«Honnêtement, nous ne ressentons pas le risque pays. (… ) Et dans tous les cas, nous n’allons pas attendre 3 ou 4 ans pour aller chercher des marchés sur le continent, ce sera trop tard…», a déclaré M. Anas Séfrioui, Président Directeur Général du Groupe Addoha, lors d’une rencontre organisée avec la presse, le mardi 11 mars 2014, pour faire le point sur les développements des Groupes Addoha et Ciments d’Afrique (CIMAF) en Afrique. Lors de cette rencontre, l’homme d’affaires n’a pas tari d’éloges sur l’accueil réservé aux opérateurs marocains sur le continent, sur les perspectives de croissance de la région et le rôle de relai de croissance que peuvent constituer ces économies pour les entreprises marocaines de divers secteurs d’activité.
En tout cas, lui a fait le pari de l’Afrique depuis 2011, et compte accélérer le développement de ses groupes sur le continent. En ce qui concerne le Groupe Addoha et son expansion sur le continent africain, M. Séfrioui a souligné que cette internationalisation a été rendue possible grâce à la forte expérience accumulée au Maroc, où celui-ci livre 30 000 logements sociaux par an, soit 100 appartements par jour, aux clients, emploie quelque 33 000 personnes dans ces différents projets au Maroc, et fait intervenir quelque 56 corps de métiers.
De nombreux avantages
C’est fort de cette expérience de constructeur, mais aussi de son modèle de financement s’appuyant sur des partenariats avec des banques offrant des crédits acquéreurs sur des durées pouvant atteindre 25 ans, que le Groupe exporte aujourd’hui son savoir-faire sur le continent, où plusieurs Gouvernement ont engagé des programmes de logements sociaux pour faire face à des déficits d’habitats qui se chiffrent à plusieurs millions de logements. A titre d’exemple, rien qu’au Ghana où le Groupe est engagé dans un programme de 10 000 logements, le déficit est estimé à plus de 1,5 millions d’unités. C’est dire que le potentiel de réalisation de logements sociaux existe et qu’il est important. En Côte d’Ivoire, le déficit est encore plus marqué, à cause de plus d’une décennie de guerre civile et d’instabilité politique. Sur ce marché, le Groupe Addoha a lancé un programme de 8 000 logements sociaux. En Guinée, au Cameroun et au Congo Brazzaville, le Groupe va réaliser respectivement des tranches de 3 000 logements, 1 500 logements et 650 logements, a expliqué M. Saâd Séfrioui, Directeur Général Délégué du Groupe Addoha.
D’autres projets immobiliers sont annoncés au Gabon, Mali, Niger et Burkina Faso. En clair, ce sont plusieurs dizaines de milliers de logements sociaux que le Groupe compte réaliser dans plusieurs pays africains. Le Groupe prospecte également d’autres pays comme le Bénin, le Togo, la Tanzanie et l’Angola.
Il reste que l’investissement immobilier en Afrique n’est pas sans risque. Le gros problème reste celui de la sécurisation du foncier. Le système de cadastre n’est pas encore développé dans de nombreux pays africains, posant la problématique de garanties hypothécaires, sans lesquelles les banques n’accordent guère de crédits immobiliers. Sur cette question fondamentale, «nous y travaillons depuis 4 ans avec de nombreux pays africains et tous nos projets engagés sont sécurisés du point de vue foncier», fait remarquer M. Séfrioui. Notons que sur ce problème, des institutions publiques marocaines aident plusieurs pays africains à mettre en place des systèmes de cadastre à même de sécuriser le foncier, et grâce auxquels on pourra développer le crédit immobilier.
Duplication du modèle marocain
Et en matière de commercialisation des unités produites en Afrique, le Groupe Addoha va dupliquer le modèle d’affaires qui a fait son succès au Maroc. Selon M. Séfrioui, «aucun projet n’est lancé dans un pays sans que la commercialisation n’atteigne 50 % du programme. Mieux, le Groupe est couvert par les garanties des Etats pour les projets destinés aux fonctionnaires». Et pour offrir des crédits immobiliers, le Groupe s’appuie sur les banques marocaines bien implantées sur le continent : Attijariwafa bank et sa filiale CBAO, BMCE Bank et sa filiale Bank of Africa, le Groupe Banque Populaire et sa filiale Bank Atlantique et le Groupe Société Général.
