déclarés conscients. Ce qu'ont fait les bureaux régionaux du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou dans un communiqué signé conjointement pour alerter sur le fait que "des appels anonymes sont lancés un peu partout en Kabylie pour impliquer la région dans les affrontements qui opposent les clans au sein du système". Ils ont qualifié ces appels "d'initiatives visant à conforter une secte contre une autre, afin de faire l'impasse sur le débat de fond qui est le changement du système politique en place".

    Les professionnels de la surenchère
    On le voit, le risque de manipulation n'est pas une simple vue de l'esprit. Il est d'autant plus à craindre car les protagonistes de la crise qui divise les tenants du pouvoir sont maîtres en manipulation. Pour cela, ils disposent de relais grâce auxquels l'infiltration du mouvement de protestation leur est aisée.
    La sincérité et la spontanéité de l'indignation contre le quatrième mandat des initiateurs du mouvement de protestation n'est pas en cause, de même que la respectabilité du projet politique qu'ils prônent. Ce dont ils doivent se garder, c'est de se faire déborder par les professionnels de la surenchère qui ont un tout autre agenda politique et des visées autres que les leurs.

    Les dernières décennies en Algérie, la démonstration a été faite que le pouvoir, ses clans et officines ont systématiquement dévoyé la protestation populaire contre eux en la fourvoyant dans des directions qui n'étaient pas les siennes et à s'en servir pour réaliser des scénarios qui leur ont permis de durer et de perpétuer le système politique dont ils sont l'émanation.

    • Le Quotidien d'Oran
    • | Kharroubi Habib
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