Forts du potentiel de développement en Afrique et des projets déjà initiés, «nous escomptons réaliser 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires en Afrique d’ici 2 ans», a souligné M. Saâd Sefrioui.
Du côté de la rentabilité, les avantages multiples obtenus auprès des pays africains font que celle-ci sera au rendez-vous. Globalement, dans tous les pays africains, les promoteurs immobiliers marocains ont su imposer des conventions identiques à celles encadrant le logement social au Maroc, et parfois même avec de meilleurs avantages. Ainsi, outre les exonérations d’Impôt sur les Sociétés et la TVA, ils bénéficient aussi de la gratuité du foncier. Autant d’atouts qui expliquent la ruée des promoteurs immobiliers marocains en Afrique, à l’heure où le secteur connaît un certain ralentissement au Maroc.
Concernant le développement de CIMAF, créé en 2011 et en charge des investissements cimentiers du Groupe d’Anas Séfrioui, l’homme d’affaires souligne que sur ce point aussi les potentialités sont énormes. Outre la faiblesse de l’offre de ciments sur le continent, les prix sont élevés et la qualité du ciment fait souvent défaut. C’est ainsi, après une première expérience au Maroc avec Ciments de l’Atlas qui compte deux unités opérationnelles au Maroc et une troisième programmée à Nador pour une capacité globale qui devrait atteindre 4,2 millions de tonnes au Maroc, que le Groupe mise désormais sur l’Afrique, où la croissance économique est au rendez-vous alors que les déficits en infrastructures (routes, autoroutes, barrages, ports, aéroports, hôpitaux, etc.) et en logements sont très importants. Ainsi, selon M. Séfrioui, «la consommation de ciment est de l’ordre de 100 kg/habitant en Afrique de l’Ouest et Centrale contre 400 à 450 kg/ht au Maroc».
Présence dans 8 pays
C’est dans ce cadre que le Groupe CIMAF a entamé son développement en Afrique en 2011 par la Côte d’Ivoire, qui venait tout juste de sortir d’une guerre civile et d’une crise politique qui ont duré presque une décennie. Le Groupe de l’homme d’affaires marocain y a implanté une usine produisant 500 000 tonnes de ciments par an, pour un investissement de 30 millions de dirhams. Cette unité, opérationnelle depuis juillet 2013, fonctionne à plein régime, et une extension de sa capacité à 1 million de tonnes est déjà programmée pour faire face à la forte demande du marché. Après la Côte d’Ivoire, des unités identiques avec les mêmes capacités ont été réalisées en Guinée et au Cameroun, et sont aujourd’hui opérationnelles. L’année 2014 connaîtra les ouvertures de CIMAF Burkina Faso (août 2014) et CIMAF Gabon (décembre 2014).
La visite royale au Mali a été aussi l’occasion de lancer une cimenterie à Bamako, et une autre sera implantée au Congo Brazzaville. Enfin, M. Anas Séfrioui a signé tout récemment avec le Gouvernement ghanéen un mémorandum d’entente pour la construction d’une cimenterie d’un million de tonnes par an. Ce projet implanté à 25 km d’Accra va nécessiter un investissement de 60 millions d’euros. Il s’agit de la plus grande unité de ciment de CIMAF en Afrique en termes de capacité. L’usine sera réalisée dans un délai de 18 mois.
Financement
Avec des unités installées ayant chacune une capacité de 500 000 tonnes/an, extensible à 1 000 000 tonnes/an, le Groupe devrait compter 8 unités dans 8 pays différents à fin 2015, pour une capacité totale de 5 millions de tonnes de ciments, et un investissement global d’environ 300 millions d’euros, en tenant compte de l’extension de l’unité de Côte d’Ivoire.
Le Groupe CIMAF ne compte pas s’arrêter là. D’autres pays sont déjà dans sa ligne de mire. C’est le cas notamment de l’Angola, du Bénin, de la Tanzanie, du Rwanda, etc. Et dans tous les pays, les programmes de logements vont s’appuyer sur une cimenterie du Groupe CIMAF.
En ce qui concerne le financement des différentes unités, outre l’apport en fonds propres, le Groupe compte sur l’appui des 3 banques marocaines implantées au niveau des pays visés –Attijariwafa bank, BMCE Bank et Banque Populaire- mais aussi du Groupe Société Générale.
Enfin, le développement en Afrique subsaharienne ne veut pas dire que le Groupe délaisse le Maroc. Addoha s’est implanté à Laâyoune, où il lance un programme de 15 000 logements économiques, marquant ainsi sa présence dans 18 villes marocaines. Le Groupe dupliquera au niveau de cette ville le modèle qui a été développé dans les autres villes du Royaume.
Moussa Diop
En tout cas, lui a fait le pari de l’Afrique depuis 2011, et compte accélérer le développement de ses groupes sur le continent. En ce qui concerne le Groupe Addoha et son expansion sur le continent africain, M. Séfrioui a souligné que cette internationalisation a été rendue possible grâce à la forte expérience accumulée au Maroc, où celui-ci livre 30 000 logements sociaux par an, soit 100 appartements par jour, aux clients, emploie quelque 33 000 personnes dans ces différents projets au Maroc, et fait intervenir quelque 56 corps de métiers.
De nombreux avantages
C’est fort de cette expérience de constructeur, mais aussi de son modèle de financement s’appuyant sur des partenariats avec des banques offrant des crédits acquéreurs sur des durées pouvant atteindre 25 ans, que le Groupe exporte aujourd’hui son savoir-faire sur le continent, où plusieurs Gouvernement ont engagé des programmes de logements sociaux pour faire face à des déficits d’habitats qui se chiffrent à plusieurs millions de logements. A titre d’exemple, rien qu’au Ghana où le Groupe est engagé dans un programme de 10 000 logements, le déficit est estimé à plus de 1,5 millions d’unités. C’est dire que le potentiel de réalisation de logements sociaux existe et qu’il est important. En Côte d’Ivoire, le déficit est encore plus marqué, à cause de plus d’une décennie de guerre civile et d’instabilité politique. Sur ce marché, le Groupe Addoha a lancé un programme de 8 000 logements sociaux. En Guinée, au Cameroun et au Congo Brazzaville, le Groupe va réaliser respectivement des tranches de 3 000 logements, 1 500 logements et 650 logements, a expliqué M. Saâd Séfrioui, Directeur Général Délégué du Groupe Addoha.
D’autres projets immobiliers sont annoncés au Gabon, Mali, Niger et Burkina Faso. En clair, ce sont plusieurs dizaines de milliers de logements sociaux que le Groupe compte réaliser dans plusieurs pays africains. Le Groupe prospecte également d’autres pays comme le Bénin, le Togo, la Tanzanie et l’Angola.
Il reste que l’investissement immobilier en Afrique n’est pas sans risque. Le gros problème reste celui de la sécurisation du foncier. Le système de cadastre n’est pas encore développé dans de nombreux pays africains, posant la problématique de garanties hypothécaires, sans lesquelles les banques n’accordent guère de crédits immobiliers. Sur cette question fondamentale, «nous y travaillons depuis 4 ans avec de nombreux pays africains et tous nos projets engagés sont sécurisés du point de vue foncier», fait remarquer M. Séfrioui. Notons que sur ce problème, des institutions publiques marocaines aident plusieurs pays africains à mettre en place des systèmes de cadastre à même de sécuriser le foncier, et grâce auxquels on pourra développer le crédit immobilier.
Duplication du modèle marocain
Et en matière de commercialisation des unités produites en Afrique, le Groupe Addoha va dupliquer le modèle d’affaires qui a fait son succès au Maroc. Selon M. Séfrioui, «aucun projet n’est lancé dans un pays sans que la commercialisation n’atteigne 50 % du programme. Mieux, le Groupe est couvert par les garanties des Etats pour les projets destinés aux fonctionnaires». Et pour offrir des crédits immobiliers, le Groupe s’appuie sur les banques marocaines bien implantées sur le continent : Attijariwafa bank et sa filiale CBAO, BMCE Bank et sa filiale Bank of Africa, le Groupe Banque Populaire et sa filiale Bank Atlantique et le Groupe Société Général.
Forts du potentiel de développement en Afrique et des projets déjà initiés, «nous escomptons réaliser 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires en Afrique d’ici 2 ans», a souligné M. Saâd Sefrioui.
Du côté de la rentabilité, les avantages multiples obtenus auprès des pays africains font que celle-ci sera au rendez-vous. Globalement, dans tous les pays africains, les promoteurs immobiliers marocains ont su imposer des conventions identiques à celles encadrant le logement social au Maroc, et parfois même avec de meilleurs avantages. Ainsi, outre les exonérations d’Impôt sur les Sociétés et la TVA, ils bénéficient aussi de la gratuité du foncier. Autant d’atouts qui expliquent la ruée des promoteurs immobiliers marocains en Afrique, à l’heure où le secteur connaît un certain ralentissement au Maroc.
Concernant le développement de CIMAF, créé en 2011 et en charge des investissements cimentiers du Groupe d’Anas Séfrioui, l’homme d’affaires souligne que sur ce point aussi les potentialités sont énormes. Outre la faiblesse de l’offre de ciments sur le continent, les prix sont élevés et la qualité du ciment fait souvent défaut. C’est ainsi, après une première expérience au Maroc avec Ciments de l’Atlas qui compte deux unités opérationnelles au Maroc et une troisième programmée à Nador pour une capacité globale qui devrait atteindre 4,2 millions de tonnes au Maroc, que le Groupe mise désormais sur l’Afrique, où la croissance économique est au rendez-vous alors que les déficits en infrastructures (routes, autoroutes, barrages, ports, aéroports, hôpitaux, etc.) et en logements sont très importants. Ainsi, selon M. Séfrioui, «la consommation de ciment est de l’ordre de 100 kg/habitant en Afrique de l’Ouest et Centrale contre 400 à 450 kg/ht au Maroc».
Présence dans 8 pays
C’est dans ce cadre que le Groupe CIMAF a entamé son développement en Afrique en 2011 par la Côte d’Ivoire, qui venait tout juste de sortir d’une guerre civile et d’une crise politique qui ont duré presque une décennie. Le Groupe de l’homme d’affaires marocain y a implanté une usine produisant 500 000 tonnes de ciments par an, pour un investissement de 30 millions de dirhams. Cette unité, opérationnelle depuis juillet 2013, fonctionne à plein régime, et une extension de sa capacité à 1 million de tonnes est déjà programmée pour faire face à la forte demande du marché. Après la Côte d’Ivoire, des unités identiques avec les mêmes capacités ont été réalisées en Guinée et au Cameroun, et sont aujourd’hui opérationnelles. L’année 2014 connaîtra les ouvertures de CIMAF Burkina Faso (août 2014) et CIMAF Gabon (décembre 2014).
La visite royale au Mali a été aussi l’occasion de lancer une cimenterie à Bamako, et une autre sera implantée au Congo Brazzaville. Enfin, M. Anas Séfrioui a signé tout récemment avec le Gouvernement ghanéen un mémorandum d’entente pour la construction d’une cimenterie d’un million de tonnes par an. Ce projet implanté à 25 km d’Accra va nécessiter un investissement de 60 millions d’euros. Il s’agit de la plus grande unité de ciment de CIMAF en Afrique en termes de capacité. L’usine sera réalisée dans un délai de 18 mois.
Financement
Avec des unités installées ayant chacune une capacité de 500 000 tonnes/an, extensible à 1 000 000 tonnes/an, le Groupe devrait compter 8 unités dans 8 pays différents à fin 2015, pour une capacité totale de 5 millions de tonnes de ciments, et un investissement global d’environ 300 millions d’euros, en tenant compte de l’extension de l’unité de Côte d’Ivoire.
Le Groupe CIMAF ne compte pas s’arrêter là. D’autres pays sont déjà dans sa ligne de mire. C’est le cas notamment de l’Angola, du Bénin, de la Tanzanie, du Rwanda, etc. Et dans tous les pays, les programmes de logements vont s’appuyer sur une cimenterie du Groupe CIMAF.
En ce qui concerne le financement des différentes unités, outre l’apport en fonds propres, le Groupe compte sur l’appui des 3 banques marocaines implantées au niveau des pays visés –Attijariwafa bank, BMCE Bank et Banque Populaire- mais aussi du Groupe Société Générale.
Enfin, le développement en Afrique subsaharienne ne veut pas dire que le Groupe délaisse le Maroc. Addoha s’est implanté à Laâyoune, où il lance un programme de 15 000 logements économiques, marquant ainsi sa présence dans 18 villes marocaines. Le Groupe dupliquera au niveau de cette ville le modèle qui a été développé dans les autres villes du Royaume.
Moussa Diop
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